Walked and worn by shoeless feet
Inside it's long and so complete
Watched by a shivering sun
Old eyes in a small child's face
Watching as the shadows race
Through walls and cracks and leave no trace
And daylight's brightness shuns
The days of Pearly Spencer
The race is almost run
Nose pressed hard on frosted glass
Gazing as the swollen mass
On concrete fields where grows no grass
Stumbles blindly on
Iron trees smother the air
But withering they stand and stare
Through eyes that neither know nor care
Where the grass is gone
The days of Pearly Spencer
The race is almost run
Pearly where's your milk white skin
What's that stubble on your chin
It's buried in the rot gut gin
You played and lost not won
You played a house that can't be beat
Now look your head's bowed in defeat
You walked too far along the street
Where only rats can run
The days of Pearly Spencer
The race is almost run
The days of Pearly Spencer
The race is almost run
Formidable chanson de David McWilliams, « The Days of Pearly Spencer »
est inspirée de « faits divers » : la vie d’un « SDF »
comme tant d’autres, mais qui pourrait être l’un d’entre nous et qui reste,
d’une certaine façon, l’un d’entre nous. La mélodie insistante comme le malheur
est ici servie, de façon inattendue, par l’usage du mégaphone (un instrument
dont l’usage était assez répandu à cette époque, notamment sur les
barricades du mois de mai 1968,
année de sa diffusion!). L’effet un peu incongru qui en résulte n’est sans
doute pas étranger au succès de cette chanson (on pense à « Yellow Submarine », mais aussi à « Deux Minutes Trente-Cinq de Bonheur », qui se sont aussi distinguées par l’altération voulue de la
voix).
Tout cela est propice à la nostalgie, et, lorsqu’elle nous
entraîne, nous repensons au regard que nous portions jadis, enfants, sur ces
êtres étranges, fascinants et inquiétants, hirsutes et sales, qui dormaient sous
les ponts ou les porches, et titubaient dans les rues, mais qui restaient
attachés à un quartier, une rue, ou un square. Ils portaient alors un prénom,
familier, connu de tous, et survivaient de la charité bien-pensante.
Combien sont-ils aujourd’hui ? Deux fois, dix fois, cent
fois plus nombreux ?
Mais ils n’ont même plus de nom !
Les Jours de Pearly Spencer
Au pied d'un taudis, la rue
Sale et usée par des pieds nus
S’étale sous le regard du
Froid soleil vacillant
De vieux yeux sur une face
D’enfant voient que l’ombre efface
Les fissures des murs et chasse
Le jour bien défaillant
Les jours de Pearly Spencer
C’est la fin de la course
Bien au chaud dans la maison
On regarde son dos rond
Qui titube sur le béton
Dont l’herbe s’est enfuie
Et les grands arbres de fer
Décharnées qui déchirent l’air,
Les yeux vides ne se soucient guère
D’où l’herbe est partie
Les jours de Pearly Spencer
C’est la fin de la course
Pearly, ton teint est blafard
Sous ta barbe de soudard
Teintée par ton mauvais pinard
Au jeu tu as perdu
Une main pleine, tu as joué
Tu es défait, tête baissée.
Comme les rats, tu es allé
Trop loin sur cette rue
Les jours de Pearly Spencer
C’est la fin de la course
Les jours de Pearly Spencer
C’est la fin de la course
Au pied d’un taudis, la rue
Souviens-toi de tes pieds nus
Souviens-toi comme tu t’es battu
Contre le cours de ta vie
Alors, Pearly, ne pleure plus
Toutes ces belles années perdues
Ce taudis se souvient du
Trou dont tu es sorti
Les jours de Pearly Spencer
C’est la fin de la course
(Traduction – Adaptation : Polyphrène)
un régal
RépondreSupprimerQUELLE BELLE TRANSPOSITION !
Supprimerl humanité dans toute sa médiocrité quand elle sourit devant ces pauvres oubliés de tous. je repense moi aussi comme cité plus haut au regard que nous portions jadis, enfants, sur ces êtres étranges, fascinants et inquiétants, hirsutes et sales, qui dormaient sous les ponts ou les porches, et titubaient dans les rues, mais qui restaient attachés à un quartier, une rue, ou un square. Ils portaient alors un prénom, familier, connu de tous, et survivaient de la charité bien-pensante. Merci
Supprimer... moi je serai un peu plus basique ayant souhaité en aider un dans mon quartier en lui offrant un travail ... il s'est barré .... plis jamais revu ��
RépondreSupprimerIl est de fait qu'une large proportion de ceux que l'on appelle les "SDF" présente des troubles psychologiques ou psychiatriques à divers degrés. Plus rares sont ceux qui mènent cette vie par choix. Le plus souvent, les troubles dont ils souffrent les ont mis dans cette situation, ou en sont la conséquence, ou à la fois cause et conséquence. Les raisons économiques (en premier lieu le chômage) sont de plus en plus souvent en cause, l'exclusion qui en résulte induisant un cercle vicieux, et l'alcoolisme venant l'aggraver encore, de sorte qu'il est parfois difficile de leur apporter une aide qui leur permette réellement "de s'en sortir". Pour autant, on ne peut les considérer comme "coupables de leur misère". Les hasards de la vie pourraient nous avoir conduit au même endroit, comme le chante Phil Ochs (http://www.polyphrene.fr/2013/07/there-but-for-fortune.html)
RépondreSupprimerIl est déraisonnable d'avoir un jugement hâtif. Tellement perdu, tellement décroché, que la "ressociabilisation" brutale par le travail fait peur. Ce ne sont pas des fainéants, et encore bien même, la "valeur travail" est une valeur parmi d'autres. Même les fainéants ont le droit à aide et compassion, non ?
