dimanche 26 juin 2011

Empty Chairs

I feel the trembling tingle of a sleepless night
Creep through my fingers and the moon is bright
Beams of blue come flickering through my window pane
Like gypsy moths that dance around a candle flame

And I wonder if you know
That I never understood
That although you said you'd go
Until you did I never thought you would

Moonlight used to bathe the contours of your face
While chestnut hair fell all around the pillow case
And the fragrance of your flowers rest beneath my head
A sympathy bouquet left with the love that's dead

And I wonder if you know
That I never understood
That although you said you'd go
Until you did I never thought you would

Never thought the words you said were true
Never thought you said just what you meant
Never knew how much I needed you
Never thought you'd leave, until you went

Morning comes and morning goes with no regret
And evening brings the memories I can't forget
Empty rooms that echo as I climb the stairs
And empty clothes that drape and fall on empty chairs


And I wonder if you know
That I never understood
That although you said you'd go
Until you did I never thought you would



« Empty Chairs » est la chanson de Don McLean qui inspira à Lori Lieberman le poème mis en musique par Charles Fox et Norman Gimbel « Killing Me Softly ». On peut comprendre son émotion entendant cette chanson qui dit avec délicatesse et douceur la douleur d’une séparation.
Quand on croit que tout est acquis, que tout est dû, et que les petits égoïsmes du quotidien sont sans conséquence…
Quand on pense que les paroles dépassent toujours la pensée, et qu’il suffit de laisser au temps le temps de passer…
Quand on se permet de « petites » faiblesses, de « petites » trahisons, sans réaliser la souffrance qui peut en résulter…
On découvre un jour le grand vide que l’on a soi-même creusé.


Chaises Vides

Mes doigts tremblent du frisson annonçant la nuit
Sans sommeil, tandis que la lune luit
Ses rayons bleutés vacillent à travers les lames
Des volets comme un papillon autour d’une flamme

Je me demande si tu sais
Quand tu parlais de partir
Je n’imaginais jamais
Qu’un jour je ne pourrais te retenir

Je pense à ton visage que la lune éclairait
Quand tes cheveux châtains dévalaient l’oreiller
Et seul monte vers moi le parfum de tes fleurs
De ce bouquet d’adieu d’un amour qui se meurt

Je me demande si tu sais
Quand tu parlais de partir
Je n’imaginais jamais
Qu’un jour je ne pourrais te retenir

Jamais cru les mots que tu disais
Jamais cru que tu puisse les penser
Jamais su ce que t(u)’ étais pour moi
Jamais cru que tu partes, et voilà !

Le matin vient puis part sans rien regretter
Mais, au soir, les souvenirs reviennent me hanter
L’écho de mes pas emplit les chambres vides
Et des vêtements vides tombent et s’étalent sur des chaises vides

Je me demande si tu sais
Quand tu parlais de partir
Je n’imaginais jamais
Qu’un jour je ne pourrais te retenir

(Traduction – Adaptation : Polyphrène)

samedi 25 juin 2011

Killing me softly (with his song)

Strumming my pain with his fingers,
Singing my life with his words,
Killing me softly with his song,
Killing me softly with his song,
Telling my whole life with his words,
Killing me softly with his song.

I heard he sang a good song,
I heard he had a style,
And so I came to see him
And listen for a while.
And there he was this young boy,
Stranger to my eyes,

Strumming my pain with his fingers,
Singing my life with his words,
Killing me softly with his song,
Killing me softly with his song,
Telling my whole life with his words,
Killing me softly with his song.

I felt all flushed with fever,
Embarrassed by the crowd,
I felt he found my letters
And read each one out loud.
I prayed that he would finish,
But he just kept right on

Strumming my pain with his fingers,
Singing my life with his words,
Killing me softly with his song,
Killing me softly with his song,
Telling my whole life with his words,
Killing me softly with his song




Les chansons peuvent, en effet, avoir ce pouvoir magique d’exprimer nos sentiments – somme toute universels donc banals – de telle façon que nous les revivons avec une très grande acuité. C’est alors que notre cœur s’emballe, que notre esprit s’embrase, et qu’un frisson nous parcourt. Et la chanson devient nôtre, et la mélodie nous pénètre, et notre voix s’élève et porte notre émotion au paroxysme.
Que ce soit la joie, la peine, l’amour ou le désespoir, chanter est plus qu’un exutoire. Étrangement, je ressens que chanter donne un sens au désespoir et une vie à l’espoir.

