Got up and came over to sit closer to me
He said "You look familiar to someone I knew
But when were your age we were older than you
Jimmy was twenty and I seventeen
And to us there was nothing but girls and machines
Jimmy got married and I went to war
I still don't know what we were doing it for
But if you'll buy me a drink--turkey on ice
Then I could give you some advice
"You just stay in the bar for as long as you can
As long as you're drinking, then you've got the world in your hand
"There's no shame in hanging your world by a string
And you know there's no harm in not thinking a thing
But trying to find a place for yourself in this world
Is like trying to make a wife of an American girl
If you'll trade me a drink for a story or two
Then you'll know what you need to do
"You just stay in the bar for as long as you can
You know love is for sissies. It's whiskey that makes you a man"
Now the old man got up and stumbled out in the street
He'd been drinking all day and left his bar tab with me
I didn't have the money to cover his bill
But I found me a man who looked like me, younger still
And said, "Buy me a drink and I'll tell you a tale
About the old man who taught me so well
You just stay in the bar for as long as you can
Hell I know you're a friend
I can tell by the shakes in your hand
You just stay in the bar
For as long as you dare
As long as you're tipping
Then you've got a good friend somewhere
C’est ce que l’on appelle
la « misère affective » : la solitude entretenue par la
pauvreté, la vacuité du cœur que tente de combler la boisson, la dissolution de
l’esprit dans l’alcool, et la fuite de l’âme dans les recoins de l’être où sa
présence n’est trahie que par l’angoisse que l’on peut lire dans le regard. Ces
yeux rougis de larmes depuis longtemps taries, ce visage au teint blafard,
ravagé de rides, ces mains qui ne peuvent cacher leur tremblement, ce pas mal
assuré, et ces phrases sentencieuses qui proclament ce l’on voudrait croire
plutôt que de mesurer la profondeur de l’abîme que creuse la fuite des
sentiments…
Toute la misère du monde
vient échouer sur le zinc des bistrots, aux heures improbables où l’absence de
foyer vient broyer le cœur, quand on cherche une illusion d’amitié dans la
misère partagée de la même addiction à l’alcool qui atténue la souffrance tout
en détruisant l’espoir.
Gary Jules chante avec une
douceur presque résignée la misère ordinaire, banale, familière, qui dévore les
êtres avec la complicité de l’alcool, dans l’indifférence générale.
Pilier de Bistrot
Un vieux, dans un bar,
devant la télé
S’est levé pour venir
s’asseoir à mes côtés
Il dit : « Tu ressembles à
un vieil ami à moi,
Mais, à ton âge, nous
étions plus vieux que toi.
Moi, j’avais dix-sept ans
et Jimmy vingt
Et nous ne pensions qu’aux
filles et à nos engins.
Jimmy s’est marié, et moi,
j’ai fait la guerre.
Je n’ sais plus pourquoi il
fallait la faire.
Buvons donc – Whisky glaçons
– et si tu payes
Je te donnerai un bon
conseil. »
« Le plus longtemps
possible, tu restes assis au bar
Le monde est dans ta main
tant que tu ne cesses de boire
N’aies pas honte que ton
monde ne tienne qu’à un fil
Et, tu sais, ne penser à
rien, c’est très facile,
Mais tenter de se faire une
place dans ce monde cruel
C’est comme vouloir faire
d’une américaine une épouse fidèle.
Tu sauras comment faire si
tu me paies à boire
Je te conterai mon
histoire. »
« Le plus longtemps
possible, tu restes assis au bar.
L’amour, c’est pour les
tapettes. Est un homme celui qui sait boire. »
Il se leva, sortit en titubant
dans la rue
En me laissant à payer tout
ce qu’il avait bu
Mais je n’avais pas de quoi
payer, alors
A un gars qui me
ressemblait, plus jeune encore
J’ai dit : « Paie-moi à
boire et je te conterai
L’histoire du vieil homme
qui m’a enseigné. »
« Tu restes assis au bar
aussi longtemps possible.
Je vois qu’on est amis
Parce que tes mains
tremblent aussi.
Tu restes assis au bar
Reste toujours plus tard
Tant que tu paies à boire
Tu trouves des amis quelque
part. »
(Traduction – Adaptation :
Polyphrène)
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