samedi 7 novembre 2015

Diamonds in the Mine











Que ce soit chantée par son auteur, Léonard Cohen, dans la version originale, ou par Graeme Allwright dans son adaptation française, « Diamonds in the Mine » est une chanson violente, militante, agressive, où la rage et le sarcasme s’expriment par la force et la raucité de la voix. Comme d’autres, elle donne lieu à des interprétations très diverses. Léonard Cohen a publié cette chanson en 1971, mais a ensuite, dans la fin des années 1970, chanté occasionnellement des strophes additionnelles directement engagées, notamment à propos de la guerre du Vietnam. Il n’en faut pas plus à certains pour établir un parallèle entre l’avortement et la guerre. Si l’allusion à la problématique de l’avortement est évidente, il serait sans doute simpliste de résumer la pensée de Léonard Cohen à sa condamnation. On peut du reste considérer l’avortement comme un drame mais en reconnaître aux femmes la liberté. La pensée de Léonard Cohen va donc probablement bien au delà de cette question de société. Les strophes additionnelles apportent à ce sujet un éclairage intéressant, car il évoque directement les divisions et déchirures engendrées dans les sociétés par les guerres comme celle du Vietnam, et les millions de morts que peuvent entraîner les oppositions idéologiques dont l’histoire démontre, plus tard, l’inanité. Là encore, certains établissent un parallèle entre l’avortement imposé à la femme par l’homme qui a usé de son corps dans une relation sans amour, et les morts de la guerre, offrande sacrificielle que font les fanatiques à leur dieu, les militants à leur idéologie, et les mégalomanes à leur ego… pour le plus grand profit des financiers cyniques. Le Léonard Cohen d’aujourd’hui paraît bien sage, en comparaison de celui qui chantait cette chanson. Il ne faudrait pas croire, cependant, qu’il soit pour autant résigné !
 
ALN


Les Diamants dans la Mine

La femme en bleu réclame vengeance à grands cris
Et l’homme en blanc – C’est toi – se dit sans amis
Dans la rivière, les boîtes rouillées pullulent
Et sur votre terre promise, les arbres brûlent.

Et il n’y a pas de lettres dans les boîtes
Il n’y a pas de raisin sur la vigne
Il n’y a plus de chocolats, à présent, dans les boîtes
Il n’y a pas de diamants dans la mine

Bon, tu me dis que ton amant s’est cassé le bras
Tu dis que c’est à son sujet que tu te fais du tracas
Et moi, j’ai vu l’homme en question - C’était l’autre soir – Eh bien !
Il croquait une dame où les lions assaillaient les chrétiens.

Et il n’y a pas de lettres dans les boîtes
Il n’y a pas de raisin sur la vigne
Il n’y a plus de chocolats, à présent, dans les boîtes
Il n’y a pas de diamants dans la mine

(Dites-lui, vous)

Il n’y a pas de réconfort au sabbat des sorcières
De très astucieux docteurs virent et les stérilisèrent
Et le seul homme d’énergie, la fierté de la révolution
Apprit à cent femmes à tuer l’enfant en gestation

Et il n’y a pas de lettres dans les boîtes
Il n’y a pas de raisin sur la vigne
Il n’y a plus de chocolats, à présent, dans les boîtes
Il n’y a pas de diamants dans la mine

Et il n’y a pas de lettres dans les boîtes
Il n’y a pas de raisin sur la vigne
Il n’y a plus de chocolats, à présent, dans les boîtes
Il n’y a pas de diamants dans la mine


(Traduction – Adaptation : Polyphrène)

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