Que ce soit chantée
par son auteur, Léonard Cohen,
dans la version originale, ou par Graeme
Allwright dans son adaptation française, « Diamonds in the Mine »
est une chanson violente, militante, agressive, où la rage et le sarcasme
s’expriment par la force et la raucité de la voix. Comme d’autres, elle donne
lieu à des interprétations
très diverses. Léonard Cohen
a publié cette chanson en 1971, mais a ensuite, dans la fin des années 1970,
chanté occasionnellement des strophes
additionnelles directement engagées, notamment à propos de la guerre du Vietnam.
Il n’en faut pas plus à certains pour établir un parallèle entre l’avortement
et la guerre.
Si l’allusion à la problématique de l’avortement
est évidente, il serait sans doute simpliste de résumer la pensée de Léonard Cohen à sa condamnation. On
peut du reste considérer l’avortement comme un drame mais en reconnaître aux
femmes la liberté. La pensée
de Léonard Cohen va donc probablement
bien au delà de cette question de
société. Les strophes
additionnelles apportent à ce sujet un éclairage intéressant, car il évoque
directement les divisions et déchirures engendrées dans les sociétés par les
guerres comme celle du Vietnam, et les millions de morts que peuvent entraîner
les oppositions idéologiques dont l’histoire démontre, plus tard, l’inanité. Là
encore, certains établissent un parallèle entre l’avortement imposé à la femme
par l’homme qui a usé de son corps dans une relation sans amour, et les morts
de la guerre, offrande sacrificielle que font les fanatiques à leur dieu, les
militants à leur idéologie, et les mégalomanes à leur ego… pour le plus grand
profit des financiers cyniques. Le Léonard Cohen d’aujourd’hui paraît bien
sage, en comparaison de celui qui chantait cette chanson. Il ne faudrait pas
croire, cependant, qu’il soit pour autant résigné !
ALN
Les Diamants dans
la Mine
La femme en bleu
réclame vengeance à grands cris
Et l’homme en blanc
– C’est toi – se dit sans amis
Dans la rivière,
les boîtes rouillées pullulent
Et sur votre terre
promise, les arbres brûlent.
Et il n’y a pas de
lettres dans les boîtes
Il n’y a pas de
raisin sur la vigne
Il n’y a plus de
chocolats, à présent, dans les boîtes
Il n’y a pas de
diamants dans la mine
Bon, tu me dis que
ton amant s’est cassé le bras
Tu dis que c’est à
son sujet que tu te fais du tracas
Et moi, j’ai vu
l’homme en question - C’était l’autre soir – Eh bien !
Il croquait une
dame où les lions assaillaient les chrétiens.
Et il n’y a pas de
lettres dans les boîtes
Il n’y a pas de
raisin sur la vigne
Il n’y a plus de
chocolats, à présent, dans les boîtes
Il n’y a pas de
diamants dans la mine
(Dites-lui, vous)
Il n’y a pas de
réconfort au sabbat des sorcières
De très astucieux
docteurs virent et les stérilisèrent
Et le seul homme
d’énergie, la fierté de la révolution
Apprit à cent
femmes à tuer l’enfant en gestation
Et il n’y a pas de
lettres dans les boîtes
Il n’y a pas de
raisin sur la vigne
Il n’y a plus de
chocolats, à présent, dans les boîtes
Il n’y a pas de
diamants dans la mine
Et il n’y a pas de
lettres dans les boîtes
Il n’y a pas de
raisin sur la vigne
Il n’y a plus de
chocolats, à présent, dans les boîtes
Il n’y a pas de
diamants dans la mine
(Traduction –
Adaptation : Polyphrène)
Vinrent à la place de virent
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