Cette chanson de John Prine, rendue célèbre par l’interprétation de Bonnie Raitt, a été chantée aussi par de nombreux artistes, dont Carly Simon, Bonnie Koloc, et Tanya Tucker. Elle illustre la désillusion, la mélancolie et
l’amertume que suscite, quand les années supposées belles sont passées et que
la descente inexorable est entamée, un coup d’œil en arrière sur les rêves perdus
et les espoirs déçus. L’amour, la gloire et l’aventure dont rêve la jeunesse
ont fait place au triste quotidien, et, faute de souvenirs merveilleux et
d’avenir radieux, l’âme se morfond dans un morne présent.
Georges Brassens, avec une poésie merveilleusement tendre et délicate,
évoque dans « Pénélope » les sentiments de « l’épouse
modèle », aux « soirs de vague à l’âme et de mélancolie ».
Revenir en arrière, effacer des ans l’irréparable outrage, et vivre, ne
serait-ce qu’un instant, la passion qui donne un aperçu de l’infini et de
l’éternité ! Seul un miracle pourrait faire cela, et c’est le sens de
l’appel à un « Ange de Montgomery » (ville d’où était originaire le
chanteur de Country Hank Williams, dont John Prine était un admirateur).
ALN
Ange de Montgomery
La vieille femme que je suis
Se nomme comme sa maman
Mon vieux mari est aussi
Un vieil enfant
Si rêves tonnaient
Et désir foudroyait
Cette vieille baraque aurait brûlé
Depuis des années
Faites-moi venir
Un ange de Montgomery
Faites-moi un poster
De rodéo jadis
Donnez-moi une chose
A quoi me tenir
Croire en cette vie morose
Ne vaut guère mieux que mourir
Quand j’étais jeune fille
J’avais pris un cowboy
Un pauv’ gars sans allure
Qui cherchait l’aventure
Ça fait bien longtemps
Et, quoi que j’aie pu faire
Les années, en dansant
La ronde me brisèrent
Faites-moi venir
Un ange de Montgomery
Faites-moi un poster
De rodéo jadis
Donnez-moi une chose
A quoi me tenir
Croire en cette vie morose
Ne vaut guère mieux que mourir
Dans la cuisine, j’entends
Des mouches le vrombissement
Je n’ai rien fait depuis
Mon réveil aujourd’hui
Mais comment peut-on s’en aller
Tous les matins pour travailler
Et revenir sans avoir
Rien à se dire tous les soirs
Faites-moi venir
Un ange de Montgomery
Faites-moi un poster
De rodéo jadis
Donnez-moi une chose
A quoi me tenir
Croire en cette vie morose
Ne vaut guère mieux que mourir
(Traduction – Adaptation : Polyphrène, en collaboration avec Céline Coppin)
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