Billy Joel, pianiste, auteur, compositeur
et interprète est l’un des
plus éminents chanteurs américains, et sa chanson-signature, « Piano man », a
récemment été retenue
par le registre national des enregistrements sonores de la Librairie du Congrès
des USA comme étant culturellement, historiquement, et artistiquement
représentative. Cette chanson autobiographique retrace l’expérience de Billy Joel dans un piano-bar où il jouait par
nécessité, dans une passe financièrement difficile, et où ses talents
furent remarqués. Il décrit avec empathie les habitués du lieu, qui venaient,
anesthésiés par l’alcool et bercés par la musique, oublier leur vie ratée et
tromper un moment leur solitude. Il la chante encore à la fin de chacun de ses
concerts, pour le plus
grand plaisir de l’auditoire qui en reprend les couplets. En quelques mots
tout simples et une formule lapidaire (”sharing a drink they call loneliness” : partageant une boisson qu’ils appellent solitude), il décrit en effet mieux qu’en de longs
développements la dissolution des rêves dans l’alcool.
ALN
Le Pianiste
C’est un samedi à
neuf heures du soir
La foule habituelle
rapplique
Le vieux assis à
côté de moi
Il fait l’amour à
son gin-tonic
Il dit « Peux-tu me
jouer un souvenir
Je n’ sais plus
comment ça se nomme
Mais c’est triste
et c’est doux
Je l’ savais
jusqu’au bout
Quand j’étais dans
la peau d’un jeune homme »
« Toi, le pianiste,
chante-nous une chanson
Ce soir, chant’
quelque chose
Nous avons tous
bien besoin de mélodie
Et tu nous fais
voir la vie en rose »
Au bar, John est un
de mes bons amis
Il me paie souvent
à boire
Prompt à offrir ses
jeux
De mots ou bien du
feu
Mais il voudrait
tant être autre part
Il dit « Bill, je
crois que tout cela me tue »
Tandis que son visage
s’assombrit
« Je pourrais être
un acteur de cinéma
Si je pouvais
sortir d’ici »
Paul est un
romancier de l’immobilier
Qui n’a pas eu d’
temps pour l’amour
Discute avec Martin
Qui est encore
marin
Et, sûrement, le
restera toujours
Et la serveuse
s’essaie à la politique
Les hommes
d’affaires se saoulent la gueule
Ils partagent un
verre qu’ils appellent solitude
Mais c’est mieux
que de boire tout seul
« Toi, le pianiste,
chante-nous une chanson
Ce soir, chant’
quelque chose
Nous avons tous
bien besoin de mélodie
Et tu nous fais
voir la vie en rose »
Ça fait beaucoup de
monde pour un samedi
C’est pourquoi le
gérant me sourit
Il sait que c’est
pour moi
Que tous ces gens
sont là
Pour oublier un peu
leur vie
Et le piano sonne
comme une vieille guimbarde
Et le micro empeste
la bière
Ils sont assis au
bar
Et m’envoient des
pourboires
Ils disent « Que
fais-tu là, pauvre hère »
« Toi, le pianiste,
chante-nous une chanson
Ce soir, chant’
quelque chose
Nous avons tous
bien besoin de mélodie
Et tu nous fais
voir la vie en rose »
Traduction – Adaptation :
Polyphrène
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