That’s what Mrs. Riordon says,
And she should know
She lived upstairs from him
She said he was a most peculiar man
He was A Most Peculiar Man
He lived all alone
Within a house, within a room, within himself
He was A Most Peculiar Man
He had no friends, he seldom spoke
And no one in turn ever spoke to him
‘Cause he wasn’t friendly and he didn’t care
And he wasn’t like them
Oh no, he was A Most Peculiar Man
He died last Saturday
He turned on the gas and he went to sleep
With the windows closed so he’d never wake up
To his silent world and his tiny room
And Mrs. Riordan says he has a brother somewhere
Who should be notified soon
And all the people said
“What a shame that he’s dead,
But wasn’t he A Most Peculiar Man?”
C’est après un séjour en Grande-Bretagne que Paul Simon
écrivit cette chanson, ayant lu sur le journal quelques brèves lignes
consacrées, à la rubrique des faits divers, à un événement malheureusement
banal : le suicide d’un homme « invisible », dont l’existence ne
fut jamais remarquée ou mentionnée que lors de sa disparition. Que ce soit la
pauvreté, le chômage, le handicap, la barrière de la langue, une forme d’agoraphobie,
l’autisme, ou toute autre « différence », le résultat est le même :
l’absence de communication, donc l’exclusion de fait… et l’étrangeté, la
singularité de la personne concernée semblent pouvoir tout expliquer, tout
excuser ! « Après tout, s’il ne parle à personne, s’il ne répond pas
aux saluts, pourquoi l’importuner ? ». Il est vrai que ce n’est pas
facile d’aller au-devant d’une personne qui paraît fuir tout contact, ou semble
même hostile, a fortiori si l’on ne sait rien de sa vie, de son passé, de sa
situation. Les origines du problème se trouvent généralement en amont, et nous
échappent donc. En outre, l’alcoolisme vient souvent compliquer et pérenniser
le trouble, et engage dans la spirale infernale. Il importe néanmoins de se
souvenir que, du moins dans nos pays, les structures de prise en charge
existent, même si elles ne peuvent intervenir efficacement qu’en réponse au
souhait ou à la demande de la personne. Dans l’attente du moment favorable –
qui survient toujours, parfois quand on ne l'attend plus, parfois trop tard,
parfois juste à temps – garder les yeux et les bras ouverts est le mieux que l’on
puisse faire.
ALN
Un Homme Vraiment Bizarre
C’était un homme vraiment bizarre
C’est c’que dit Madame Riordon
Elle le sait bien :
Elle habite au-dessus
Elle dit que c’était un homme vraiment bizarre
C’était un homme vraiment bizarre
Il vivait tout seul
Dans un immeuble, dans une chambre, et en lui-même
C’était un homme vraiment bizarre
Sans un ami, il parlait peu
En retour, nul ne lui parlait jamais
Car il était bourru et s’en fichait
Pas comme tout le monde
Oh non, c’était un homme vraiment bizarre
Il est mort samedi
Il a ouvert le gaz et s’est endormi
Fenêtres closes pour ne pas se réveiller
À son monde muet et sa petite chambre
Madame Riordan dit qu'il a un frère quelque part
Et qu'on va le prévenir
Et tout le monde dit
"Quelle honte qu'il soit mort"
"Mais n'était-ce pas un homme vraiment bizarre ?"
(Traduction – Adaptation : Polyphrène)
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