Agnes Obel chante avec une infinie délicatesse l’absence qui ne nous quitte
pas :
Celle qui nous fait attendre un mot, une lettre, un signe.
Celle qui nous fait sursauter lorsque l’ombre d’un arbre qui s’agite sous
le vent dans la rue passe subrepticement sur le mur.
Celle qui nous fait croire entendre la voix ou le pas familiers au moindre
bruit fortuit.
Celle qui nous donne l’envie furieuse de nous projeter dans le ciel pour
embrasser d’un regard la terre entière et ne plus être seul.
Celle qui nous fait parler au moineau qui se pose un instant, tourne la
tête ici et là, ne semble pas nous voir, et repart d’un coup d’aile…
Mais nous restons là, cloués au sol, sans ailes, sans elle, sans rien.
Frère Moineau
Des voix dans l’allée
Des pas sur la chaussée
Je perçois le moindre bruit
D’où je suis
Depuis ma fenêtre
Je sais pouvoir mordre
Très fort une couleur bleue pour
La prendre au jour
Image fraîche comme l’eau vive
Les jours passent sans que t(u) arrives
L’ombre danse à la lumière
Des réverbères
J’attends de toi des nouvelles
J’attends un signe, un appel
Bruits de pas sur la chaussée
Que tu connais
Frère moineau, oh oh oh oh
Reviens bientôt oh oh oh oh
A mon carreau oh oh oh oh
Frère moineau, oh oh oh oh
Reviens bientôt oh oh oh oh
A mon carreau oh oh oh oh
(Traduction – Adaptation : Polyphrène)
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