My uncle used to love me but she died
A chicken ain't chicken 'til he's licken good and fried
Keep on the sunny side
My uncle used to love me but she died
Who'll give me quarter, thirty cents for a ring of keys
Three sixty-five for a dollar bill of groceries
I'll have me a car of my own someday but 'til then I need me a ride
My uncle used to love me but she died
My uncle used to love me but she died
A chicken ain't chicken 'til he's licken good and fried
Keep on the sunny side
My uncle used to love me but she died
Hamburger cup of coffee lettuce and tomato
Two times a dime to see a man kiss the alligater
One more time around free on the ferris wheel ride
My uncle used to love me but she died
My uncle used to love me but she died
A chicken ain't chicken 'til he's licken good and fried
Keep on the sunny side
My uncle used to love me but she died
Apples are for eatin and snakes are for hissin
I've heard about a huggin' and I've heard about kissin'
I read about it free in a fifty cent illustrated guide
My uncle used to love me but she died
My uncle used to love me but she died
A chicken ain't chicken 'til he's licken good and fried
Keep on the sunny side
My uncle used to love me but she died
Well my uncle used to love me but she died
A chicken ain't chicken 'til he's licken good and fried
Keep on the sunny side
My uncle used to love me but she died
A première
vue, cette chanson représente une autre pitrerie de Roger Miller, et le plaisir
qu’il prend à prononcer « died » comme un râle éructatoire a tout de
la facétie de cour de récréation. Cette chanson eut un grand succès populaire,
et conforta la place de Roger Miller comme amuseur public et hôte régulier du
« Muppets’ Show ». D’aucuns s’interrogèrent sur le sens du titre comme de l’ensemble des paroles de ce texte, et le sentiment général était
qu’il s’agissait d’un simple enchaînement de billevesées, sans autre but que de
susciter l’hilarité : une gaminerie parmi tant d’autres.
Et pourtant…
Sans tomber
dans le cliché du « clown triste », ni vouloir faire de la
psychologie à un dollar, je me permets de prétendre ici que cette chanson me
paraît parfaitement limpide, et profondément émouvante.
Qui n’a pas
le souvenir, étant tout petit enfant, de cet oncle ou cette tante d’âge
indéfinissable, aux traits ridés et cheveux clairsemés au point que toute
caractéristique de genre eut quasiment disparu ? Du reste, pour un tout
petit enfant, qui n’a pas encore pu voir grandir, vieillir, et mourir, les
personnes ne sont que leur présent, et la notion de genre est moins pertinente que
l’attention et l’affection qu’on leur porte. L’imagination n’est alors pas
bridée par la connaissance, et rien n’est impossible.
Tout petit,
pour ma part, du temps ou les religieux portaient soutane, je pensais que les
curés n’avaient pas deux membres inférieurs articulés, mais seulement deux
pieds au bout d’une sorte de pédoncule. Du reste, je n’en avais jamais vu
courir : C.Q.F.D. !
Cette
vieille personne, donc, originale, fantaisiste, peut-être même un peu folle, certainement
non conformiste, était toujours prête à offrir aux enfants que nous étions un
moment d’évasion, tolérant ou suscitant les petites transgressions de la
discipline imposée par les parents, sollicitant notre aide pour avoir le prétexte
de nous gratifier plus que de raison avec la monnaie des courses. C’était elle
qui mettait de la moutarde sur nos steaks hachés, et du piment dans nos vies. C’était
elle qui conduisait une automobile, et nous faisait découvrir les joies de la
vitesse (100 à l’heure !). C’était elle qui nous emmenait au cinéma, au
cirque, ou à la foire, et s’amusait avec nous des attractions les plus
saugrenues sans prétention éducative. C’était elle aussi qui nous accueillait
les jeudis ou les dimanches dans son logis – capharnaüm où traînaient des romans photos « à
l’eau de rose » que jamais nos parents eux-mêmes ne nous eussent laissé
lire. C’était elle qui nous faisait écouter les chansons modernes que nos
chastes oreilles entendaient avec enchantement et incompréhension. C’était elle
qui nous donnait des leçons d’espièglerie, et qui nous montrait qu’il faut
garder une âme d’enfant pour n’être pas abimé par la vie.
Et cette
vieille personne – homme ou femme, qu’importe – est morte…
Et notre enfance
avec elle.
Mon Oncle
M’Aimait Bien Mais Elle Est Morte
Mon oncle
m’aimait bien mais elle est morte
Un poulet
n’est un poulet que frit à la sauce forte
Chantons,
la vie est courte
Mon oncle
m’aimait bien mais elle est morte
Qui donc va
me donner deux dollars pour trouver ses clefs
Et trois
pour des courses à un dollar chez l’épicier ?
J’aurai une
voiture à moi un jour ; pour l’heure il faut qu’on me transporte
Mon oncle
m’aimait bien mais elle est morte
Mon oncle
m’aimait bien mais elle est morte
Un poulet
n’est un poulet que frit à la sauce forte
Chantons,
la vie est courte
Mon oncle
m’aimait bien mais elle est morte
Café,
hamburger, et laitue pour la chlorophylle
Vingt
centimes pour voir un gars embrasser le crocodile
Trois tours
sur la grande roue et une place est offerte
Mon oncle
m’aimait bien mais elle est morte
Mon oncle
m’aimait bien mais elle est morte
Un poulet
n’est un poulet que frit à la sauce forte
Chantons,
la vie est courte
Mon oncle
m’aimait bien mais elle est morte
Les pommes,
c’est pour manger, les serpents pour siffler
Je sais
comment caresser, je sais comment embrasser
J’ai lu ça
dans un roman-photo écrit par une experte
Mon oncle
m’aimait bien mais elle est morte
Mon oncle
m’aimait bien mais elle est morte
Un poulet
n’est un poulet que frit à la sauce forte
Chantons,
la vie est courte
Mon oncle
m’aimait bien mais elle est morte
Bon, mon
oncle m’aimait bien mais elle est morte
Un poulet
n’est un poulet que frit à la sauce forte
Chantons,
la vie est courte
Mon oncle
m’aimait bien mais elle est morte
(Traduction
– Adaptation : Polyphrène)