When first I heard him speak
But now it's much too late
To turn the other cheek
It sounded like the truth
It seemed the better way
You'd have to be a fool
To choose the meek today
I wonder what it was
I wonder what it meant
He seemed to touch on love
But then he touched on death
Better hold my tongue
Better learn my place
Lift my glass of blood
La
chanson « It Seemed the Better Way » figure en 7ème
position sur le prochain album de Léonard
Cohen, « You Want It Darker » à paraître dans quelques jours. Cet
album, réalisé par son propre fils Adam
(lui-même auteur – compositeur et chanteur), semble plus
« religieux » encore que les précédents. Certes, Léonard Cohen a toujours parsemé
ses chansons d’évocations bibliques, mais il mêlait aussi, de façon troublante,
voire provocante, érotisme et spiritualité. L’évolution qui se dessine depuis
plusieurs albums pourrait, bien sûr, s’expliquer par son âge (82 ans) et les
problèmes de santé qui l’accompagnent, mais le ton délibérément sombre (« You Want it Darker » sonne comme
un défi !), suggérant une soumission résignée à l’inéluctable, n’est que
le décor d’une conviction lentement mais sûrement acquise : celle d’un
sens de la vie, de sa vie, et d’une mission : en l’occurrence,
transmettre, par la chanson, La Parole. Sans prétendre être un prophète, il
accepte et assume son rôle « ici-bas », comme cela est clairement
exprimé dans « Going
Home ».
Dans
« It Seemed the
Better Way » (à partir d’un poème de « Book of Longing »),
il va cependant plus loin, ne se limitant pas à la simple transmission d’un
message. Il nous livre, avec discrétion et modestie, ses réflexions qui
s’élèvent au-dessus des dogmes et des institutions pour poser des questions
aussi simples qu’essentielles : Dans notre monde déchiré par les conflits,
submergé par l’égoïsme, aveuglé par la peur, le message Chrétien, dans sa plus
simple et pure acception, ne doit-il pas être pris en considération ?
L’humilité, la générosité, la non-violence, ne sont-elles pas les seules réponses
efficaces ? Sans prôner le syncrétisme, Léonard Cohen réfute, en quelque
sorte, le clivage entre « l’ancien et le nouveau Testament », et
désigne, dans les fondements de sa religion (judaïque), les messages essentiels
(comme il l’avait fait dans « Story of
Isaac ») : tendre l’autre joue (Matthieu
5 :38 à 42) plutôt que la Loi du talion. L’amour
et la mort pour premières et fondamentales préoccupations ! Et il conclut
par une évocation de la Cène…
C’est donc bien un message de sagesse qu’il énonce, humblement, en nous
proposant de nous attacher au fond (la vérité, la vie) plutôt qu’à la forme
(les rites et les apparences). Que l’on soit croyant ou non, le message est
bienvenu !
ALN
Ça semblait la bonne voie
Quand je l’ai entendu
Maintenant c’est trop tard
Pour tendre l’autre joue
Ça semblait la bonne voie
Un air de vérité
Seul un fou, de nos jours,
Choisit l’humilité
Qu’est-ce que ça pouvait être ?
Qu’est-ce que ça voulait dire ?
Il semblait évoquer
L’amour, et puis la mort
Mieux vaut tenir ma langue
Et rester à ma place
Lever mon verre de sang
Tenter de rendre grâce.
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