Saying ‘‘Mother, I know that you'll grieve
But I've given my soul to St John the gambler
Tomorrow comes time leave
For the hills cannot hold back my sorrow forever
And dead men lay deep 'round the door
The only salvation that’s mine for the asking
So mother, think on me no more’’
Winter held high round the mountains’ breast
And the cold of a thousand snows
Lay heaped upon the forests leafs
But she dressed in calico
For a gambler likes his women fancy
Fancy she would be
And the fire of her longing would keep ‘way the cold
And her dress was a sight to see
But the road was long beneath the feet
She followed her frozen breath
In search of a certain St John the gambler
Stumbling to her death
She heard his laughter right down from the mountains
And danced with her mothers tears
To a funeral drawn a calico
'neath the cross of twenty years
To a funeral drawn a calico
'neath the cross of twenty years
Cette
magnifique chanson de Townes Van Zandt est un remarquable exemple des thèmes
préférés de la musique Country, mettant en scène la passion qu’inspirerait,
dans le cœur des jeunes filles pures, le « mauvais garçon » épris de
liberté mais prisonnier de ses démons. Combien de poètes, combien de chanteurs,
ont célébré ce mythe de l’aventurier parcourant le monde et laissant dans son
sillage les cœurs meurtris de ses conquêtes (Go-go Round, The Silver-TonguedDevil and I, For Loving Me, Je change un peu de vent, Ma Liberté…) ? Peut-être pas autant que ceux (parfois les
mêmes) qui ont cultivé le mythe de la femme fatale , inconstante et cruelle (Devil Woman, Jezebel,
Farewell My Love, Flowers On The Wall, Funny How Time Slips Away, There You Go,
Wild Side of Life, Your Cheating Heart, pour ne citer que quelques chansons
traduites sur ce blog…).
Townes Van Zandt est particulièrement convainquant lorsqu’il décrit les derniers instants
de la pauvre jeune fille amoureuse, vaincue par le froid, l’esprit égaré par
les hallucinations créées par
l’hypothermie.
Mais quelle
étrange force pousserait-elle les cœurs à s’éprendre ainsi de l’inaccessible, à
rêver de l’impossible, à risquer sa propre perte ? Est-ce une foi
irrationnelle en la force de l’amour, au point de vouloir changer les êtres et
les défendre contre eux-mêmes ? Est-ce la fascination de la liberté ou un
désir trouble de transgression ? Ne serait-ce pas, en fin de compte, qu’un
fantasme masculin ?
A Hélène
St John Le
Joueur
Le jour de
ses vingt ans, devant sa mère en pleurs
Elle dit «
Ma mère, je vais vous faire pleurer
Mais j’ai
donné mon cœur à St John le joueur
Et, demain,
je m’en irai
Mon chagrin
ne peut rester prisonnier des hauteurs
Les seuls
hommes, ici, sont sous terre
Ces morts
sont le seul secours qui m’est offert
Alors,
oubliez-moi, ma mère ».
Dans les
monts par l’hiver assiégés
Les neiges
s’entassaient par milliers
Couvrant
les feuilles de la forêt
Mais vêtue
d’un calicot,
Car les
joueurs aiment les femmes séduisantes
Elle était
confiante
Pensant que
le feu de son désir lui tiendrait chaud
Et puis, sa
robe était voyante
Mais la
route était longue et, en pleurs
Suivant son
haleine givrante
En
cherchant un certain St John le joueur
S’effondra,
mourante
Elle
entendit son rire porté par l’écho
Dansa dans
les larmes de sa mère
Vers une
sépulture de calicot
Sous la
croix de ses vingt ans
Vers une
sépulture de calicot
Sous la
croix de ses vingt ans
(Traduction
– Adaptation : Polyphrène)