Why do you stand by the window
Abandoned to beauty and pride
The thorn of the night in your bosom
The spear of the age in your side
Lost in the rages of fragrance
Lost in the rags of remorse
Lost in the waves of a sickness That loosens the high silver nerves
Oh chosen love, Oh frozen love
Oh tangle of matter and ghost
Oh darling of angels, demons and saints
And the whole broken-hearted host
Gentle this soul
[…]
Léonard Cohen décrit cette chanson comme « une sorte de prière… fondée sur un ancien poème Perse… pour rassembler les deux parties de l’âme ». Elle s’ouvre sur une description poignante de l’être accablé par le poids de son humanité, devant « la fenêtre », seuil d’un autre monde, miroir de son âme, ou seule issue de sa prison ? Comme souvent chez LC, les références bibliques sont très présentes, et contribuent à la dimension mystique d’une chanson étrange, un peu psalmodiée, mais dont le refrain « remplit » l’âme d’un souffle d’espoir.
La Fenêtre
Pourquoi rester à la fenêtre
Cédant à beauté et fierté
L’épine de la nuit dans ton ventre
L’épieu de l’âge dans ton côté
Soumise aux assauts des senteurs
Soumise aux lambeaux du remords
Soumise aux vagues d’une nausée
Qui laisse tes nerfs d’argent épuisés
Amour choisi, amour transi
Fatras de matière et d’esprit
Par les anges, les démons, les saints, chéri
Comme par la troupe des cœurs meurtris
Calme cette âme
Du nuage d’onction avance-toi
Embrasse la joue de la lune
La nouvelle Jérusalem flamboie
Qu’attendre la nuit dans la ruine
Sans dire mot de ta souffrance
Sans laisser de témoin morose
Mais grimpe à tes larmes en silence
Comme à l’échelle d’épines d’une rose
Amour choisi, amour transi
Fatras de matière et d’esprit
Par les anges, les démons, les saints, chéri
Comme par la troupe des cœurs meurtris
Calme cette âme
Puis, sur le feu, pose ta rose
Au soleil offre le feu
Offre le soleil au grandiose
Dans les bras du tout-puissant aux cieux
Car d’une lettre rêve le tout-puissant
Rêve de la mort d’une lettre
Oh, béni sois-tu, balbutiement
Du verbe se faisant la chair de l’être
Amour choisi, amour transi
Fatras de matière et d’esprit
Par les anges, les démons, les saints, chéri
Comme par la troupe des cœurs meurtris
Calme cette âme
Calme cette âme
(Traduction - Adaptation : Polyphrène)
Je découvre ta traduction sans a priori, puisque je n'avais jamais écouté attentivement cette chanson. Mais oui, ça m'arrive !
RépondreSupprimerDe ce fait je suis peut être plus sensible à ton texte. Je trouve le troisième couplet magnifique : l'enchaînement des mots propose une sorte de rituel qui passe du simple geste à un élargissement de l'esprit et du regard, puis au retour vers l'écriture. J'y perçois toute la valeur de ce processus capable de "calmer l'âme" ?
Je ne l'avais jamais compris comme cela auparavant. Merci !
Lesperluette
Merci, Lesperluette
RépondreSupprimerComme beaucoup d'autres chansons de LC, "The Window" comporte, en effet, sous une forme de rituel, de nombreuses références bibliques et/ou mystiques, avec l'éclectisme usuel de l'auteur qui crée ainsi une atmosphère tout en respectant une forme d'universalité (les références religieuses étant utilisées pour leur force poétique et non pour leur signification théologique). Cependant, je ne prétends pas comprendre ou cerner la pensée de LC (qui rirait bien, parfois, s'il lisait mes élucubrations).
Cordialement