samedi 27 février 2016

Jamaica Farewell

Down the way where the nights are gay
And the sun shines daily on the mountaintop
I took a trip on a sailing ship
And when I reached Jamaica I made a stop

But I'm sad to say I'm on my way
Won't be back for many a day
My heart is down, my head is turning around
I had to leave a little girl in Kingston town

Sad to say I'm on my way
Won't be back for many a day
My heart is down, my head is turning around
I had to leave a little girl in Kingston town

Down at the market you can hear
Ladies cry out while on their heads they bear
'Akey' rice, salt fish are nice
And the rum is fine any time of year

But I'm sad to say I'm on my way
Won't be back for many a day
My heart is down, my head is turning around
I had to leave a little girl in Kingston town

Sounds of laughter everywhere
And the dancing girls swaying to and fro
I must declare my heart is there
Though I've been from Maine to Mexico

But I'm sad to say I'm on my way
Won't be back for many a day
My heart is down, my head is turning around
I had to leave a little girl in Kingston town

Down the way where the nights are gay
And the sun shines daily on the mountaintop
I took a trip on a sailing ship
And when I reached Jamaica I made a stop

But I'm sad to say I'm on my way
Won't be back for many a day
My heart is down, my head is turning around
I had to leave a little girl in Kingston town

Sad to say I'm on my way
Won't be back for many a day
My heart is down, my head is turning around
I had to leave a little girl in Kingston town



« Jamaica Farewell » figure sur l’album « Calypso » (1957) qui fut, pour Harry Belafonte, un succès colossal. Cette chanson a été écrite et composée, à partir de mélodies traditionnelles des Caraïbes, par Lord Burgess (après avoir été utilisée notamment dans la chanson « Iron Bar » glorifiant un cheval de course par Lionel Walters dont la justice débouta la tentative de s’attribuer les droits d’auteurs de la mélodie). La version française chantée par Nana Mouskouri abandonne la Jamaïque pour le Brésil et Tahiti, ce qui fait perdre à cette chanson ses véritables racines.
Harry Belafonte, chanteur, acteur, et activiste résolu, a promu d’autres très grands succès comme « Try to Remember » et Day-O (The Banana Boat Song). Il consacre sa vie, depuis de nombreuses années, à défendre les droits de l’homme, particulièrement aux États-Unis et en Afrique du Sud. Il a reçu à ce titre, en 2013 le Prix de l'Ambassadeur de la Conscience par Amnesty International. Aujourd’hui âgé de 88 ans, il reste engagé dans la vie politique et soutient, dans les « primaires » présidentielles américaines, Bernie Sanders.
Pourquoi donc les belles voix devraient donc se taire ?
 
ALN



Adieu Jamaïque

Vers ces lieux où les nuits sont gaies
Et le soleil brille toujours sur les sommets
J’ai voyagé sur un grand voilier
Et en Jamaïque, je me suis arrêté

Mais c’est triste à dire, j’ai dû partir
Avant longtemps, je n’peux rev’nir
Mon cœur est las ; c’est ma raison qui vacille
A Kingston j’ai dû laisser une jolie fille

C’est triste à dire, j’ai dû partir
Avant longtemps, je n’peux rev’nir
Mon cœur est las ; c’est ma raison qui vacille
A Kingston j’ai dû laisser une jolie fille

Au marché, on entend crier
Les femmes portant sur la tête des akées
Avec riz et poisson séché
Comme le rhum, c’est si bon toute l’année

Mais c’est triste à dire, j’ai dû partir
Avant longtemps, je n’peux rev’nir
Mon cœur est las ; c’est ma raison qui vacille
A Kingston j’ai dû laisser une jolie fille

Partout des rires aux éclats
Et des filles qui tanguent aux danses exotiques
J’avoue que mon cœur est là-bas
Bien qu’ayant été du Maine au Mexique

Mais c’est triste à dire, j’ai dû partir
Avant longtemps, je n’peux rev’nir
Mon cœur est las ; c’est ma raison qui vacille
A Kingston j’ai dû laisser une jolie fille

Vers ces lieux où les nuits sont gaies
Et le soleil brille toujours sur les sommets
J’ai voyagé sur un grand voilier
Et en Jamaïque, je me suis arrêté

