samedi 11 février 2023

Fair Game

Take a look around you, tell me what you see
A girl who thinks she's ordinary lookin'; She has got the key.
If you can get close enough to look into her eyes
There's something special right behind the bitterness she hides.

And you're fair game,
You'll never know what she'll decide,
You're fair game,
Just relax, enjoy the ride.

Find a way to reach her, make yourself a fool,
But do it with a little class, disregard the rules.
'Cause this one knows the bottom line, couldn't get a date.
The ugly duckling striking back, and she'll decide her fate.

And you're fair game,
You'll never know what she'll decide,
You're fair game,
Just relax, enjoy the ride.

The ones you never notice are the ones you have to watch.
She's pleasant and she's friendly while she's looking at your crotch.
Try your hand at conversation, gossip is a lie,
And sure enough she'll take you home and make you wanna die.

And you're fair game,
You'll never know what she'll decide,
You're fair game,
Just relax, enjoy the ride.


Si ce n'est pas vraiment un mythe, le cinéma et les romans policiers lui ont tout au moins donné une dimension mythique : le thème de la "Femme Fatale" à laquelle aucun homme ne peut résister et qui implique ses conquêtes dans des desseins diaboliques.

Dans cette chanson, Crosby, Stills, and Nash mettent en scène une conversation entre garçons à propos d'une fille que la rumeur décrit comme une prédatrice, tout à la fois fascinante et redoutée. Le locuteur, dont on ne sait s'il a déjà joué le rôle de victime, suggère à son interlocuteur de tenter l'expérience et lui donne quelques conseils pratiques : "joue au benêt, fait mine de ne pas croire à la rumeur, lâche toi, tu es une proie facile pour elle…". Il va jusqu'à lui fournir une explication de son comportement : cette fille se croit dépourvue de charme et ne parvient pas à susciter l'amour. Si les hommes ne se retournent pas sur son passage, ceux sur lesquels elle jette le regard se trouvent cependant pris au piège. Est-ce par curiosité, ou par lubricité, ou parce qu'elle a une forme de charme moins commune mais d'autant plus efficace ? "Les filles que l'on ne remarque pas sont celles dont il faut se méfier", ajoute-t-il. Sous la banalité apparente de son physique, se cache un volcan, et ce n'est pas que la sensualité qui l'embrase, comme son regard appuyé pourrait le laisser penser. C'est aussi, ou surtout, un désir de vengeance - ou tout au moins la volonté de se prouver qu'elle peut attirer un homme et le mener "par le bout du nez" pour lui faire passer un sale quart d'heure au point de vouloir mourir.

Cette chanson a été publiée par Crosby, Stills, & Nash sur l'album "CSN", en 1977, donc bien avant le mouvement "Mee Too". Ces paroles seraient sans doute jugées profondément machistes aujourd'hui, et seraient la cible de nombreuses critiques, au point de négliger la musique, sans doute plus intéressante car très caractéristique de l'époque et du groupe, avec un rythme plutôt latino-américain et des harmonies imbriquées.

 

Proie Facile

Regarde autour de toi ; dis-moi c'que tu vois
Une fille convaincue qu'elle n'a aucun charme, mais elle fait la loi
Si tu peux t'approcher assez pour voir dans ses yeux
Sous l'amertume qu'elle cache, tu verras un truc curieux

Tu es sa proie
Tu n'sais jamais quel est son plan
Tu es sa proie
T'en fais pas, prends du bon temps

Débrouille-toi pour l'atteindre, rends-toi ridicule
Mais fais-le avec de la classe, sois sans scrupule
Car celle-là sait qu'au bout du compte, elle n'a pas d'amant
Le vilain canard se venge, et prend son destin en main


Tu es sa proie
Tu n'sais jamais quel est son plan
Tu es sa proie
T'en fais pas, prends du bon temps

Il faut faire attention à celles qu'on ne remarque pas
En lorgnant ton entrecuisse, elle est charmante et sympa
Fais-lui de la conversation, démens la rumeur
Elle t'invitera, te f'ra passer un fichu quart d'heure

Tu es sa proie
Tu n'sais jamais quel est son plan
Tu es sa proie
T'en fais pas, prends du bon temps
 

(Traduction - Adaptation : Polyphrène, sur une suggestion et avec l'aide de Michaël Midoun)

 

 

1 commentaire:

  1. J'adore cette chanson, mais ne connaissais pas son histoire. C'est très gentil de nous la faire partager ! Merci

    RépondreSupprimer

Vous avez la parole :