dimanche 6 juin 2010

Take This Longing

Many men have loved the bells
You fastened to the rein,
And everyone who wanted you
They found what they will always want again.
Your beauty lost to you yourself
Just as it was lost to them.

Oh take this longing from my tongue,
Whatever useless things these hands have done.
Let me see your beauty broken down
Like you would do for one you love.

Your body like a searchlight
My poverty revealed,
I would like to try your charity
Until you cry, "Now you must try my greed."
And everything depends upon
How near you sleep to me

Just take this longing from my tongue
All the lonely things my hands have done.
Let me see your beauty broken down
Like you would do for one your love.

Hungry as an archway
Through which the troops have passed,
I stand in ruins behind you,
With your winter clothes, your broken sandal straps.
I love to see you naked over there
Especially from the back.

Oh take this longing from my tongue,
All the useless things my hands have done,
Untie for me your hired blue gown,
Like you would do for one that you love.

You're faithful to the better man,
I'm afraid that he left.
So let me judge your love affair
In this very room where I have sentenced mine to death.
I'll even wear these old laurel leaves
That he's shaken from his head.

Just take this longing from my tongue,
All the useless things my hands have done,
Let me see your beauty broken down,
Like you would do for one you love.

Like you would do for one you love.





Une supplique à la fois humble et résignée, mais portée par un désir intense, presque une pulsion. Malgré des formules hermétiques, et des métaphores mystérieuses ou surprenantes, Léonard Cohen (LC) exprime sur le ton insistant à l'érotisme à peine voilé la requête d'un ancien amant qui ne prétend plus au bonheur mais ne renonce pas au plaisir et lance même un défi : "laisse moi essayer, tu verras !" (c'est du moins ainsi que je comprends cette chanson, mais seul LC sait !)


Prends ce désir

Tant d’hommes aimèrent les clochettes
Qu’à leur collier tu mets
Ceux à qui tu as tourné la tête
Ont trouvé ce qu’ils voudront à jamais
Ta beauté qui t’a échappé
Comme ils n’ont pu l’agripper

Prends ce désir de ma langue, et
Quelque soit ce qu’en vain ces mains aient fait
Fais-moi voir ta beauté fracassée
Comme pour quelqu’un que tu aimerais

Comme un projecteur, ton corps
Révèle ma pauvreté
Je voudrais tester ta charité
Pour que tu cries « Tente mon avidité »
Et tout dépendra si assez
Proche de moi tu dors

Prends ce désir de ma langue, et
Quelque soit ce qu’en solitude mes mains aient fait
Fais-moi voir ta beauté fracassée
Comme pour quelqu’un que tu aimerais

Comme une arche en famine
Que les troupes ont franchi
Je suis derrière toi en ruines
Avec tes vêtements chauds, tes sandales avachies
J’aime te voir nue, et ton dos me fascine
Quand sa courbe s’infléchit

Prends ce désir de ma langue, et
Quelque soit ce qu’en vain ces mains aient fait
Défais pour moi ta robe bleue louée
Comme pour quelqu’un que tu aimerais

Tu es fidèle au meilleur, et
Il est parti, alors
Ton affaire de cœur, je jugerai
Dans cette chambre où j’ai condamné la mienne à mort
Ces vieux lauriers qu’il a secoués
De son front, je les arbore

Prends juste ce désir de ma langue, et
Quelque soit ce qu’en solitude mes mains aient fait
Fais-moi voir ta beauté fracassée
Comme pour quelqu’un que tu aimerais

Comme pour quelqu’un que tu aimerais

(Traduction - Adaptation : Polyphrène)


N.B. J'avoue m'être un peu "perdu" dans les rimes de cette chanson, et j'en ai probablement mis où l'auteur n'en avait pas placé ce qui, malheureusement, ne rend pas pour autant meilleure ma traduction laborieuse.

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