It’s what we deserve
For sins against g-d
For crimes in the world
I wouldn’t know
I’m just holding the fort
Since that day
They wounded New York
Some people say
They hate us of old
Our women unveiled
Our slaves and our gold
I wouldn’t know
I’m just holding the fort
But answer me this
I won’t take you to court
Did you go crazy
Or did you report
On that day
On that day
They wounded New York
Sur l’album “Dear Heather”, paru en 2004, figure “On That Day".
Léonard Cohen,
d’une voix grave et sombre, y évoque ce jour de septembre 2001 – il y a onze
ans - où le monde, horrifié et fasciné,
vit s’effondrer le symbole d’une certaine Amérique.
Ce jour là, des
milliers de personnes furent sacrifiées au nom d’un Dieu que les terroristes
prétendaient ainsi honorer.
Mais quel est ce
Dieu qui réclame des sacrifices humains ?
Et quels sont ces
hommes d’un tel orgueil qu’ils se croient le bras armé de leur Dieu ?
Si ce Dieu est
grand et tout puissant, ne faut-il pas s’en remettre à son jugement et sa
justice ?
S’il y a un Dieu,
un seul,
Pourquoi ses
fidèles s’entretuent-ils ?
S’il est bon,
juste et miséricordieux
Pourquoi la foi
suscite-t-elle la haine ?
S’il a
« créé les hommes à son image »,
Pourquoi le
défigurent-ils ?
Ou n’est-ce pas
là, comme le dirait Brassens, la « preuve, peut-être bien, de (son)
inexistence » ?
Léonard Cohen ne
pose pas ici ces questions. Il souligne simplement, dans de telles
circonstances, que chacun doit, à sa place, à sa mesure, « faire son
devoir ».
Le problème est
que chacun a une notion particulière de son « devoir ». Le terrible
attentat du 11 septembre a « blessé New York », l’Amérique, et le
monde. Il a provoqué les réactions que tout acte terroriste cherche à
provoquer : l’horreur, et sa fille : la haine. Comment, en effet,
rallier les foules à la cause d’une minorité : frapper les esprits si
fortement qu’ils en perdent le discernement, et considèrent comme ennemis tous
ceux qui ont avec les terroriste quelque point commun : la couleur de la
peau, la tenue vestimentaire, la religion, la langue ou les coutumes…
Dès lors la haine
répond à la haine.
Et les haïs haïssent.
Et la mort
triomphe.
Et leur Dieu est
la première victime.
Pour ma part, je
ne veux garder qu’une image de ce terrible événement : tout en haut de l’immeuble
en flammes, poussées par l’incendie qui faisait rage, deux personnes sautant
dans le vide en se tenant par la main.
Seul l’amour qui
les accompagnait dans leur chute a survécu.
Ce Jour Là
Certains disent
même
Que nos maux
répondent
A tous nos
blasphèmes
Nos crimes dans
le monde
J’en ignore tout
Je tiens juste le
fort
Du jour où
Ils blessèrent
New York
Ils disent « Ça
fait
Des siècles qu’on
abhorre
Vos femmes
dévoilées
Vos esclaves,
votre or »
J’en ignore tout
Je tiens juste le
fort
Mais dis, entre
nous
J’ n’en f(e)rai
pas une affaire
As-tu craqué ou
Fis-tu ton devoir
Ce jour où
Ce jour où
Ils blessèrent
New York
(Traduction –
Adaptation : Polyphrène)
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