Sometimes I find I get to thinking of the past.
We swore to each other then that our love would surely last.
You kept right on loving, I went on a fast,
now I am too thin and your love is too vast.
But I know from your eyes
and I know from your smile
that tonight will be fine,
will be fine, will be fine, will be fine
for a while.
I choose the rooms that I live in with care,
the windows are small and the walls almost bare,
there's only one bed and there's only one prayer;
I listen all night for your step on the stair.
But I know from your eyes
and I know from your smile
that tonight will be fine,
will be fine, will be fine, will be fine
for a while.
Oh sometimes I see her undressing for me,
she's the soft naked lady love meant her to be
and she's moving her body so brave and so free.
If I've got to remember that's a fine memory.
And I know from her eyes
and I know from her smile
that tonight will be fine,
will be fine, will be fine, will be fine
for a while.
« Tonight will
be fine » figure parmi les plus belles chansons de Léonard Cohen adaptées en français par Graeme Allwright
sous le titre de « Demain sera bien ».
Si un mélange subtil d’érotisme et de mysticisme constitue une signature
poétique de Léonard Cohen, la
version de Graeme
Allwright fait plus de place au versant mystique que l’original, et confère
à l’alcôve l’aspect d’une cellule monacale. C’est n’est cependant pas un
quelconque « lendemain » qu’évoque Léonard Cohen, mais le soir, et ce
n’est pas la lumière qu’il attend chaque soir, mais la venue de la femme dont
les yeux et le sourire lui promettent une nuit d’amour… Et c’est bien d’amour –
physique – qu’il s’agit, mais d’un amour passé, dont le souvenir est un refuge.
Un souvenir amer, sans doute teinté du regret de n’avoir pas pu ou su le conserver,
et de la notion, discrètement rappelée à la fin de chaque refrain, que « plaisir
d’amour ne dure qu’un moment »…
Ce soir sera grand
Je me surprends
parfois à penser au passé
Quand nous nous
étions juré que notre amour durerait
Tu as continué
d’aimer, je me suis mis à jeuner
Je suis trop maigre
et ton amour trop vaste désormais
A ton sourire,
j’apprends
A tes yeux, je
comprends
Que ce soir sera
grand
Sera grand, sera
grand, sera grand
Pour un temps
Je choisis
soigneusement les pièces ou je vis
De petites fenêtres,
des murs dégarnis
Il n’y a qu’un seul
lit et qu’un vœu à prier
J’attends tous les
soirs tes pas dans l’escalier
A ton sourire,
j’apprends
A tes yeux, je
comprends
Que ce soir sera
grand
Sera grand, sera
grand, sera grand
Pour un temps
Parfois, je la vois
pour moi se mettre nue
Elle est la douce
dame que l’amour a voulu
Et elle bouge son
corps si libre et audacieux
C’est un beau
souvenir à garder si je peux
A ton sourire,
j’apprends
A tes yeux, je
comprends
Que ce soir sera
grand
Sera grand, sera grand,
sera grand
Pour un temps
PS : En 1970,
notamment lors du concert sur l’île de Wight, Léonard Cohen a chanté les deux
strophes supplémentaires suivantes :
I’ve looked into the mirrors in numberless places;
They all smile back at me with their troublesome faces.
In the cards that they dealt me there weren’t any aces,
And the horses never listened to me at the races
There are still one or two of us walking the streets,
No arrows of direction painted under our feet,
No angels to warn us away from the heat,
And no honey to keep us where it is sweet.
J’ai regardé dans
les miroirs en d’innombrables lieux
Tous me renvoient
un sourire de leur visage troublant
Aucun as dans les
cartes qu’ils me distribuent
Et, aux courses,
les chevaux ne m’ont jamais écouté
Il y a toujours un
ou deux d’entre nous qui arpentent les rues
Pas de flèches
directrices peintes sous nos pieds
Par d’anges pour
nous mettre en garde contre la chaleur
Et pas de miel pour
nous retenir où il fait doux
(Traduction –
Adaptation : Polyphrène)
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