Well, you're my friend that’s what you told me
And can you see what’s inside of me
Many times we've been out drinkin',
Many times we've shared our thoughts,
But did you ever, ever notice, the kind of thoughts I got?
Well, you know I have a love, a love for everyone I know.
And you know I have a drive to live, I won't let go.
But can you see this opposition comes rising up sometimes?
That it's dreadful imposition, comes blacking in my mind.
And that I see a darkness.
And that I see a darkness.
And that I see a darkness.
Did you know how much I love you?
Is a hope that somehow you,
Can save me from this darkness.
Well, I hope that someday, buddy, we have peace in our lives.
Together or apart, alone or with our wives.
And we can stop our whoring and pull the smiles inside.
And light it up forever and never go to sleep.
My best unbeaten brother, this isn't all I see.
Oh, no, I see a darkness.
Oh, no, I see a darkness.
Oh, no, I see a darkness.
Oh, no, I see a darkness.
Did you know how much I love you?
Is a hope that somehow you,
Can save me from this darkness.
Aussi étrange et déconcertante que son auteur, cette chanson fait l’objet
de multiples commentaires et interprétations. Will Oldham, désormais connu
surtout sous le nom de « Bonnie 'Prince' Billy », a utilisé
successivement de nombreux noms de scène, passant par Palace Brothers, Palace Songs, et Palace Music. Sa voix est tout aussi surprenante : ténue,
hésitante, mal assurée, et quelque peu aigrelette ; tout le contraire
du « crooner » ! Il est intéressant de comparer sa version avec
la reprise de Johnny Cash, pour en discerner le dénominateur commun. Le texte,
en effet, est troublant par son intensité, comme un appel de détresse résonnant
dans le silence d’un cauchemar nocturne.
Quelque soit le sens qu’on puisse lui donner et le contexte dans lequel on
veuille l’inscrire, cette chanson exprime avec une sincérité poignante la
fragilité des êtres, mais aussi la force de l’amitié et de l’amour qui les
lient bien qu’ils les déguisent par pudeur en mots banals et gestes de
convention.
Je suis toujours très profondément ému par ces indices qui transparaissent
dans les paroles et les attitudes, par ces phrases apparemment toutes faites,
par ces adverbes et adjectifs si usés par la répétition qu’ils n’ont plus
d’autre fonction que de circuler de bouche à oreille pour matérialiser un lien.
Les « ados » en font le plus large usage, se conformant aux modèles
et suivant les codes de la mode et du groupe jusqu’à la caricature. La fausse
assurance de leur voix, les intonations un peu trop appuyées, l’autodérision
préemptive, et la désinvolture calculée, cachent mal l’angoisse d’une sortie de
l’enfance, à l’abord d’un monde où l’on ne doit pas pleurer, où il faut être
fort et courageux, où il faut séduire et se défendre, et où l’on découvre tout
à coup qu’être adulte n’est pas une nouvelle liberté mais une solitude.
Lorsque, sur ce chemin, l’amitié accompagne et rassure, elle devient si
essentielle, si vitale, que la pudeur interdit de la dire, chacun pensant
devoir dissimuler ses peurs et ses faiblesses pour rester en mesure d’aider
l’autre, alors que tous deux tremblent, au fond d’eux-mêmes, devant un futur
insondable.
Bonnie Prince Billy prend le risque de proclamer sa faiblesse et son
angoisse, et nous fait comprendre que nous avançons dans l’obscurité avec
l’amour pour seul éclairage.
Je Vois Des Ténèbres
Tu es mon ami
C’est ce que tu dis
Et donc tu vois
Ce qui est en moi
Souvent, nous avons bu un coup
Souvent, nous nous sommes dit tout
Mais n’as-tu jamais pu remarquer
Quelles idées me hantaient ?
Tu sais que j’ai de l’amour pour tous les gens que je connais
Tu sais que j’ai un instinct de vie ; je m’accrocherai
Mais ne vois-tu pas cette opposition qui, parfois, surgit ?
C’est une affreuse domination qui noircit mon esprit
Et que je vois des ténèbres
Et que je vois des ténèbres
Et que je vois des ténèbres
A quel point je t’aime, le sais-tu ?
Y-a-t-il un espoir que tu
Me sauve de ces ténèbres ?
Bon, j’espère bien qu’un jour, mon pote, ce soit la paix dans nos vies
Ensemble ou séparés, vieux garçons ou maris
Nous pourrons ne plus courir la gueuse et rentrer nos sourires
Éclairer pour ne plus éteindre et ne pas dormir
Mon frère sans égal ; ce n’est pas tout ce que je vois
Oh, non, je vois des ténèbres
Oh, non, je vois des ténèbres
Oh, non, je vois des ténèbres
Oh, non, je vois des ténèbres
A quel point je t’aime, le sais-tu ?
Y-a-t-il un espoir que tu
Me sauve de ces ténèbres ?
(Traduction – Adaptation : Polyphrène)
PS : Et encore merci à JMM pour avoir attiré mon attention sur cette
chanson et cet auteur.
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