Vivre ses rêves,
mais ne pas vivre dans ses rêves : voilà le message de Phil Ochs,
« chanteur engagé » des années 60, militant de toutes les grandes
causes de l’époque, s’opposant à la guerre du Vietnam, mais mort lui-même à 35
ans, par suicide, sans avoir, tant s’en faut, réalisé tous ses rêves. Il évoque
dans cette chanson ce que nous devrions faire ou dire quand il est encore
temps, pour donner un sens et une utilité à notre vie. Des petits plaisirs du
quotidien, des peines et des souffrances inévitables, et du simple fait de les
surmonter ensemble, nous pouvons construire un bonheur partagé. Dès lors que
c’est la mort qui fixe le prix de la vie, tout ce que nous pouvons endurer,
tous les combats que nous pouvons mener, et tout l’amour que nous pouvons
donner, rehaussent le bonheur de vivre. Il faut, pour affronter la mort, conclut-il,
pouvoir être fier de sa vie.
Une Fois Mort
Null’ part au
monde ne sera ma maison,
Une fois mort
N’saurai plus qui
a tort ou raison
Une fois mort
Vous n’ m’entendrez
plus chanter cette chanson
Une fois mort
Alors, autant
faire tout ça quand je suis là
Je ne sentirai
plus passer le temps
Une fois mort
L’amour me
laissera indifférent
Une fois mort
Plus de pieds ni
rimes à mes vers blancs
Une fois mort
Alors, autant
faire tout ça quand je suis là
Ne
respirerai plus l’air des cités
Une fois mort
Ne me tracasserai
plus pour ma santé
Une fois mort
Ne ferai plus
rien pour la société
Une fois mort
Alors, autant
faire tout ça quand je suis là
De la pluie plus
besoin de m’abriter
Une fois mort
De douleur plus
jamais ne souffrirai
Une fois mort
Ne saurai plus
qui blâmer ou flatter
Une fois mort
Alors, autant
faire tout ça quand je suis là
Matin se soir se
confondront
Une fois mort
Du soleil je ne
verrai plus les rayons
Une fois mort
Ne chant’rai pas
plus fort que les canons
Une fois mort
Alors, autant
faire tout ça quand je suis là
Mes jours ne
passerai plus en dansant
Une fois mort
Ne verrai plus le
sablier du temps
Une fois mort
Ne joindai plus
les combattants
Une fois mort
Alors, autant
faire tout ça quand je suis là
Les mensonges ne
me feront plus rire
Une fois mort
Et je n’aurai
plus un seul mot à dire
Une fois mort
Plus assez fier
pour mourir
Une fois mort
Alors, autant
faire tout ça quand je suis là
(Traduction –
Adaptation : Polyphrène)
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