Mais c’est triste à dire, j’ai dû partir
Avant longtemps, je n’peux rev’nir
Mon cœur est las ; c’est ma raison qui vacille
A Kingston j’ai dû laisser une jolie fille

C’est triste à dire, j’ai dû partir
Avant longtemps, je n’peux rev’nir
Mon cœur est las ; c’est ma raison qui vacille
A Kingston j’ai dû laisser une jolie fille

(Traduction – Adaptation : Polyphrène)

dimanche 21 février 2016

Chelsea Hotel #2







Voici ma 127ème traduction – adaptation de chansons de Léonard Cohen, et ce n’est pas un hasard si j’ai longtemps délaissé cette chanson, pourtant très célèbre et remarquable à de nombreux égards. Ce délai est le fait d’une gêne, non pas à l’évocation crue d’une relation sexuelle, mais parce que cette chanson révèle l’intimité de la vie d’une tierce personne, en l’occurrence Janis Joplin, nommément désignée par Léonard Cohen à de nombreuses reprises. C’est sans doute la chanson à propos de laquelle il est le plus loquace. Il a du reste admis que cette désignation était, de sa part, « une indiscrétion », notamment par la révélation de détails intimes que l’on ne devrait pas dévoiler sans le consentement de l’intéressée. Il a précisé aussi, modestement et par égard à la vérité, que cette relation occasionnelle n’a pas fait de lui un proche de Janis Joplin. Il est vrai que la biographie de Janis Joplin ne fait pas mystère de sa vie agitée et de son addiction…
Néanmoins, cette chanson se veut d’abord un hommage, et c’est en des termes très élogieux qu’il parle de Janis Joplin, comme une très grande artiste, libre et indépendante… De son côté, Janis Joplin a évoqué cette rencontre (et celle de Jim Morrison) sans en donner de détails « anatomiques », mais en l’expliquant par le désir de savoir ce que des personnages connus avaient à dire, et en concluant que sa quête était restée vaine…
Dans ses prologues, Léonard Cohen fait preuve, une fois de plus, de son humour fondé sur l’autodérision, en expliquant que Janis Joplin cherchait à rencontrer Kris Kristofferson, plus célèbre et plus grand que lui, mais qu’elle s’est contentée de lui par défaut. Il décrit aussi la vie des artistes au « Chelsea Hotel », puis les conditions dans lesquelles il écrivit cette chanson, longtemps après le décès de Janis Joplin, dans un bar à Miami
« Chelsea Hotel #2 » est, comme le numéro l’indique, la deuxième version de cette chanson, la première n’étant pas actuellement disponible. Les différences – modestes – entre les deux versions sont aussi à l’origine d’une polémique sur les droits d’auteurs relatifs aux arrangements.
 
ALN



Chelsea Hôtel n°2

Bien sûr, je me rappelle
Toi, au Chelsea Hôtel
Si audacieuse et douce, tu parlais
Tu me suçais
Sur le lit défait
Dans la rue, les voitures attendaient
C’étaient les raisons et c’était New York
Nous courions après l’argent et la chair fraîche
Ça servait d’amour aux forçats d’la chanson
Sans doute encore à ceux d’entre eux qui restent
Ah, mais tu est partie,
N’est-ce-pas, chérie
En tournant le dos à la foule
Tu es partie
Je n’t’ai jamais entendue dire :
« Je te veux, je n’ te veux pas »
« Je te veux, je n’ te veux pas »
Et toutes ces balivernes

Bien sûr, je me rappelle
Toi, au Chelsea Hôtel
Tu étais célèbre, et ton cœur légendaire
Tu redis que tu préférais les beaux mecs
Mais tu ferais pour moi une exception
Et serrant le poing pour ceux comme nous
Qu’oppriment toujours les canons de la beauté
Tu as pris ta dose et dit « Ne t’en fais pas,
On est affreux mais on a la musique. »

Et tu es partie…

Je n’ prétends pas que j’ai
Été l’amant parfait
Je n’ peux compter
Tous les moineaux tombés
Bien sûr, je me rappelle
Toi, au Chelsea Hôtel
C’est tout
Je n’pense même pas
A toi si souvent qu’ ça

(Traduction – Adaptation : Polyphrène)