Voici une chanson de délibérément mystérieuse de Gary Brooker et Keith Reid (Album « A Salty
Dog »), tout à fait caractéristique de l’inspiration de Procol Harum. Elle évoque la foi et
l’idéal des premiers immigrants en Amérique, dont certains étaient des
puritains, confrontés à leurs faiblesses et aux tentations, et plongés dans un
monde de violence. Kevin
Courrier en fait, dans « Critics
At Large », une passionnante analyse. Le parallèle entre les nombreux
épisodes de guerre et de massacres qui jalonnent les récits de la Bible et
l’histoire de la conquête de l’Amérique, puis du Livre de Mormon, est
frappant et inquiétant, car la présence, à un tel point, de la violence sous
toutes ses formes dans les textes fondateurs et l’histoire de nombreuses
religions est sans doute le reflet des traits fondamentaux qui ont permis la
domination de l’espèce humaine sur la planète et représentent aujourd’hui la
principale menace pour la planète et pour l’humanité elle-même.
Le choix de Cat Stevens / Yusuf Islam
de cette chanson pour son album « Tell’Em I’m Gone »,
à paraître le 27 octobre prochain, est donc certainement très significatif de
son questionnement et de son cheminement depuis sa conversion à l’Islam.
De quoi réfléchir… et se convaincre qu’il est essentiel de ne jamais cesser
de s’interroger et de douter !
Le Diable Vint du Kansas
Le Diable vint du Kansas. Je n’ sais où il est parti
J’enseigne mais ne suis pas prêcheur, et j’entends rester ainsi
Il y a un singe assis sur mon dos, depuis quelque temps
Il dit bien me connaître mais n’est pas mon ami pourtant
Je n’suis pas un humble pèlerin
Ca n’ sert à rien d’enquêter
N’attends pas de papier d’argent
Quand je vends mes produits laitiers
Le Diable vint du Kansas. Je n’ sais où il est parti
Et si tu es vraiment mon frère, il est grand temps que tu pries
Pour tous les pécheurs qui sont morts et ceux qui n’ vont pas tarder
Un nuage noir est sur nous. Ne m’ le dis pas : je sais
Je n’suis pas un humble pèlerin
Ça n’ sert à rien d’enquêter
N’attends pas de papier d’argent
Quand je vends mes produits laitiers
Non, je ne viens pas du Kansas. Remercie le cuisinier
Ce qui me rappelle mon devoir : Jadis perdu, désormais
Je suis les panneaux, les virages de la route qui doit mener
Dans la forêt, à cet étang dans lequel je me noierai
Je n’suis pas un humble pèlerin
Ça n’ sert à rien d’enquêter
N’attends pas de papier d’argent
Quand je vends mes produits laitiers
(Traduction – Adaptation : Polyphrène)