samedi 23 août 2014

Almost Like The Blues







Almost Like The Blues” est une nouvelle chanson de Léonard Cohen, qui figure sur l’album "Popular Problems” à paraître le 22 septembre prochain (2014), donc au lendemain de son 80ème anniversaire. Ce titre est téléchargeable en MP3 par ceux qui effectuent une précommande de cet album.
Les amateurs de Léonard Cohen y trouveront la quintessence de son art, sachant mêler le tragique et le futile, avec une forme élégante d’autodérision. Dans la période actuelle, ce texte est en résonance avec la réalité dramatique des guerres et du terrorisme où l’homme se montre capable des crimes les plus abominables dans une surenchère d’atrocités médiatisées.
La dernière guerre mondiale et l’holocauste nous semblaient représenter le mal absolu, mais on n’arrête pas le progrès… de la cruauté.
Comme dans nombre de ses chansons, notamment ses chansons récentes, Léonard Cohen évoque la foi et la spiritualité, comme pour rechercher non pas un sens aux horreurs d’ici-bas, mais une issue. Il décoche au passage une petite flèche ironique à John Lennon ("Imagine there's no heaven… No hell below us, Above us only sky…"), comme le suggère Jean Lapierre.
Chacun, comme toujours, pourra interpréter à sa façon cette chanson, mais, une fois de plus, Léonard Cohen a pris soin de laisser le champ libre aux lectures multiples et à l’appropriation de sa poésie par chacun. Ma tentative maladroite de traduction et d’adaptation ne m’a, malheureusement, pas permis de conserver au texte toute sa portée, notamment pour ce qui est du titre, car Léonard Cohen laisse clairement au mot « Blues » ses deux sens : le « cafard », mélancolie profonde, et le genre musical et vocal exprimant la tristesse et la nostalgie.
Quoi qu’il en soit, je n’avais guère le choix car la langue française est particulièrement pauvre en rimes en « ouse ».
A Hélène



Presque Comme le Cafard

J’ai vu des gens affamés
Se faire tuer, ou violer
Et leurs villages incendiés
Ils tentaient de s’échapper
Et moi, j’observais le sable
En évitant leur regard
C’était acide, effroyable
C’était presque le cafard

Entre chaque pensée de meurtre
Je dois mourir peu ou prou
Quand j’aurai fini de penser
Je devrais mourir beaucoup
Les tortures et les tueries
Mes critiques diffamatoires
La guerre, les enfants meurtris
Dieu, c’est presque le cafard

Avant que mon cœur soit pourri
Je l’ai laissé geler
Mon père me disait choisi
Mais ma mère le niait
Sur les Juifs et les Gitans
J’ai écouté leur histoire
C’était bien, pas du tout lassant
C’était presque le cafard

Au ciel, il n’y a pas de Dieu
Et pas d’enfer en dessous
Dit le professeur, sérieux,
Qui sait tout mieux que nous
Mais j’ai reçu l’invitation
Qu’un pécheur veut recevoir
C’est presque comme la rédemption
C’est presque le cafard


(Traduction – Adaptation : Polyphrène)

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