Agnes Obel nous entraîne encore dans son univers onirique, mêlant les temps jusque dans la syntaxe pour exprimer comment le passé construit et contraint le présent et détermine l'avenir. Les souvenirs qui nous hantent s'imposent à nous et altèrent notre vision, mais plus tenaces et plus dominateurs sont encore ceux qui restent enfouis au plus profond de la mémoire, hors de vue de la conscience. Heureux ou malheureux, les souvenirs gardent toute leur force et nous pouvons revivre, ressentir mille fois la même émotion, avec autant, si ce n'est plus de force qu'à son origine car est elle devenue, de par sa source, immuable.
ALN
Il Advient Encore
Je jure que c’est vrai
L’passé n’est pas mort
Il est vivant ; il advient encore
Là, au fond de ma tête
Ni futur, ni passé
Ni lois du temps
Ne peuvent défaire ce qui advient
Quand je ferme les yeux
Et, avec étoiles et lune
Je m’éveillais la nuit
Au même endroit
Pour me sauver à mes yeux
Il advient, il advient, il advient encore
Il advient, il advient, il advient encore
J’ai pris un jour ou deux
D’exil de la lumière
Pour étendre ce prisonnier
Qu’on nomme esprit
Et pour un bref instant
Nous stopperions le temps
Mais, avec étoiles et lune
Je m’éveillais la nuit
Au même endroit, il faisait voile devant mes yeux
Il advient, il advient, il advient encore
Traduction - Adaptation : Polyphrène