Her hair the black that black can go,
Are you a teacher of the heart?
Soft she answered no.
I met a girl across the sea,
Her hair the gold that gold can be,
Are you a teacher of the heart?
Yes, but not for thee.
I met a man who lost his mind
In some lost place I had to find,
Follow me the wise man said,
But he walked behind.
I walked into a hospital
Where none was sick and none was well,
When at night the nurses left
I could not walk at all.
Morning came and then came noon,
Dinner time a scalpel blade
Lay beside my silver spoon.
Some girls wander by mistake
Into the mess that scalpels make.
Are you the teachers of my heart?
We teach old hearts to break.
One morning I woke up alone,
The hospital and the nurses gone.
Have I carved enough my Lord?
Child, you are a bone.
I ate and ate and ate,
No I did not miss a plate, well
How much do these suppers cost?
We'll take it out in hate.
I spent my hatred everyplace,
On every work on every face,
Someone gave me wishes
And I wished for an embrace.
Several girls embraced me, then
I was embraced by men,
Is my passion perfect?
No, do it once again.
I was handsome I was strong,
I knew the words of every song.
Did my singing please you?
No, the words you sang were wrong.
Who is it whom I address,
Who takes down what I confess?
Are you the teachers of my heart?
We teach old hearts to rest.
Cet étrange poème aux
rimes redoublées pourrait être lu comme l’éducation sentimentale chantée par
Léonard Cohen sous forme de questions sans réponse. Si ce récit est,
clairement, autobiographique, il réveille en chacun de nous le souvenir des
errements de l’âme lorsque, pour la première fois le corps s’enflamme et le
cœur s’emballe, lorsque l’on découvre, étonné, des pulsions qui ne prennent de
sens qu’avec des sentiments, mais que l’on ne sait encore ni pourquoi, ni à qui,
ni comment…
La grâce d’un visage, les
reflets de cheveux, l’élégance de courbes, la douceur d’une voix, la lumière d’un
regard… tout fait battre le cœur, et fait monter la sève, et fait brûler la
peau.
Mais l’on ignore tout de
ce qui peut permettre d’aller au fond du cœur, de voir au fond de l’âme car
l’on ignore tout… de soi-même.
Pour apprendre à aimer,
apprendre à être aimé, qui écouter ? Qui suivre ?
Quel étrange malaise
s’empare de nous quand notre cœur ne trouve ni reflet ni écho à son
trouble ?
Quel remède
trouver ? Faut-il souffrir encore, jeûne et abstinence, ascèse et
solitude ?
Et l’on pense mourir tant
la vie nous appelle.
Puis c’est le corps qui
parle et le cœur qui se tait. Poussé par le désir, mais jamais rassasié, ne
sachant pas encore ni aimer ni haïr, nous tentons d’accorder les sentiments
confus qui se bousculent en nous en cherchant une issue.
Nous voudrions offrir de
nous ce qui est beau, mais que nul ne peut voir s’il n’aime pas déjà. Nous
voudrions paraître ce que nous ne sommes pas, ou pas encore, ou pas tout à
fait.
Croyant avoir compris la
profondeur du cœur, nous sommes encore blessés par le mépris épais qui glisse à
sa surface.
Et nous cherchons
longtemps, avec un faible espoir, le regard qui enfin verra que nous voyons au
delà du paraître.
Mais, un jour, un regard,
quelques mots, un silence, se frayent un chemin au plus profond de nous. Les couleurs,
les reliefs apparaissent alors dans la chaude lumière qu’on appelle l’amour.
On comprend que le cœur
n’a point de professeur. Ni leçons ni devoirs ; un seul guide :
l’espoir. L’amour ne s’apprend pas. On apprend à donner ; à recevoir,
aussi. On apprend à parler, et à mieux écouter. On apprend la confiance, et la
sincérité. On apprend la patience, et la ténacité. On apprend la douceur, on
apprend la tendresse. En apprenant à vivre, on apprend le bonheur.
A Hélène
Professeurs
J’ai rencontré une femme,
jadis
Les cheveux noirs comme
la nuit
Es-tu un professeur du
cœur ?
« Non », elle répondit
J’ai rencontré une fille,
là-bas
Cheveux dorés, fins comme
soie
Es-tu un professeur du
cœur ?
« Oui, mais pas pour toi
»
J’ai rencontré un pauvre
hère
Dans un coin, je l’ai
découvert
« Suivez-moi », dit le
vieux sage
En marchant derrière
Je rentrais dans un
hôpital
Nul n’allait bien, nul
n’allait mal
Au départ des infirmières
J’étais tout à fait
bancal
L’aube vint, et, pour
midi
Avec ma cuillère d’argent
Je trouvais un bistouri
Des filles entrèrent par
erreur
Où les bistouris font un
malheur
Qu’enseignez-vous à mon
cœur ?
« La rupture aux vieux
cœurs »
M’éveillant, un matin
tôt,
Plus d’infirmières, et
plus hôpitaux
Ai-je assez tailladé,
seigneur ?
« Tu n’as plus que les os
»
J’ai mangé, mangé, mangé
Pas un plat je n’ai
négligé
Combien coûte tout cela ?
« En haine, on peut
l’échanger »
J’ai donc haï en toute
place
A tout travail, sur toute
face
Quelqu’un m’offrit des
vœux
Je fis vœu que l’on
m’embrasse
Des filles m’ont embrassé
d’abord
Et des hommes l’ont fait
alors
Est-ce une passion
parfaite ?
« Non, recommence encore
»
J’étais fort, un Apollon
Sachant les paroles des
chansons
Mon chant vous-a-t’il plu
?
« Les mots ne sont pas
les bons »
A qui est-ce que je
m’adresse ?
Qui entend ce que je
confesse ?
Qu’enseignez-vous à mon
cœur ?
« Aux vieux cœurs, la
sagesse »
Professeurs, ai-je fait
mes devoirs ?
En faire plus, je ne
pense pas pouvoir
Ils rirent, et rirent, et
dirent : « Petit,
As tu fait tes devoirs ?
As-tu fait tes devoirs ?
As-tu fait tes devoirs ?
»
(Traduction – Adaptation :
Polyphrène)