« Killing Me Softly » fut interprétée par Roberta Flack (photo), en 1973, puis reprise par de très nombreux artistes (il existe même une version « live » chantée par Johnny Mathis et Joe Dassin).
La très belle version française d’Eddy Marnay, chantée par Gilbert Montagné sous le titre “Elle chantait ma vie en musique” est néanmoins assez éloignée texte original bien qu'en respectant l'esprit. Ma modeste traduction n’est donc pas totalement superflue.


Sa Chanson Me Tue en Douceur

Ses doigts pianotent sur ma douleur
Et ses mots chantent ma vie
Sa chanson me    tue en douceur
Sa chanson me tue    en douceur
Et ses mots racontent ma vie
Sa chanson me tue    en douceur

J’ai entendu dire qu’il chante
Dans un style élégant
Alors je suis venue pour
L’écouter un instant
Et voilà que mes yeux découvrent
Ce jeune homme étonnant

Ses doigts pianotent sur ma douleur
Et ses mots chantent ma vie
Sa chanson me    tue en douceur
Sa chanson me tue    en douceur
Et ses mots racontent ma vie
Sa chanson me tue    en douceur

Mes joues s’empourprent de fièvre
Me sentant impudique
Comme s’il découvrait mes lettres
Pour les lire en public
Je prie pour qu’il s’arrête là
Mais il n’en finit pas

Ses doigts pianotent sur ma douleur
Et ses mots chantent ma vie
Sa chanson me    tue en douceur
Sa chanson me tue    en douceur
Et ses mots racontent ma vie
Sa chanson me tue    en douceur

(Traduction – Adaptation : Polyphrène)

dimanche 19 juin 2011

By The Rivers’ Dark

By the rivers dark
I wandered on.
I lived my life
In Babylon.

And I did forget
My holy song
And I had no strength
In Babylon.

By the rivers dark
Where I could not see
Who was waiting there
Who was hunting me.

And he cut my lip
And he cut my heart.
So I could not drink
From the river dark.

And he covered me,
And I saw within,
My lawless heart
And my wedding ring,

I did not know
And I could not see
Who was waiting there,
Who was hunting me.

By the rivers dark
I panicked on.
I belonged at last
To Babylon.

Then he struck my heart
With a deadly force,
And he said, ‘This heart:
It is not yours.’

And he gave the wind
My wedding ring;
And he circled us
With everything.

By the rivers dark,
In a wounded dawn,
I live my life
In Babylon.

Though I take my song
From a withered limb,
Both song and tree,
They sing for him.

Be the truth unsaid
And the blessing gone,
If I forget
My Babylon.


I did not know
And I could not see
Who was waiting there,
Who was hunting me.

By the rivers dark,
Where it all goes on;
By the rivers dark
In Babylon.


Babylone est une référence omniprésente dans les chansons de Léonard Cohen. Cette ville de Mésopotamie, évoquée dans de nombreux textes anciens (des auteurs grecs et romains, mais aussi de la Bible) a pris une dimension mythique, symbolisant à la fois la grandeur, voire la démesure, de la « civilisation » et ses fautes et ses vicissitudes. Dans la Bible, le mythe de la Tour de Babel stigmatise l’orgueil des hommes qui les pousse à défier Dieu, et qui les divise entre eux en les rendant incapables de communiquer.
Il est nécessaire, dit Léonard Cohen, de comprendre et reconnaître d’où nous venons, et ce que nous sommes : Admettre notre humanité, avec ses défauts, ses contradictions, ses limites. Prendre conscience de notre faiblesse, ne pas nous croire plus forts ni plus grands que ce que nous sommes. Ce n’est qu’alors, et alors seulement, qu’il nous devient possible de progresser et d’espérer.


Au Bord des Eaux Noires

Le cours des eaux noires
J’avais suivi
A Babylone,
Je f(ai)’sais ma vie

Et j’ai oublié
Mon chant sacré
A Babylone, les
Forces me manquaient

Au bord des eaux noires
Où je ne pouvais
Voir qui me guettait
Qui me pourchassait

Il coupa ma lèvre
Il coupa mon cœur
M’empêchant de boire
Au cours de l’eau noire

Il me recouvrit
Et je vis alors
Mon cœur sans loi
Mon alliance en or

Je ne savais
Pas et ne pouvais
Voir qui me guettait
Qui me pourchassait

Au bord des eaux noires
La peur m’étreint
Car j’étais enfin
Babylonien

Puis, d’un coup mortel
Mon cœur il frappa
Et dit « Ce cœur ne
T’appartient pas »

Et mon anneau d’or
Au vent il donna
Et de toutes choses
Il nous cerna

Au bord des eaux noires
A l’aube meurtrie
A Babylone
Je vis ma vie

Ma chanson me vient
D’un rameau flétri
Mais l’arbre et elle
Chantent pour lui

Bénédiction et
Mystère m’abandonnent
Si j’oubliais
Ma Babylone

Je ne savais
Pas et ne pouvais
Voir qui me guettait
Qui me pourchassait

Au bord des eaux noires
Où tout s’enchaîne
Au bord des eaux noires
Babyloniennes

(Traduction – Adaptation : Polyphrène)

samedi 18 juin 2011

Try To Remember

Try to remember the kind of September
When life was slow and oh, so mellow.
Try to remember the kind of September
When grass was green and grain was yellow.
Try to remember the kind of September
When you were a tender and callow fellow.
Try to remember, and if you remember,
Then follow.

