dimanche 13 mai 2012

Our Lady Of Solitude







« Non, je ne suis jamais seul avec ma solitude » chantait Georges Moustaki, qui célébrait, lui aussi, cette fidèle compagne dont Léonard Cohen fait une reine. De tous les drames et toutes les misères de la vie, des échecs et des ruptures, des malheurs et des tracas, elle prend forme et vie peu à peu pour élire domicile dans notre esprit.
Quand Georges Moustaki cultive le paradoxe en considérant la solitude comme le prix de la liberté tout en la faisant rimer avec « habitude », Léonard Cohen la fait rimer avec « gratitude ». Il la décrit comme une sainte protectrice, irradiant une lumière rassurante. Sans doute l’a-t-il intimement connue durant ses années de méditation, lorsque, à sa lumière, il parcourait les chemins de l’âme et du cœur.
C’est pourtant l’ombre de la mort qui délimite la lumière, et Léonard Cohen évoque (ou invoque) cette « chère défunte, reine de Solitude » qui nous emportera tous, comme un vaisseau (la barque de Charon ?). Il rejoint en cela Georges Moustaki pour considérer qu’elle sera, « à (notre) dernier jour, (notre) dernière compagne ».




Notre Dame de Solitude

Tout l’été, elle m’a touché
Dans mon âme, elle est née
De tant d’épines et de tant de halliers
Ses doigts, comme pour tisser
Vifs et frais

Et de son corps, la lumière fut
Chassant la nuit par sa grâce
Tout l’été, elle m’a touché
Je l’ai connue, l’ai connue
Face à face

Sa robe était bleu argenté
Ses mots rares et sa voix douce
Elle est bien le vaisseau du monde entier
Maîtresse, Oh, maîtresse de nous tous

Chère défunte, Reine de Solitude
Merci de tout mon cœur
De m’avoir gardé près de toi
Quand tant d’autres, Oh, tant d’autres sont à l’écart

Et de son corps, la lumière fut
Chassant la nuit par sa grâce
Tout l’été, elle m’a touché
Je l’ai connue, l’ai connue
Face à face


(Traduction – Adaptation : Polyphrène)

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