I’m out of the game
If you are the healer
Means I’m broken and lame
If thine is the glory
Then mine must be the shame
You want it darker
We kill the flame
Magnified, sanctified
Be Thy Holy Name
Vilified, crucified
In the human frame
A million candles burning
For the help that never came
You want it darker
Hineni Hineni
I’m ready, my Lord
There’s a lover in the story
But the story’s still the same
There’s a lullaby for suffering
And a paradox to blame
But it’s written in the scriptures
And it’s not some idle claim
You want it darker
We kill the flame
They’re lining up the prisoners and
The guards are taking aim
I struggled with some demons
They were middle-class and tame
I didn’t know I had permission
To murder and to maim
You want it darker
Hineni Hineni
I’m ready, my Lord
Magnified, sanctified
Be Thy Holy Name
Vilified, crucified
In the human frame
A million candles burning
For the love that never came
You want it darker
We kill the flame
If you are the dealer
Let me out of the game
If you are the healer
I’m broken and lame
If thine is the glory
Mine must be the shame
You want it darker
Hineni Hineni
Hineni Hineni
I’m ready, my Lord
Dans la chanson « You Want it Darker », premier
titre l’album du même nom, Léonard Cohen interpelle Dieu par cette phrase qui
pourrait se terminer par un point d’interrogation mais mérite plutôt un point d’exclamation.
C’est presque un défi qu’il lance au créateur, en décrivant l’état de son
serviteur et du monde. Comme à son habitude, il associe l’ancien et le nouveau
Testament, évoquant la Passion du Christ, Dieu (le « Verbe ») fait
homme et crucifié en tant que tel, et l’ancienne promesse d’un Salut qui, de
toute évidence, n’est encore jamais venu (ça se saurait, et ça n’en a pas
vraiment l’air si l’on suit un tant soit peu l’actualité). Les sacrifices, les
prières, les cierges sur les chandeliers à sept branches ou devant l’autel des
églises semblent avoir brûlé en vain. L’humanité souffre et se déchire, et la religion
(en général ou en particulier) n’a pour réponse que de bonnes paroles (des
berceuses) et pour explication ces fameux paradoxes dont la Bible recèle
quelques beaux exemples mais dont savent faire usage toutes les religions pour
amener le croyant, confronté à des vérités apparemment contradictoires, à
élargir son cadre de pensée et admettre que la connaissance et la compréhension
humaine sont limitées. Chacun peut alors en faire l’usage qui lui convient, et
Léonard Cohen semble faire allusion à l’interprétation de ceux qui tuent,
mutilent, et torturent au nom de « leur » Dieu.
Il n’a pas pour autant renié sa foi : il s’exprime sur le
ton caractéristique d’un certain judaïsme, dans une forme de dialogue un peu
provocateur. Il conclut du reste chaque strophe par « Hineni » (me
voici), pour signifier qu’il est prêt à accomplir la mission que lui confie son
créateur… mais que celui-ci ferait bien de clarifier et préciser son message
pour éviter tout dérapage.
Puisse-t-il être entendu, ici-bas comme là-haut !
NB: Bien évidemment, ces remarques et commentaires n'engagent que moi !
NB: Bien évidemment, ces remarques et commentaires n'engagent que moi !
ALN
Tu Le Veux Plus Noir
Si tu donnes les cartes
Je suis hors du jeu
Si tu es guérisseur
Je suis perclus, boiteux
Si ton lot est la gloire
Mon lot est d’être honteux
Tu le veux plus noir
On éteint l’ feu
Magnifié, sanctifié
Soit ton Nom aux cieux
Avili, crucifié
Bien qu’incarnant Dieu
Un million de cierges pour un
Salut qui n’eut jamais lieu
Tu le veux plus noir
Hineni Hinini (me voici, me voici)
Je suis prêt, mon Dieu
Il y a un amant dans l’histoire
Mais elle se répète un peu
Y a une berceuse pour la souffrance
Faut’ au dogme mystérieux
Mais c’est dit dans les Écritures
Et ce n’est pas un mot creux
Tu le veux plus noir
On éteint l’ feu
Les gardes alignent les prisonniers
Et sont prêts à faire feu
J’ai affronté des démons
Ils n’étaient guère valeureux
Je n’ me savais pas permis
De massacrer un peu
Tu le veux plus noir
Hineni, Hineni
Je suis prêt, mon Dieu
Magnifié, sanctifié
Soit ton Nom aux cieux
Avili, crucifié
Bien qu’incarnant Dieu
Un million de cierges pour un
Salut qui n’eut jamais lieu
Tu le veux plus noir
On éteint l’ feu
Si tu donnes les cartes
Je suis hors du jeu
Si tu est guérisseur
Je suis perclus, boiteux
Si ton lot est la gloire
Mon lot est d’être honteux
Tu le veux plus noir
Hineni, Hineni
Hineni, Hineni
Je suis prêt, mon Dieu
Bonjour.
RépondreSupprimerJe decouvre juste votre site.
Entendu ce titre comme générique d'une étonnante série sur le genocide au Rwanda: Black earth rising.
Vous faites oeuvre utile, intelliente et sensible.
Merci !