Follow, follow, follow, follow, follow,
Follow, follow, follow, follow.

Try to remember when life was so tender
That no one wept except the willow.
Try to remember when life was so tender
That dreams were kept beside your pillow.
Try to remember when life was so tender
That love was an ember about to billow.
Try to remember, and if you remember,
Then follow.

Follow, follow, follow, follow, follow,
Follow, follow, follow, follow.

Follow, follow, follow, follow, follow,
Follow, follow, follow, follow.

Follow, follow, follow, follow, follow,
Follow, follow, follow, follow.

Deep in December, it's nice to remember,
Although you know the snow will follow.
Deep in December, it's nice to remember,
Without a hurt the heart is hollow.
Deep in December, it's nice to remember,
The fire of September that made us mellow.
Deep in December, our hearts should remember
And follow.




Cette formidable chanson (Musique de Harvey Schmidt, paroles de Tom Jones), tirée de la Comédie Musicale « The Fantasticks », en 1960, a connu le succès par la voix de plusieurs chanteurs célèbres, dont Harry Belafonte. La mélodie est sublime, et le texte est remarquable par la richesse des rimes et leur répétition (elle est en fait entièrement construite sur des rimes en « er » et en « llow ».
Au delà de cette prouesse (dont la traduction m’a donné « du fil à retordre »), la nostalgie qui s’en dégage est soulignée par l’évocation de l’automne, du temps qui passe inéluctablement, et de la saveur douce et amère des souvenirs des moments heureux. La version française (« Au cœur de Septembre ») chantée par Nana Mouskouri est suffisamment éloignée du texte original pour justifier ma propre tentative de traduction.
Nichée au cœur du texte original, très « classique » et presque banal dans le fond sinon dans la forme, se trouve une petite phrase fracassante (qui joue, elle aussi, sur l’allitération) :
« Without a hurt the heart is hollow »
De quoi méditer longtemps sur notre vie, faite de séparations fondamentales – ou fondatrices – et de blessures qui rendent la vie nécessaire.


Souviens-Toi, Mon Cœur

Souviens-toi, mon cœur, septembre et sa douceur
La vie si douce que l’on savourait
Souviens-toi, mon cœur, septembre et sa douceur
L’herbe était verte et le blé doré
Souviens-toi, mon cœur, septembre et sa douceur
Quand tu étais encore doux (douce) et timoré(e)
Souviens-toi, mon cœur ; ces instants de bonheur
Poursuis-les

Souviens-toi, mon cœur, notre vie de douceur
Ce n’étaient que les saules qui pleuraient
Souviens-toi, mon cœur, notre vie de douceur
Quand tu rêvais sur ton oreiller
Souviens-toi, mon cœur, notre vie de douceur
L’amour était une braise prête à s’embraser
Souviens-toi, mon cœur ; ces instants de bonheur
Poursuis-les

L’hiver, notre cœur repense à ce bonheur
Sachant que la neige va tomber
L’hiver, notre cœur repense à ce bonheur
Mais, sans blessure, nul cœur ne battrait
L’hiver, notre cœur repense à ce bonheur
Ce feu qui, en septembre, nous a réchauffés
Quand, dans la froideur, se souviendront nos cœurs,
Suivons-les

(Traduction – Adaptation : Polyphrène).

lundi 13 juin 2011

Hello, Goodbye

You say yes, I say no
You say stop and I say go, go, go
Oh, no
You say goodbye and I say hello
Hello, hello
I don't know why you say goodbye, I say hello
Hello, hello
I don't know why you say goodbye, I say hello

I say high, you say low
You say why, and I say I don't know
Oh, no
You say goodbye and I say hello
Hello, hello
I don't know why you say goodbye, I say hello
Hello, hello
I don't know why you say goodbye, I say hello

Why, why, why, why, why, why
Do you say good bye
Goodbye, bye, bye, bye, bye

Oh, no
You say goodbye and I say hello
Hello, hello
I don't know why you say goodbye, I say hello
Hello, hello
I don't know why you say goodbye, I say hello
Hello, hello
I don't know why you say goodbye I say hello
Hello
Hela, heba helloa
Hela, heba helloa




