dimanche 17 juillet 2011

The fool on the hill

Day after day, alone on the hill
The man with the foolish grin is keeping perfectly still
But nobody wants to know him
They can see that he's just a fool
As he never gives an answer

But the fool on the hill
Sees the sun going down
And the eyes in his head
See the world spinning around

Well on the way, head in a cloud
The man of a thousand voices talking percetly loud
But nobody ever hears him
Or the sound he appears to make
And he never seems to notice

But the fool on the hill
Sees the sun going down
And the eyes in his head
See the world spinning around

And nobody seems to like him
They can tell what he wants to do
And he never shows his feelings

But the fool on the hill
Sees the sun going down
And the eyes in his head
See the world spinning around

He never listen to them
He knows that they're the fools
They don't like him

The fool on the hill
Sees the sun going down
And the eyes in his head
See the world spinning around



Et voilà que les Beatles nous rejouent le mythe de la sagesse du fou !
Dans le contexte des années 1960, les voies de la sagesse conduisaient vers l’Inde, où des gurus comme Maharishi Mahesh Yogi (père de la « méditation transcendantale ») enseignaient la sagesse à des disciples venus du monde entier (dont les Beatles eux-mêmes). Maharishi Mahesh Yogi, sa famille et ses associés, créèrent ainsi un véritable « empire », comportant école et organisations caritatives, mais aussi structures commerciales animant exploitations agricoles, universités et hôpitaux et représentant plusieurs millions ou milliards de dollars
Quant à permettre à ses adeptes d’apprendre la lévitation et d’installer la paix mondiale… le doute est permis.
Les hommes, conscients de leur mort inéluctable, ont, de tout temps, été à la recherche d’un guide spirituel. Le besoin de croire que la vie a un sens et qu’il y a encore une vie après la mort est tel que l’on est prêt à dépasser les limites étroites de la raison pour entrer dans la croyance.
Chaque époque, chaque société, chaque culture, apporte sa réponse, et s’il est un domaine dans lequel le recyclage fonctionne depuis toujours, c’est bien celui là ! Les idées sont recyclées sous des formes nouvelles, agrémentées de paradoxes apparents, ornées de formules plus ou moins énigmatiques qui permettent à chacun d’entendre ce qu’il souhaite, parées des couleurs à la mode pour fasciner les foules, et grassement nourries des miettes du politiquement correct.
Mais le fou sur la colline n’est pas fou : il est simplement différent.
Un psychiatre n’appelle pas un fou un fou : il identifie les déments, que la dégradation des fonctions cognitives et intellectuelles rend incapables d’autonomie, et les psychotiques (encore que cette terminologie « abrupte » soit aujourd’hui remise en question) dont la pensée a perdu contact avec la réalité et dont le raisonnement s’écarte de la logique cartésienne.
Le « grand public » appelle fous ceux qui sont « différents », ceux qui « suivent une autre route qu’eux », quelles qu’en soient les raisons. Cette dénomination de « fou » a pour corollaire l’exclusion, avec ce qu’elle comporte de haine, de dérision, et de harcèlement.
Pourtant, ce même « grand public » est prêt à suivre d’authentiques « fous », dont le raisonnement, d’une logique implacable, est fondé sur une surestimation de soi et une méfiance de tous. Ces grands paranoïaques sont responsables des plus grands désastres de l’humanité : Hitler, Staline, Pol Pot… et tous ces dictateurs qui, aujourd’hui encore, s’accrochent au pouvoir et massacrent leur propre peuple. De tels « fous » n’auraient aucun pouvoir s’ils n’étaient suivis par des milliers de « disciples », subjugués par le « chef » ou simplement tenus par la terreur. Dès lors, qui sont les plus fous ?
A côté d’eux, le « fou sur la colline » paraît bien inoffensif, et la magnifique chanson de Paul McCartney est aussi le témoignage d’une époque à laquelle on repense avec un peu de nostalgie. C’est « fou » comme le temps passe !

NB : Eddy Mitchell a chanté « Le Fou sur la Colline », une adaptation (relativement libre) de C Moine.



Le Fou sur la Butte

Jour après jour, tout seul sur la butte
L’homme au sourire fou reste immobile et semble sans but
Nul ne veut faire sa connaissance
On voit bien que ce n’est qu’un fou
Car il n’offre pas de réponse

Mais le fou sur la butte
Voit le soleil baisser
Et les yeux dans sa tête
Voient le monde tournoyer

Sur son chemin, avec la tête
Dans un nuage, l’homme aux mille voix parle très clair et net
Pourtant, nul ne l’entend jamais
Ni lui, ni les sons qu’il émet
Il ne semble pas s’en soucier

Mais le fou sur la butte
Voit le soleil baisser
Et les yeux dans sa tête
Voient le monde tournoyer

Et nul ne l’aime apparemment
Les gens croient savoir ce qu’il veut
Et il cache ses sentiments

Mais le fou sur la butte
Voit le soleil baisser
Et les yeux dans sa tête
Voient le monde tournoyer

Il ne les écoute pas
Il sait qu’eux sont les fous
Ils ne l’aiment pas

Le fou sur la butte
Voit le soleil baisser
Et les yeux dans sa tête
Voient le monde tournoyer

(Traduction – Adaptation : Polyphrène)

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