Cette chanson engagée
de Richard (Dick)
Cleveland Blakeslee, d’abord chantée par Pete Seeger, et par The
Highwaymen (Johnny Cash, Waylon Jennings, Willie Nelson, et Kris Kristofferson), fait partie des rares chansons
du répertoire de Léonard Cohen dont il
n’est pas l’auteur. Cette chanson fut publiée dans un recueil présenté par The Weavers (le groupe
auquel appartenait Pete
Seeger), qui contribua à l’attirance
de Léonard Cohen pour la chanson. Telle que chantée par Léonard Cohen,
cette chanson comporte quelques détails intéressants, qui n’apparaissent pas
sur toutes les versions
antérieures. Versions françaises inédites : déjà plus de 510 traductions - adaptations "chantables" des paroles de chansons de langue anglaise. L'adaptation en français impose parfois, pour respecter la rime et la métrique, de s'éloigner du texte original anglais. Mes commentaires tentent alors de fournir un éclairage plus fidèle à la pensée de l'auteur, mais vont parfois au-delà et ne reflètent alors que mes opinions et réflexions personnelles.
mercredi 27 janvier 2016
Passing Through
Cette chanson engagée
de Richard (Dick)
Cleveland Blakeslee, d’abord chantée par Pete Seeger, et par The
Highwaymen (Johnny Cash, Waylon Jennings, Willie Nelson, et Kris Kristofferson), fait partie des rares chansons
du répertoire de Léonard Cohen dont il
n’est pas l’auteur. Cette chanson fut publiée dans un recueil présenté par The Weavers (le groupe
auquel appartenait Pete
Seeger), qui contribua à l’attirance
de Léonard Cohen pour la chanson. Telle que chantée par Léonard Cohen,
cette chanson comporte quelques détails intéressants, qui n’apparaissent pas
sur toutes les versions
antérieures. mardi 19 janvier 2016
Sisters of Mercy
Parmi les premières
et plus célèbres chansons de Léonard Cohen, « Sisters of Mercy » a été adaptée et chantée en
français, avec un immense succès, sous le titre de « Les sœurs de la miséricorde » par Graeme Allwright, qui a bien respecté le mystère de la
rencontre évoquée par Léonard Cohen. Le titre reprend, comme un nom commun, la
désignation d’un ordre religieux féminin catholique (largement représenté au Canada), et les
allusions religieuses (péché, sainteté, confession…) parsèment ce texte comme
celui de nombreuses chansons de Léonard Cohen qui, une fois de plus, mêle sensualité
(voir érotisme) et spiritualité. Néanmoins, si certaines images (la rosée…)
peuvent faire penser à une relation sexuelle, la dernière ligne semble la
démentir. Il faut donc se tourner vers l’auteur lui-même et relire ses commentaires pour mettre un nom sur les jeunes femmes à
qui est dédiée cette chanson, et connaître les circonstances de sa
rédaction : C’était à Edmonton, en Alberta (Canada), en 1967. Lorraine et
Barbara, d’abord rencontrées à l’aéroport, puis croisées à nouveau alors
qu’elles s’abritaient sous un porche pendant une tempête de neige, passèrent la
nuit dans la chambre d’hôtel de Léonard qui, durant leur sommeil, eut l’inspiration de cette chanson
(dont il travaillait déjà la mélodie), de sorte qu’il put, à leur réveil, la
leur chanter. Sur ce qui a pu se passer entre temps, les interprétations sont
très diverses (certains pensant que les jeunes femmes de la chanson ne sont pas
des nonnes mais des prostituées) et Léonard lui-même préserve le doute. Il avait alors une trentaine
d’années et décrit ces jeunes femmes comme très séduisantes et agréables… Ce
n’est cependant pas (ou pas seulement) le réconfort physique qu’il retient de
cette rencontre, mais le simple bonheur qu’une présence affectueuse apporte à
celui que la vie malmène ou dont l’âme est souillée par les marécages qu’il
traverse. Que « l’amour du prochain » se manifeste par des pensées,
des mots, ou des gestes, n’est donc pas pour lui ce qui compte le plus. L’essentiel
est ce lien vivace et gracieux qu’établit l’amour entre les êtres, et par
lequel passe la sève de la vie.vendredi 1 janvier 2016
Tonight Will Be Fine
We swore to each other then that our love would surely last.
You kept right on loving, I went on a fast,
now I am too thin and your love is too vast.
But I know from your eyes
and I know from your smile
that tonight will be fine,
will be fine, will be fine, will be fine
for a while.
I choose the rooms that I live in with care,
the windows are small and the walls almost bare,
there's only one bed and there's only one prayer;
I listen all night for your step on the stair.
But I know from your eyes
and I know from your smile
that tonight will be fine,
will be fine, will be fine, will be fine
for a while.
Oh sometimes I see her undressing for me,
she's the soft naked lady love meant her to be
and she's moving her body so brave and so free.
If I've got to remember that's a fine memory.
And I know from her eyes
and I know from her smile
that tonight will be fine,
will be fine, will be fine, will be fine
for a while.
« Tonight will
be fine » figure parmi les plus belles chansons de Léonard Cohen adaptées en français par Graeme Allwright
sous le titre de « Demain sera bien ».
Si un mélange subtil d’érotisme et de mysticisme constitue une signature
poétique de Léonard Cohen, la
version de Graeme
Allwright fait plus de place au versant mystique que l’original, et confère
à l’alcôve l’aspect d’une cellule monacale. C’est n’est cependant pas un
quelconque « lendemain » qu’évoque Léonard Cohen, mais le soir, et ce
n’est pas la lumière qu’il attend chaque soir, mais la venue de la femme dont
les yeux et le sourire lui promettent une nuit d’amour… Et c’est bien d’amour –
physique – qu’il s’agit, mais d’un amour passé, dont le souvenir est un refuge.
Un souvenir amer, sans doute teinté du regret de n’avoir pas pu ou su le conserver,
et de la notion, discrètement rappelée à la fin de chaque refrain, que « plaisir
d’amour ne dure qu’un moment »…
I’ve looked into the mirrors in numberless places;
They all smile back at me with their troublesome faces.
In the cards that they dealt me there weren’t any aces,
And the horses never listened to me at the races
There are still one or two of us walking the streets,
No arrows of direction painted under our feet,
No angels to warn us away from the heat,
And no honey to keep us where it is sweet.