RépondreSupprimerTout à fait d'accord: nous n'avons aucun droit de juger ceux qui se trouvent dans une telle misère. Pas plus de les juger eux-mêmes que de juger leurs "choix", qui, bien souvent, n'en sont pas, la vie les ayant conduits où ils sont.
RépondreSupprimerLà encore, la chanson de Phil Ochs exprime bien cette réalité dont il faut être bien conscient (http://www.polyphrene.fr/2013/07/there-but-for-fortune.html)
Ce qui apparaît étonnant dans les commentaires, c'est le fait que les "inclus" regardent le SDF comme s'il s'agissait d'un autre et non comme ce qu'ils sont eux-mêmes, car nous pourrions tous être dans ce cas de figure. La chanson originale est remarquable de ce point de vue là car elle indique la force de la bataille humaine à mener pour se relever. La traduction ci-dessus,bizarrement, ne reprend pas les derniers couplets qui traduisent cela. Cette chanson date de 1967, date où les Etats unis que ce soit à New York ou San Francisco étaient largement en avance sur la France dans le domaine de la précarité. Nous rattrapons notre retard.
RépondreSupprimerMerci, Rémi
RépondreSupprimerPourriez-vous me communiquer ces derniers couplets, dont je n'ai pas eu connaissance, et que je m'enpresserai de traduire.
Une fois de plus, votre message se trouve très bien résumé dans la chanson de Phil Ochs
Cordialement
Polyphrène
A tenement, a dirty street
RépondreSupprimerRemember worn and shoeless feet
Remember how you stood to beat
The way your life had gone
So Pearly don't you shed more tears
For those best forgotten years
Those tenements are memories
Of where you've risen from
The days of Pearly Spencer
The race is almost won
Un grand merci pour ce complément. En effet, quelques sites de paroles de chansons mentionnent cette dernière strophe qui m'avait échappé. Par contre, tous ceux que j'ai pu consulter écrivent "The race is almost run" et non "won", ce qui ajouterait encore une dimension à cette chanson exceptionnelle.
SupprimerCe verset a été écrit par Marc Almond qui a fait une reprise du titre mais ne figure nullement dans l'original
SupprimerMerci beaucoup pour cette précision qui me permet de comprendre pourquoi ce couplet m'avait initialement échappé.
SupprimerMerci pour cette traduction non littérale - une vraie traduction - et pour le commentaire. Cela m'a permis de comprendre la signification de cette magnifique chanson alors que c'était le brouillard absolu (londonien...)sur d'autres sites.
RépondreSupprimerHoula, ce matin dans le bus qui me mène aux trois derniers mois de ma vie professionnelle, j'ai entamé la lecture d'analyses sur cette chanson qui m'avait frappé au temps des dinosaures...et wow. Je découvre vos échanges. Prenants. Intelligents. ... cachant un peu de Facebook. Merci. Merci pour ça et peut-être à bientôt?
RépondreSupprimerMerci pour votre visite et votre commentaire encourageant. Cette chanson est en effet très intéressante par son thème et la façon dont il est traité. C'est aussi l'une des plus souvent consultées sur ce blog.
RépondreSupprimerBienvenue, donc, dans le camp des retraités. Vous verrez bientôt que le temps s'écoule encore plus vite quand on croit enfin en disposer ! A preuve le ralentissement de mes billets sur ce blog depuis que j'ai pris ma propre retraite. Bien cordialement. Polyphrène
Etrange et pénétrant cet échange sur cette chanson comme un cadeau de lumière sur la vie sombre des Sdf. Je viens de la réécouter car ses arrangements ont inspiré Gainsbourg dans Initials BB. Une fois j’ai surpris un gars qui citait de la poésie à chaque phrase , un clochard céleste , c’est comme ça qu’il était pas un sdf. D’ailleurs il avait un domicile fixe c’était sa rue , et sa rue c’était le monde.
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