dimanche 8 janvier 2023

Memo from Turner

Didn't I see you down in San Antone on a hot and dusty night?
We were eating eggs in Sammy's when the black man there drew his knife
Didn't you drown that Jew in Rampton as (when) he washed his sleeveless shirt
You know, that Spanish-speaking gentleman, the one we all called "Kurt"


Come now, gentleman, I known there's some mistake
How forgetful I'm becoming now you fixed your business straight

I remember you in Hemlock Road in nineteen fifty-six
You're a faggy little leather boy with a smaller piece of stick
You're a lashing, smashing hunk of man, your sweat shines sweet and strong
Your organ working perfectly but there's a part that's not screwed on


Weren't you at the Coke convention back in nineteen sixty-five?
You're the misbred, gray executive I've seen heavily advertised
You're the great, gray man whose daughter licks policemen's buttons clean
You're the man who squats behind the man who works the soft machine

Come now, gentleman your love is all I crave
You'll still be in the circus when I'm laughing, laughing in my grave


When the old men do the fighting and the young men all look on
And the young girls eat their mothers’ meat from tubes of plasticon
So be wary of these my gentle friends of all the skins you breed
They have a tasty habit they bite the hands that bleed

So remember who you say you are and keep your noses clean
Boys will be boys and play with toys so be strong with your beast
Oh Rosie dear, don'tcha think it's queer so stop me if you please
The baby is dead, my lady said, "You gentlemen, why, you all work for me"

 

"Memo from Turner" est une chanson écrite par Mick Jagger and Keith Richards (leur contribution respective est discutée), et qui figure sur la bande sonore du film "Performance" (Donald Cammell et Nicolas Roeg, 1970) dans lequel Mick Jagger joue le rôle de Turner, un chanteur de Rock sur le déclin. Le film mêle, dans une atmosphère glauque et ambiguë, sexe, drogue, gangsterisme, et violence, et cette chanson, mi-parlée mi-chantée avec véhémence par Mick Jagger, est l'épitome à la fois du milieu trouble du gangstérisme londonien et de la dérive morale ("décadence" ?) de l'époque. Dans un langage extrêmement cru, le chanteur s'adresse tour-à-tour aux différents protagonistes pour évoquer leurs crimes et leur abjection. Les paroles sont un peu différentes dans la version extraite du film et celle qui figura sur l'album des Rolling Stones "Metamorphosis", mais l'ambiance est la même. Est aussi évoqué le roman poussant le glauque et la déchéance sur fond de drogues à son paroxysme : "La Machine Molle" (The Soft Machine, de William S. Burroughs, 1961). "The Soft Machine" et "Performance" ont, en leur temps, provoqué un mélange d'indignation et de fascination morbide, et la vidéo extraite du film montre, dans ce monde trouble, un Mick Jagger très convaincant.


Memo de Turner

N'est-ce pas toi que j'ai vu à San Antone, par un soir chaud et malsain
On broutait l'cresson chez Sammy quand ce noir sortit son surin
Ah, et tu as noyé ce Juif à Rampton, quand il lavait son gilet
Tu sais, ce monsieur parlant Espagnol, Kurt, comme on l'appelait

Bon, mon cher, c'était une erreur, j'ai compris
C'est drôle tout ce que j'oublie quand tu mets les points sur les i

Je me souviens de toi, rue Hemlock, c'était en cinquante-six
T'étais une petite tapette en cuir avec un petit zizi
Un beau gosse, frappant, cognant, luisant   de sueur sur sa peau lisse
Ton organe marchait à merveille, mais il te manquait quelques vis

C'était bien toi, en cinquante-cinq, au    Coca-Cola Congrès
Toi, ce bâtard, ce sinistre cadre tourné en vraie célébrité
Ce grand-homme grisâtre dont la fille lèche aux flics les boutons d'col
T'étais l' mec à g'noux au cul du gars maniant la machine molle

Allons, ton amour est tout c'que je convoite
Tu s'ras toujours dans l'arène quand je rirai, rirai dans ma boîte

Quand ce sont les vieux qui combattent tandis que les jeunes observent
Et les jeunes filles bouffent la chair d'leurs mères dans des boîtes de conserve
Allons, méfiez-vous d'elles, mes bons amis, des peaux qu'vous élevez
Les mains qui saignent, elles ne pensent toujours qu'à les bouffer

Rapp'lez vous qui vous prétendez être, tenez-vous à carreau
Qu'les mecs soient mecs avec leur jouet, sachez dresser votr'bête
Oh, chère Rosie, c'est bizarre, n'est-ce-pas, s'il te plait, arrête-moi
Le bébé est mort, ma dame a dit, "Vous, messieurs, vous travaillez tous pour moi"


Traduction - Adaptation : Polyphrène (sur une suggestion et avec l'aide de Michaël Midoun)


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Vous avez la parole :