vendredi 1 janvier 2016

Tonight Will Be Fine

Sometimes I find I get to thinking of the past.
We swore to each other then that our love would surely last.
You kept right on loving, I went on a fast,
now I am too thin and your love is too vast.

But I know from your eyes
and I know from your smile
that tonight will be fine,
will be fine, will be fine, will be fine
for a while.

I choose the rooms that I live in with care,
the windows are small and the walls almost bare,
there's only one bed and there's only one prayer;
I listen all night for your step on the stair.

But I know from your eyes
and I know from your smile
that tonight will be fine,
will be fine, will be fine, will be fine
for a while.

Oh sometimes I see her undressing for me,
she's the soft naked lady love meant her to be
and she's moving her body so brave and so free.
If I've got to remember that's a fine memory.

And I know from her eyes
and I know from her smile
that tonight will be fine,
will be fine, will be fine, will be fine
for a while.




« Tonight will be fine » figure parmi les plus belles chansons de Léonard Cohen adaptées en français par Graeme Allwright sous le titre de « Demain sera bien ». Si un mélange subtil d’érotisme et de mysticisme constitue une signature poétique de Léonard Cohen, la version de Graeme Allwright fait plus de place au versant mystique que l’original, et confère à l’alcôve l’aspect d’une cellule monacale. C’est n’est cependant pas un quelconque « lendemain » qu’évoque Léonard Cohen, mais le soir, et ce n’est pas la lumière qu’il attend chaque soir, mais la venue de la femme dont les yeux et le sourire lui promettent une nuit d’amour… Et c’est bien d’amour – physique – qu’il s’agit, mais d’un amour passé, dont le souvenir est un refuge. Un souvenir amer, sans doute teinté du regret de n’avoir pas pu ou su le conserver, et de la notion, discrètement rappelée à la fin de chaque refrain, que « plaisir d’amour ne dure qu’un moment »…


Ce soir sera grand

Je me surprends parfois à penser au passé
Quand nous nous étions juré que notre amour durerait
Tu as continué d’aimer, je me suis mis à jeuner
Je suis trop maigre et ton amour trop vaste désormais

A ton sourire, j’apprends
A tes yeux, je comprends
Que ce soir sera grand
Sera grand, sera grand, sera grand
Pour un temps

Je choisis soigneusement les pièces ou je vis
De petites fenêtres, des murs dégarnis
Il n’y a qu’un seul lit et qu’un vœu à prier
J’attends tous les soirs tes pas dans l’escalier

A ton sourire, j’apprends
A tes yeux, je comprends
Que ce soir sera grand
Sera grand, sera grand, sera grand
Pour un temps

Parfois, je la vois pour moi se mettre nue
Elle est la douce dame que l’amour a voulu
Et elle bouge son corps si libre et audacieux
C’est un beau souvenir à garder si je peux

A ton sourire, j’apprends
A tes yeux, je comprends
Que ce soir sera grand
Sera grand, sera grand, sera grand
Pour un temps



PS : En 1970, notamment lors du concert sur l’île de Wight, Léonard Cohen a chanté les deux strophes supplémentaires suivantes :

 

I’ve looked into the mirrors in numberless places;
They all smile back at me with their troublesome faces.
In the cards that they dealt me there weren’t any aces,
And the horses never listened to me at the races

There are still one or two of us walking the streets,
No arrows of direction painted under our feet,
No angels to warn us away from the heat,
And no honey to keep us where it is sweet.



J’ai regardé dans les miroirs en d’innombrables lieux
Tous me renvoient un sourire de leur visage troublant
Aucun as dans les cartes qu’ils me distribuent
Et, aux courses, les chevaux ne m’ont jamais écouté

Il y a toujours un ou deux d’entre nous qui arpentent les rues
Pas de flèches directrices peintes sous nos pieds
Par d’anges pour nous mettre en garde contre la chaleur
Et pas de miel pour nous retenir où il fait doux

(Traduction – Adaptation : Polyphrène)



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