dimanche 24 janvier 2010

Take This Waltz


Now in Vienna there's ten pretty women
There's a shoulder where Death comes to cry
There's a lobby with nine hundred windows
There's a tree where the doves go to die
There's a piece that was torn from the morning
And it hangs in the Gallery of Frost
Ay, Ay, Ay, Ay
Take this waltz, take this waltz
Take this waltz with the clamp on its jaws

Oh I want you, I want you, I want you
On a chair with a dead magazine
In the cave at the tip of the lily
In some hallways where love's never been
On a bed where the moon has been sweating
In a cry filled with footsteps and sand
Ay, Ay, Ay, Ay
Take this waltz, take this waltz
Take its broken waist in your hand

This waltz, this waltz, this waltz, this waltz
With its very own breath of brandy and Death
Dragging its tail in the sea

There's a concert hall in Vienna
Where your mouth had a thousand reviews
There's a bar where the boys have stopped talking
They've been sentenced to death by the blues
Ah, but who is it climbs to your picture
With a garland of freshly cut tears?
Ay, Ay, Ay, Ay
Take this waltz, take this waltz
Take this waltz it's been dying for years

There's an attic where children are playing
Where I've got to lie down with you soon
In a dream of Hungarian lanterns
In the mist of some sweet afternoon
And I'll see what you've chained to your sorrow
All your sheep and your lilies of snow
Ay, Ay, Ay, Ay
Take this waltz, take this waltz
With its "I'll never forget you, you know!"

This waltz, this waltz, this waltz, this waltz ...
And I'll dance with you in Vienna
I'll be wearing a river's disguise
The hyacinth wild on my shoulder,
My mouth on the dew of your thighs
And I'll bury my soul in a scrapbook,
With the photographs there, and the moss
And I'll yield to the flood of your beauty
My cheap violin and my cross
And you'll carry me down on your dancing
To the pools that you lift on your wrist
Oh my love, Oh my love
Take this waltz, take this waltz
It's yours now. It's all that there is



Une grande surprise (pour moi tout au moins) :
Qu'est ce qui peut être plus Léonard Cohen que Léonard Cohen ?
Federico Garcia Lorca !

Le texte de cette chanson, formidablement chantée par Léonard Cohen, n'est autre que la traduction anglaise du poème de Federico Garcia Lorca : "Pequeño vals vienés".
Ma tentative de traduction à partir de l'anglais est donc un peu incongrue, mais la chanson elle-même, chantée avec la voix gutturale et sur un ton lancinant par Léonard Cohen, a un véritable effet hypnotique.



Prends cette valse

A Vienne, il y a dix belles femmes qui se montrent
Il y a une épaule où la mort pleure
Il y a un hall avec neuf cent fenêtres
Il y a l’arbre où les colombes meurent
Il y a un bout de matin déchiré
Et il flotte dans la galerie de glace
Aïe, Aïe, Aïe, Aïe
Prends cette valse, prends cette valse
Prends cette valse aux mâchoires serrées.

Oh, je te veux, je te veux, je te veux
Sur une chaise avec un journal mort
A l’extrémité d’un lys dans un creux
Dans un couloir que l’amour ignore
Dans un cri de pas et sable fin
Aïe, Aïe, Aïe, Aïe
Prends cette valse, prends cette valse
Prends sa taille brisée dans ta main.

Cette valse, cette valse, cette valse, cette valse
Et sa propre haleine de mort et d’eau-de-vie
En mer, par sa queue suivie.

A Vienne, il y a une salle de concert
Où ta bouche a eu mille critiques
Et un bar où les gars ont dû se taire
Punis de mort car mélancoliques
Ah, mais qui donc escalade ton portrait
Avec une guirlande de larmes fraîchement glanées ?
Aïe, Aïe, Aïe, Aïe
Prends cette valse, prends cette valse
Prends cette valse qui meurt depuis des années

Il y a des enfants qui jouent sous le toit
Où j’ai dû m’étendre avec toi tandis
Que, dans un rêve de lampions hongrois,
Tombait la brume de l’après-midi
Et je verrai de ton chagrin le cortège
Tous tes moutons et tes lys des neiges
Aïe, Aïe, Aïe, Aïe
Prends cette valse, prends cette valse
Et ses « Je n’ t’oublierai jamais, disais-je ».

A Vienne, avec toi, je danserai
En rivière, je me déguiserai
Une jacinthe à l’épaule porterai
Sur tes cuisses, la rosée boirai
Dans un album je m’ensevelirai
Sous les photos et la mousse séchée
Au flot de ta beauté, je cèderai
Ma croix, mon violon bon marché
Tu m’emmèneras sur la piste de danse
Aux fontaines qu’à ton poignet tu lances
Mon amour, mon amour
Prends cette valse, prends cette valse
Elle est tienne. Il n’y a rien autour.

(Traduction - Adaptation : Polyphrène)

6 commentaires:

  1. mais la musique me rappelle aussi quelquechose. Est-ce que quelqu'un sait si elle est aussi une adaptation? Merci de vos reponses.

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  2. Eh bien non : renseignement pris aupèrs de Dominique Boile, l'un des experts et spécialistes de Léonard Cohen sur le "Site Français de Léonard Cohen", "Take This Waltz" est bien une chanson écrite par Léonard Cohen à partir du poème de Féderico Garcia Lorca "Pequeno Vals Vienés", sur une mélodie composée par Léonard Cohen lui-même. Vous trouverez tous les détails sur cette chanson sur le forum du "Site Français de Léonard Cohen" (http://www.leonardcohensite.com/)
    Bien cordialement

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  3. Merci Polyphrène. Formidable. Votre traduction aussi.

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  4. Aussi incongrue qu'elle puisse apparaître , votre
    traduction est très belle, très enlevée et musicale . Me permettez-vous de vous remercier
    pour cette initiative, ô Combien opportune dans
    ces temps de détresse obscure .

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  5. TRES soliment traduit. Mille mercis, Un inconditionel de Cohen depuis les années 60.

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  6. Merci, Hirmenthe, pour cet encouragement !

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