samedi 3 juin 2017

A Most Peculiar Man

He was A Most Peculiar Man
That’s what Mrs. Riordon says,
And she should know
She lived upstairs from him
She said he was a most peculiar man

He was A Most Peculiar Man
He lived all alone
Within a house, within a room, within himself
He was A Most Peculiar Man

He had no friends, he seldom spoke
And no one in turn ever spoke to him
‘Cause he wasn’t friendly and he didn’t care
And he wasn’t like them
Oh no, he was A Most Peculiar Man

He died last Saturday
He turned on the gas and he went to sleep
With the windows closed so he’d never wake up
To his silent world and his tiny room

And Mrs. Riordan says he has a brother somewhere
Who should be notified soon
And all the people said
“What a shame that he’s dead,
But wasn’t he A Most Peculiar Man?”




C’est après un séjour en Grande-Bretagne que Paul Simon écrivit cette chanson, ayant lu sur le journal quelques brèves lignes consacrées, à la rubrique des faits divers, à un événement malheureusement banal : le suicide d’un homme « invisible », dont l’existence ne fut jamais remarquée ou mentionnée que lors de sa disparition. Que ce soit la pauvreté, le chômage, le handicap, la barrière de la langue, une forme d’agoraphobie, l’autisme, ou toute autre « différence », le résultat est le même : l’absence de communication, donc l’exclusion de fait… et l’étrangeté, la singularité de la personne concernée semblent pouvoir tout expliquer, tout excuser ! « Après tout, s’il ne parle à personne, s’il ne répond pas aux saluts, pourquoi l’importuner ? ». Il est vrai que ce n’est pas facile d’aller au-devant d’une personne qui paraît fuir tout contact, ou semble même hostile, a fortiori si l’on ne sait rien de sa vie, de son passé, de sa situation. Les origines du problème se trouvent généralement en amont, et nous échappent donc. En outre, l’alcoolisme vient souvent compliquer et pérenniser le trouble, et engage dans la spirale infernale. Il importe néanmoins de se souvenir que, du moins dans nos pays, les structures de prise en charge existent, même si elles ne peuvent intervenir efficacement qu’en réponse au souhait ou à la demande de la personne. Dans l’attente du moment favorable – qui survient toujours, parfois quand on ne l'attend plus, parfois trop tard, parfois juste à temps – garder les yeux et les bras ouverts est le mieux que l’on puisse faire.
 
ALN



Un Homme Vraiment Bizarre

C’était un homme vraiment bizarre
C’est c’que dit Madame Riordon
Elle le sait bien :
Elle habite au-dessus
Elle dit que c’était un homme vraiment bizarre

C’était un homme vraiment bizarre
Il vivait tout seul
Dans un immeuble, dans une chambre, et en lui-même
C’était un homme vraiment bizarre

Sans un ami, il parlait peu
En retour, nul ne lui parlait jamais
Car il était bourru et s’en fichait
Pas comme tout le monde
Oh non, c’était un homme vraiment bizarre

Il est mort samedi
Il a ouvert le gaz et s’est endormi
Fenêtres closes pour ne pas se réveiller
À son monde muet et sa petite chambre

Madame Riordan dit qu'il a un frère quelque part
Et qu'on va le prévenir
Et tout le monde dit
"Quelle honte qu'il soit mort"
"Mais n'était-ce pas un homme vraiment bizarre ?"

(Traduction – Adaptation : Polyphrène)

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