And a hero you will hear
Born in the town of Bethlehem
At the turning of the year
At the turning of the year
When Jesus was a little lad
Streets rang with his name
For he argued with the older men
And put them all to shame
He put them all to shame
He became a wandering journeyman
And he travelled far and wide
And he noticed how wealth and poverty
Live always side-by-side
Live always side-by-side
So he said, "Come all you working men
Farmers and weavers too
If you would only stand as one
This world belongs to you
This world belongs to you"
When the rich men heard what the carpenter had done
To the Roman troops they ran
Saying put this rebel Jesus down
He's a menace to God and man
He's a menace to God and man
The commander of the occupying troops
Just laughed and then he said
"There's a cross to spare on Calvary’s hill
By the weekend he'll be dead
By the weekend he'll be dead"
Now Jesus walked among the poor
For the poor were his own kind
And they'd never let them get near enough
To take him from behind
To take him from behind
So they hired one of the traders trade
And an informer was he
And he sold his brother to the butchers men
For a fistful of silver money
For a fistful of silver money
And Jesus sat in the prison cell
And they beat him and offered him bribes
To desert the cause of his fellow man
And work for the rich men's tribe
To work for the rich men's tribe
And the sweat stood out on Jesus' brow
And the blood was in his eye
When they nailed his body to the Roman cross
And they laughed as they watched him die
They laughed as they watched him die
Two thousand years have passed and gone
Many a hero too
But the dream of this poor carpenter
Remains in the hands of you
Remains in the hands of you
L’Évangile selon
Phil Ochs : En racontant la vie de Jésus, ce chanteur américain engagé des
années 60 met en exergue un message politique et social limpide. Il lui suffit
pour cela d’actualiser un peu le vocabulaire. Les pharisiens deviennent ainsi,
tout simplement, les riches (il ne va pas jusqu’à dire « les
capitalistes »), tandis que le peuple qui entoure Jésus est représenté par
les pauvres et les travailleurs (en clair, les prolétaires). D’autres, avant et
après lui, ont mit en avant cette interprétation, y compris parmi les membres
du clergé dit « progressiste ». Il est vrai que la simplicité et le
dénuement dans lesquels vivait et que prônait Jésus contrastent avec les fastes
de l’institution qui se proclame son Eglise. Le même message a été, de fait,
formulé de temps à autre au cours des deux mille ans d’histoire qui se sont
écoulés depuis la naissance de Jésus. Certains de ceux qui ont prôné le
dénuement et ont voulu défendre les pauvres ont même été canonisés : ce
sont maintenant des saints qui figurent sur le calendrier, mais l’Église
elle-même n’a guère changé, et s’est trop souvent comporté en outil
d’asservissement, ou en prolongement des pouvoirs temporels. Des voix
s’élèvent, y compris au sein de cette institution, parfois même par la bouche de
celui qui la conduit, pour en revenir au message originel, mais l’institution,
construction humaine instrumentalisée par les puissants, les étouffe ou les
dilue par la langue de bois et les fastes rituels. De cette institution figée,
les saints des temps présents sont à des années-lumière. L’abbé Pierre, Mère Teresa…
ont mené une vie exemplaire dans le dévouement, et leur honnêteté fondamentale
les a conduits à avouer leurs faiblesses et leurs fautes, à exprimer leurs
doutes, et à se montrer infiniment plus tolérants et compréhensifs que leur hiérarchie.
D’autres femmes et hommes, agnostiques ou athées, sans autre souci que la
dignité humaine et la justice, mènent, au risque de leur vie, les mêmes combats
avec le même courage.
Qui faut-il louer :
celle ou celui qui se reconnaît humain jusqu’à consacrer sa vie à son prochain
sans marchander sur une quelconque récompense dans l’au-delà, où celui qui agit
par crainte de Dieu ou pour gagner un hypothétique paradis ?
Ballade du
Charpentier
Jésus était
ouvrier
Et un héros en
son temps
Né dans la ville
de Bethléem
Juste avant le
nouvel an
Juste avant le
nouvel an
Quand Jésus était
un garçon
Dans les rues, on
raconte,
Qu’il discutait
avec les adultes
Et leur faisait
honte
Oui, il leur
faisait honte
Il devint
tâcheron journalier
Tout en
parcourant la terre
Il vît que
richesse et pauvreté
Allaient toujours
de pair
Allaient toujours
de pair
Il dit alors «
Venez, travailleurs,
Paysans,
plébéiens.
Rassemblez-vous ;
ne faites plus qu’un
Le monde vous
appartient
Le monde vous
appartient
Les riches surent
ce que la charpentier faisait
Aux romains, ils
sont allés
Dire « Arrêtez
Jésus, ce rebelle.
Pour Dieu et
l’homme, c’est un danger »
Pour Dieu et
l’homme, c’est un danger »
Le commandant des
troupes d’occupation
Se moqua, et puis
dit :
« Il reste une
croix au mont du Calvaire.
Il mourra avant
lundi
Il mourra avant
lundi »
Mais il marchait
parmi les pauvres
Car des leurs
était Jésus
Les pauvres
empêchaient qu’on s’approche pour
Le prendre au
dépourvu
Le prendre au
dépourvu
Ils soudoyèrent
son trésorier
Et en firent leur
agent
Et il vendit son
frère à ses tortionnaires
Pour une poignée
de pièces d’argent
Pour une poignée
de pièces d’argent
Et Jésus fut
conduit en prison
Ils le frappèrent
tout en lui proposant
D’abandonner les
pauvres pour travailler
Pour les riches
et pour leur clan
Pour les riches
et pour leur clan
Et la sueur
coulait dans ses yeux
Que le sang
venait rougir
Et ils l’ont
cloué sur une croix romaine
Ils riaient de le
voir mourir
Riaient de le
voir mourir
Deux mille ans
sont passés depuis, et
Tant de héros en
vain
Mais les rêves du
pauvre charpentier
Sont toujours
entre vos mains
Sont toujours
entre vos mains
(Traduction –
Adaptation : Polyphrène)
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