samedi 8 octobre 2016

It Seemed the Better Way

It seemed the better way
When first I heard him speak
But now it's much too late
To turn the other cheek

It sounded like the truth
It seemed the better way
You'd have to be a fool
To choose the meek today

I wonder what it was
I wonder what it meant
He seemed to touch on love
But then he touched on death

Better hold my tongue
Better learn my place
Lift my glass of blood




La chanson « It Seemed the Better Way » figure en 7ème position sur le prochain album de Léonard Cohen, « You Want It Darker » à paraître dans quelques jours. Cet album, réalisé par son propre fils Adam (lui-même auteur – compositeur et chanteur), semble plus « religieux » encore que les précédents. Certes, Léonard Cohen a toujours parsemé ses chansons d’évocations bibliques, mais il mêlait aussi, de façon troublante, voire provocante, érotisme et spiritualité. L’évolution qui se dessine depuis plusieurs albums pourrait, bien sûr, s’expliquer par son âge (82 ans) et les problèmes de santé qui l’accompagnent, mais le ton délibérément sombre (« You Want it Darker » sonne comme un défi !), suggérant une soumission résignée à l’inéluctable, n’est que le décor d’une conviction lentement mais sûrement acquise : celle d’un sens de la vie, de sa vie, et d’une mission : en l’occurrence, transmettre, par la chanson, La Parole. Sans prétendre être un prophète, il accepte et assume son rôle « ici-bas », comme cela est clairement exprimé dans « Going Home ».

Dans « It Seemed the Better Way » (à partir d’un poème de « Book of Longing »), il va cependant plus loin, ne se limitant pas à la simple transmission d’un message. Il nous livre, avec discrétion et modestie, ses réflexions qui s’élèvent au-dessus des dogmes et des institutions pour poser des questions aussi simples qu’essentielles : Dans notre monde déchiré par les conflits, submergé par l’égoïsme, aveuglé par la peur, le message Chrétien, dans sa plus simple et pure acception, ne doit-il pas être pris en considération ? L’humilité, la générosité, la non-violence, ne sont-elles pas les seules réponses efficaces ? Sans prôner le syncrétisme, Léonard Cohen réfute, en quelque sorte, le clivage entre « l’ancien et le nouveau Testament », et désigne, dans les fondements de sa religion (judaïque), les messages essentiels (comme il l’avait fait dans « Story of Isaac ») : tendre l’autre joue (Matthieu 5 :38 à 42) plutôt que la Loi du talion. L’amour et la mort pour premières et fondamentales préoccupations ! Et il conclut par une évocation de la Cène… C’est donc bien un message de sagesse qu’il énonce, humblement, en nous proposant de nous attacher au fond (la vérité, la vie) plutôt qu’à la forme (les rites et les apparences). Que l’on soit croyant ou non, le message est bienvenu !

ALN


Ça semblait la bonne voie


Ça semblait la bonne voie
Quand je l’ai entendu
Maintenant c’est trop tard
Pour tendre l’autre joue

Ça semblait la bonne voie
Un air de vérité
Seul un fou, de nos jours,
Choisit l’humilité

Qu’est-ce que ça pouvait être ?
Qu’est-ce que ça voulait dire ?
Il semblait évoquer
L’amour, et puis la mort

Mieux vaut tenir ma langue
Et rester à ma place
Lever mon verre de sang
Tenter de rendre grâce.


(Traduction – Adaptation : Polyphrène)

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