dimanche 10 avril 2016

Piano Man













Billy Joel, pianiste, auteur, compositeur et interprète est l’un des plus éminents chanteurs américains, et sa chanson-signature, « Piano man », a récemment été retenue par le registre national des enregistrements sonores de la Librairie du Congrès des USA comme étant culturellement, historiquement, et artistiquement représentative. Cette chanson autobiographique retrace l’expérience de Billy Joel dans un piano-bar où il jouait par nécessité, dans une passe financièrement difficile, et où ses talents furent remarqués. Il décrit avec empathie les habitués du lieu, qui venaient, anesthésiés par l’alcool et bercés par la musique, oublier leur vie ratée et tromper un moment leur solitude. Il la chante encore à la fin de chacun de ses concerts, pour le plus grand plaisir de l’auditoire qui en reprend les couplets. En quelques mots tout simples et une formule lapidaire (sharing a drink they call loneliness” : partageant une boisson qu’ils appellent solitude), il décrit en effet mieux qu’en de longs développements la dissolution des rêves dans l’alcool.
ALN


Le Pianiste

C’est un samedi à neuf heures du soir
La foule habituelle rapplique
Le vieux assis à côté de moi
Il fait l’amour à son gin-tonic

Il dit « Peux-tu me jouer un souvenir
Je n’ sais plus comment ça se nomme
Mais c’est triste et c’est doux
Je l’ savais jusqu’au bout
Quand j’étais dans la peau d’un jeune homme »

« Toi, le pianiste, chante-nous une chanson
Ce soir, chant’ quelque chose
Nous avons tous bien besoin de mélodie
Et tu nous fais voir la vie en rose »

Au bar, John est un de mes bons amis
Il me paie souvent à boire
Prompt à offrir ses jeux
De mots ou bien du feu
Mais il voudrait tant être autre part

Il dit « Bill, je crois que tout cela me tue »
Tandis que son visage s’assombrit
« Je pourrais être un acteur de cinéma
Si je pouvais sortir d’ici »

Paul est un romancier de l’immobilier
Qui n’a pas eu d’ temps pour l’amour
Discute avec Martin
Qui est encore marin
Et, sûrement, le restera toujours

Et la serveuse s’essaie à la politique
Les hommes d’affaires se saoulent la gueule
Ils partagent un verre qu’ils appellent solitude
Mais c’est mieux que de boire tout seul

« Toi, le pianiste, chante-nous une chanson
Ce soir, chant’ quelque chose
Nous avons tous bien besoin de mélodie
Et tu nous fais voir la vie en rose »

Ça fait beaucoup de monde pour un samedi
C’est pourquoi le gérant me sourit
Il sait que c’est pour moi
Que tous ces gens sont là
Pour oublier un peu leur vie

Et le piano sonne comme une vieille guimbarde
Et le micro empeste la bière
Ils sont assis au bar
Et m’envoient des pourboires
Ils disent « Que fais-tu là, pauvre hère »

« Toi, le pianiste, chante-nous une chanson
Ce soir, chant’ quelque chose
Nous avons tous bien besoin de mélodie
Et tu nous fais voir la vie en rose »


Traduction – Adaptation : Polyphrène

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