samedi 25 octobre 2014

The Devil Came From Kansas









Voici une chanson de délibérément mystérieuse de Gary Brooker et Keith Reid (Album « A Salty Dog »), tout à fait caractéristique de l’inspiration de Procol Harum. Elle évoque la foi et l’idéal des premiers immigrants en Amérique, dont certains étaient des puritains, confrontés à leurs faiblesses et aux tentations, et plongés dans un monde de violence. Kevin Courrier en fait, dans « Critics At Large », une passionnante analyse. Le parallèle entre les nombreux épisodes de guerre et de massacres qui jalonnent les récits de la Bible et l’histoire de la conquête de l’Amérique, puis du Livre de Mormon, est frappant et inquiétant, car la présence, à un tel point, de la violence sous toutes ses formes dans les textes fondateurs et l’histoire de nombreuses religions est sans doute le reflet des traits fondamentaux qui ont permis la domination de l’espèce humaine sur la planète et représentent aujourd’hui la principale menace pour la planète et pour l’humanité elle-même.
Le choix de Cat Stevens / Yusuf Islam de cette chanson pour son album « Tell’Em I’m Gone », à paraître le 27 octobre prochain, est donc certainement très significatif de son questionnement et de son cheminement depuis sa conversion à l’Islam.
De quoi réfléchir… et se convaincre qu’il est essentiel de ne jamais cesser de s’interroger et de douter !



Le Diable Vint du Kansas

Le Diable vint du Kansas. Je n’ sais où il est parti
J’enseigne mais ne suis pas prêcheur, et j’entends rester ainsi
Il y a un singe assis sur mon dos, depuis quelque temps
Il dit bien me connaître mais n’est pas mon ami pourtant

Je n’suis pas un humble pèlerin
Ca n’ sert à rien d’enquêter
N’attends pas de papier d’argent
Quand je vends mes produits laitiers

Le Diable vint du Kansas. Je n’ sais où il est parti
Et si tu es vraiment mon frère, il est grand temps que tu pries
Pour tous les pécheurs qui sont morts et ceux qui n’ vont pas tarder
Un nuage noir est sur nous. Ne m’ le dis pas : je sais

Je n’suis pas un humble pèlerin
Ça n’ sert à rien d’enquêter
N’attends pas de papier d’argent
Quand je vends mes produits laitiers

Non, je ne viens pas du Kansas. Remercie le cuisinier
Ce qui me rappelle mon devoir : Jadis perdu, désormais
Je suis les panneaux, les virages de la route qui doit mener
Dans la forêt, à cet étang dans lequel je me noierai

Je n’suis pas un humble pèlerin
Ça n’ sert à rien d’enquêter
N’attends pas de papier d’argent
Quand je vends mes produits laitiers


(Traduction – Adaptation : Polyphrène)

mardi 21 octobre 2014

You Are My Sunshine









C’est une « très vieille » chanson, écrite par Oliver Hood, et enregistrée pour la première fois, en 1939, par « The Rice Brothers Gang »,  puis « rachetée » par Charles Mitchell et Jimmie Davis, que Yusuf Islam, alias Cat Stevens, a choisi de faire figurer sur son nouvel album, à paraître le 27 octobre 2014. Ce monument de la chanson américaine a été chanté par Gene Autry, Bing Crosby, Ray Charles, Aretha Franklin, Ike and Tina Turner, Johnny Cash, Pete Seeger, Andy Williams, les Beach Boys, et tant d’autres.
L’histoire de cette chanson au succès immense commence donc par un « hold-up » (un peu comme « Rum and Coca-Cola »), car Oliver Hood, qui semble bien en être le véritable auteur (dès 1933) n’en a jamais reçu les droits d’auteurs, que Jimmie Davis, futur gouverneur de la Louisiane, acheta à Paul Rice en 1939, après que ce dernier l’eut enregistrée, comme l’avaient fait quelques mois auparavant « The Pine Ridge Boys ». En 1957, Oliver Hood écrivit même une chanson, « Someone stole my sunshine away » pour dénoncer ce larcin, mais il n’eut jamais gain de cause.
Néanmoins, cette chanson, devenu une référence majeure, continue son chemin, et l’interprétation de Cat Stevens vient encore enrichir son palmarès. Par contre, son interprétation est bien différente, tant dans le rythme et la mélodie. De ce point de vue, au moins, il n’aura pas participé au larcin !
Le thème en reste très typiquement « Country », avec la supplique du cow-boy amoureux délaissé, résumant en quelques phrases et sur une mélodie simple et efficace des dizaines, voire des centaines d’autres chansons.
S’il fallait n’en retenir qu’une ligne, ce serait sans doute « Please, don’t take my sunshine away », le cri de celui qui se sent cerné par la montée des ténèbres et s’accroche à un rayon de lumière, que ce soit une amour humaine, un souffle de vie, une foi, ou un espoir…
ALN


