He’s a sportsman and a shepherd
He’s a lazy bastard
Living in a suit
But he does say what I tell him
Even though it isn’t welcome
He will never have the freedom
To refuse
He will speak these words of wisdom
Like a sage, a man of vision
Though he knows he’s really nothing
But the brief elaboration of a tube
Going home
Without my sorrow
Going home
Sometime tomorrow
To where it’s better
Than before
Going home
Without my burden
Going home
Behind the curtain
Going home
Without the costume
That I wore
He wants to write a love song
An anthem of forgiving
A manual for living with defeat
A cry above the suffering
A sacrifice recovering
But that isn’t what I want him to complete
I want to make him certain
That he doesn’t have a burden
That he doesn’t need a vision
That he only has permission
To do my instant bidding
That is to SAY what I have told him
To repeat
Going home
Without my sorrow
Going home
Sometime tomorrow
Going home
To where it’s better
Than before
Going home
Without my burden
Going home
Behind the curtain
Going home
Without the costume
Voici, pour les « fans » de Léonard Cohen, un « document »
majeur, que ceux qui le suivent depuis ses débuts écouteront sans fin. Ce n’est
pas seulement la quintessence de son art et un exemple remarquable de son
style. C’est aussi la pièce manquante du puzzle (au sens littéral anglais du
terme) pour découvrir, comme une gigantesque fresque, l’ensemble de son œuvre.
Sur ce tableau grandiose, où l’on découvre des villes et des jardins, des
monuments et des taudis, des abîmes et des océans, des cimes et des rivières,
on reconnaît la tour de chanson, la rivière aux eaux noires, la rue Bugis, les
mirages du pays de cocagne, et l’étrange fumée qui s’élève au dessus des
villes. On voit agir les courants contraires qui parcourent les océans, on
survole Vienne et Manhattan, une rue de New York en hiver… et l’on s’arrête
devant un oiseau, perché sur un fil, qui chante à tue-tête pour célébrer sa
liberté d’exister.
Dans ces paroles, à peine chantées par Léonard Cohen, de sa voix si grave
qu’on la dirait d’outre-tombe, on retrouve l’humilité et la soumission qui
transparaissent dans son œuvre, mais s’expriment plus directement dans ses
dernières chansons comme « Show Me The Place ». On entend ici, tour à
tour, « l’être suprême » qui l’a doté de cette voix et de ce don pour
être non pas son prophète, mais son porte parole, puis Léonard, qui nous disait « I was born like this, I had no choice »
et chante maintenant le retour « à la maison », qu’il faut entendre
comme dans « Swing low, sweet chariot, coming for to carry me home» :
le retour vers la source, le passage sur l’autre rive du désespoir, la fin du
cycle.
Bien évidemment, il est facile, voire tentant, d’inscrire tout cela dans un
contexte religieux, et Léonard Cohen lui-même n’en disconvient pas. A cet
égard, cette chanson est beaucoup plus « transparente » que bien d’autres,
et d’une limpidité presque crue, qui devient poignante lorsque survient le
refrain. Après un long chemin, et des années de méditation, Léonard Cohen jette
sur sa vie un regard sans concession, mais, manifestement, lui cherche ou lui
définit un sens, et ce sens implique humilité, soumission, respect, et
sacrifice.
Et la lucidité qui fut toujours une des qualités premières de son œuvre
devient clarté !
De Retour
J’aime parler avec Léonard
C’est un sportif et un pasteur
C’est un flemmard et un toquard
En costume
Mais il dit ce que je lui dis
Même si c’est mal ressenti
Il ne lui serait pas permis
D’refuser
Il dit la sagesse avec l’air
D’un grand sage et d’un visionnaire
Mais il sait bien qu’il n’est guère
Que l’agencement temporaire
D’un vil tube
De retour
Laissant mon chagrin
De retour
Tôt ou tard demain
Où tout est vraiment
Mieux qu’avant
De retour
Laissant mon fardeau
De retour
Derrière le rideau
De retour
Sans le déguisement
Que j’arbore
Il veut écrire une chanson
D’amour, un hymne au pardon
Un traité pour vivre à fond
La défaite
Un cri par delà la souffrance
La résilience du sacrifice
Mais ce n’est pas je que je veux qu’il
Accomplisse
Je veux qu’il soit bien certain
Qu’il n’est en charge de rien
Et de vision n’a nul besoin
Qu’il n’a que la permission de
Respecter mon ordre de
Dire tout ce que je lui dis de
Répéter
De retour
Laissant mon chagrin
De retour
Tôt ou tard demain
Où tout est vraiment
Mieux qu’avant
De retour
Laissant mon fardeau
De retour
Derrière le rideau
De retour
Sans le déguisement
Que j’arbore
J’aime parler avec Léonard
C’est un sportif et un pasteur
C’est un flemmard et un toquard
En costume
(Traduction –
Adaptation : Polyphrène)
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