La noyade
que relate Charlie
Winston est la métaphore de tout départ accidentel, lorsque, tandis que l’on
est inconscient du danger et que l’on savoure un instant de liberté ou d’exaltation,
un mauvais sort s’invite sournoisement pour y mettre fin. L’auteur
donne d’abord la parole à la personne qui est partie et qui, dans les derniers
instants, voyait défiler toute sa vie tout en percevant encore l’appel de son
amour. Il transcrit de façon poignante ce sentiment d’éloignement inéluctable,
ces mains qui se tendent l’une vers l’autre mais ne peuvent plus se saisir. Il
imagine ensuite les pensées de la personne qui reste seule sur terre et
voudrait, ne serait-ce que pour un instant et un dernier adieu, renouer le
contact. Charlie
Winston évoque alors le spiritisme,
qui a connu une grande vogue en Europe à partir du milieu du dix-neuvième
siècle, et reste encore vivace en Amérique du Sud. La mode en est largement
passée en France, et le principal souvenir que beaucoup en gardent est la
délicieuse chanson des Frères Jacques,
« Le
p’tit bout de la queue du chat » ! Mais, hélas, que l’on croie ou
non à un « Au-delà », il faut admettre que l’attente d’une réponse
est illusoire. S’il l’on veut rejoindre la personne aimée disparue, c’est en
soi-même, dans les souvenirs et les exemples de vie qu’elle a laissés que l’on
peut la retrouver.
Pour
Françoise (Des Mots, Des
Pensées)
Ton Appel
J’entendais
ton appel
Tandis que
la mer m’entraînait au loin en elle
En amour,
naïf, je nageais librement
En un
souffle, le sort tourna traitreusement
Et Mère
Nature me prit
J’ai su que
c’était la fin quand elle m’engloutit
Ma vie
défila devant moi, subitement
En coulant,
je pouvais encore entendre tes cris
J’entends
ton appel
Mais je ne
peux rien faire
J’entends
ton appel
Sans pouvoir
te répondre
Tu ne peux
plus dormir
De la nuit quand
jouent à cache-cache tous tes souvenirs
Revivant ce
qui aurait pu ou dû survenir
Les
présages, si tu avais pu les voir venir
De retour
dans cett’ chambre
Par un
médium, tu espères me joindre
Mais à quoi
bon : à ce cri d’amour, je ne peux répondre
Oh, je
voudrais tant pouvoir t’étreindre
Pour un
dernier adieu tendre
J’entends
ton appel
Mais je ne
peux rien faire
J’entends
ton appel
Sans pouvoir
te répondre
J’entends
ton appel
Mais je ne
peux rien faire
J’entends
ton appel
Sans pouvoir
te répondre
J’entends
ton appel
Mais je ne
peux rien faire
J’entends
ton appel
Sans pouvoir
te répondre
(Traduction
– Adaptation : Polyphrène)
Merci beaucoup !
RépondreSupprimerBelle fin de semaine, sous le soleil. :-)