Tu Es Mon Soleil

Tu es mon soleil, mon unique soleil
Tu me rends heureux sous un ciel gris
Tu n’ peux pas savoir à quel point je t’aime
Laisse-moi mon soleil, je t’en prie

Dans mon sommeil, une nuit j’ai rêvé
Que dans mes bras je te tenais
En me réveillant, je m’étais trompé
J’ai baissé la tête et pleuré

Tu es mon soleil, mon unique soleil
Tu me rends heureux sous un ciel gris
Tu n’ peux pas savoir à quel point je t’aime
Laisse-moi mon soleil, je t’en prie

Tu m’avais juré de toujours m’aimer
Et nul ne nous séparerait
Mais tu m’as quitté pour un autre amour
Et tous mes rêves ont tourné court

Tu es mon soleil, mon unique soleil
Tu me rends heureux sous un ciel gris
Tu n’ peux pas savoir à quel point je t’aime
Laisse-moi mon soleil, je t’en prie

Pour te rendre heureuse, à jamais je t’aime
Si tu pouvais en dire de même
Mais si tu me quittes pour un autre amour
Un jour tu le regretteras

Tu es mon soleil, mon unique soleil
Tu me rends heureux sous un ciel gris
Tu n’ peux pas savoir à quel point je t’aime
Laisse-moi mon soleil, je t’en prie
Laisse-moi mon soleil, je t’en prie



(Traduction – Adaptation : Polyphrène)

samedi 18 octobre 2014

I'd Rather Be in Love









Peter, Paul and Mary ont magnifiquement chanté cette chanson de Pat Alger et Walter Carter, soulignant l’inanité du confort et des biens matériels lorsque manque l’essentiel, c’est-à-dire l’amour. A l’inverse, les petites joies de la vie deviennent un grand bonheur lorsqu’elles sont partagées. Le pouvoir, la richesse, la gloire, ne peuvent rien ni pour ni contre l’amour mais n’inspirent que crainte, envie, orgueil ou mépris. Ceux qui recherchent fortune et puissance ne sont jamais satisfaits et en veulent toujours plus car ils poursuivent un mirage. Ceux qui abordent la vie avec « le cœur tendre et les mains nues » savent trouver l’amour, et leur bonheur se passe des artifices de la grandeur. Qui pourrait contester que rien n’est plus beau, plus doux, plus grand, plus merveilleux que l’union, corps et âmes, de deux êtres s’offrant l’un à l’autre ? Ils n’ont besoin, pour exulter, que de leurs cœurs battant au même rythme, de leurs yeux qui éclairent leurs âmes, de leurs mains, qui caressent leur peau, et de leurs lèvres qui courent sur leurs corps en prononçant l’amour.
A Hélène


Je Serais Mieux Amoureux

Brise de mer, bon whisky
Farniente le jour, et fête la nuit
Me voilà au paradis
Je s’rais mieux amoureux
Soleil d’or, sable blanc
Les mains qui se frôlent en dansant
Reposé, bien bronzé
Je s’rais mieux amoureux

Je préfère un soir de pluie et vent
Où tu serais là pour m’enlacer tendrement
Que toute une vie de plage et plaisance
Où je déplore ton absence

Sur des lieues
Le ciel bleu
Un paradis lumineux
A part une ombre dans mes yeux
Je s’rais mieux amoureux

Je me souviens de ces hivers
Où, dans la tempête, tes bras me réchauffaient
Mais, cet été, le vent est si froid
Qu’il me fait regretter tes bras

Brise de mer, bon whisky
Farniente le jour, et fête la nuit
J’en ai assez du paradis
Je s’rais mieux amoureux
Oh, Je s’rais mieux amoureux


(Traduction – Adaptation : Polyphrène)