Il n’a fallu guère plus de trois ou quatre mots aux Beatles pour faire cette chanson sur les difficultés de communication lorsque le choix des termes devient une manifestation de différence ou d’opposition. La balance de l’ambivalence des sentiments penche parfois du mauvais côté, et chacun, inconsciemment, cherche à prendre l’autre en défaut et à paraître en victime. Pourtant, il suffirait de retourner les mots comme les pierres au bord du chemin pour découvrir ce qu’ils cachent : un enchevêtrement de sentiments en apparence contradictoires (« Je t’aime – Je me déteste – Je te déteste – Je m’aime… ») et qui pourtant cohabitent en nous depuis toujours. Et nous savons bien que ce n’est pas facile, que rien n’est parfait, que rien n’est jamais acquis, et qu’il faut reconstruire jour après jour, mais nous sommes tentés de provoquer chez l’autre la réaction excessive qui donnerait raison à notre lâcheté. L’agressivité envers les autres est souvent proportionnelle à la haine de soi.
Pourquoi ne pas s’arrêter un moment au bord du chemin pour retourner les pierres ?


Adieu, Bonjour

Tu es contre, je suis pour
Tu dis « stop », et je dis « cours, cours, cours »
Oh, Non
Tu dis « Adieu », et je dis « Bonjour »
Bonjour, bonjour
Je n’ sais pourquoi tu dis « Adieu », je dis « Bonjour »
Bonjour, bonjour
Je n’ sais pourquoi tu dis « Adieu », je dis « Bonjour »

Je dis « long », tu dis « court »
Toi « Pourquoi ? », je réponds « Je l’ignore »
Oh, Non
Tu dis « Adieu », et je dis « Bonjour »
Bonjour, bonjour
Je n’ sais pourquoi tu dis « Adieu », je dis « Bonjour »
Bonjour, bonjour
Je n’ sais pourquoi tu dis « Adieu », je dis « Bonjour »

Pourquoi, pourquoi, pourquoi
Donc dis-tu « Adieu » ?
Adieu, adieu, adieu

Oh, Non
Tu dis « Adieu », et je dis « Bonjour »
Bonjour, bonjour
Je n’ sais pourquoi tu dis « Adieu », je dis « Bonjour »
Bonjour, bonjour
Je n’ sais pourquoi tu dis « Adieu », je dis « Bonjour »
Bonjour, bonjour
Je n’ sais pourquoi tu dis « Adieu », je dis « Bonjour »

Adieu, adieu, adieu
Adieu, adieu, adieu

(Traduction – Adaptation : Polyphrène)

dimanche 12 juin 2011

Blackbird

Blackbird singing in the dead of night
Take these broken wings and learn to fly
All your life
You were only waiting for this moment to arise

Blackbird singing in the dead of night
Take these sunken eyes and learn to see
All your life
You were only waiting for this moment to be free

Blackbird fly, blackbird fly
Into the light of the dark black night

Blackbird fly, blackbird fly
Into the light of the dark black night

Blackbird singing in the dead of night
Take these broken wings and learn to fly
All your life
You were only waiting for this moment to arise
You were only waiting for this moment to arise
You were only waiting for this moment to arise



Très belle chanson des Beatles (John Lennon, Paul McCartney), dont je dédie la traduction à ma fille.
Quelle étrange beauté est celle du chant solitaire du rossignol au printemps ! Au plus noir de la nuit, il égrène ses notes avec insistance, répétant sans fin son message. Il module en vain sa lancinante mélodie, et son chant sans écho résonne dans l’âme de celui qui n’a pas pu trouver le sommeil.
L’air est immobile et les étoiles sont impassibles.
Inlassablement, l’oiseau invisible lance son appel, et attend la réponse que l’auditeur noctambule n’entendra jamais.
Dans le silence et l’obscurité de la nuit, sa chanson obstinée est une leçon d’espoir.


Merle Noir

Merle chantant par nuit étoilée
Aux ailes brisées apprends à voler
Toute ta vie
C’est ce seul rêve que tu as toujours poursuivi

Merle chantant dans la nuit si noire
A ces yeux crevés apprends à voir
Toute ta vie
C’est ce seul rêve que tu as toujours poursuivi

Merle vole, merle vole
Vers la lumière d’une nuit sans étoile

Merle vole, merle vole
Vers la lumière d’une nuit sans étoile

Merle chantant par nuit étoilée
Aux ailes brisées apprends à voler
Toute ta vie
C’est ce seul rêve que tu as toujours poursuivi
C’est ce seul rêve que tu as toujours poursuivi
C’est ce seul rêve que tu as toujours poursuivi

(Traduction – Adaptation : Polyphrène)