dimanche 6 mars 2011

Love Calls You By Your Name

You thought that it could never happen
To all the people that you became,
Your body lost in legend, the beast so very tame.
But here, right here,
Between the birthmark and the stain,
Between the ocean and your open vein,
Between the snowman and the rain,
Once again, once again,
Love calls you by your name.

The women in your scrapbook
Whom you still praise and blame,
You say they chained you to your fingernails
And you climb the halls of fame.
Oh but here, right here,
Between the peanuts and the cage,
Between the darkness and the stage,
Between the hour and the age,
Once again, once again,
Love calls you by your name.

Shouldering your loneliness
Like a gun that you will not learn to aim,
You stumble into this movie house,
Then you climb, you climb into the frame.
Yes, and here, right here
Between the moonlight and the lane,
Between the tunnel and the train,
Between the victim and his stain,
Once again, once again,
Love calls you by your name.

I leave the lady meditating
On the very love which I, I do not wish to claim,
I journey down the hundred steps,
But the street is still the very same.
And here, right here,
Between the dancer and his cane,
Between the sailboat and the drain,
Between the newsreel and your tiny pain,
Once again, once again,
Love calls you by your name.

Where are you, Judy, where are you, Anne?
Where are the paths your heroes came?
Wondering out loud as the bandage pulls away,
Was I, was I only limping, was I really lame?
Oh here, come over here,
Between the windmill and the grain,
Between the sundial and the chain,
Between the traitor and her pain,
Once again, once again,
Love calls you by your name.

Léonard Cohen évoque cet espace, « entre le début et la fin des choses », où l’on doit se décider, se mobiliser, réagir…
En simplifiant (mais les chansons de Léonard Cohen peuvent-elles être simplifiées ?) on pourrait chanter comme Georges Brassens et Maurice Chevalier : « L’amour est passé près de vous » (Paroles de Raymond Souplex et Charles Cachant, musique de Fredo Gardoni et Jean Chavoit).
Toutes ces brèches dans notre vie, ces défauts dans la cuirasse dont nous nous revêtons pour éviter de souffrir, ces instants d’hésitation où deux regards se croisent et s’arrêtent une seconde de trop, ces mains qui se frôlent et frémissent, ces phrases qui restent en suspens, ces silences vibrants, ces pas qui s’éloignent comme un cœur qui bat, ces ombres qui s’animent… tout cela disparaît lorsque la raison se réveille et impose partout sa lumière froide et crue, ne nous laissant que l’ombre d’un regret.
(encore Georges Brassens, chantant le poème d’Antoine Pol « Les Passantes »).


L’Amour Appelle Ton Nom

Tu le croyais impossible pour ceux
En qui tu te métamorphosais
Ton corps perdu en légende, la bête apprivoisée
Mais là, oui, là
Entre tache de vin et de sang
Entre pluie et bonhomme de neige tout blanc
Entre ton sang et l’océan
A nouveau, à nouveau
L’amour appelle ton nom

Ces femmes que tu blâmes et loues
Sur l’album, tu racontes
Qu’elles ont enchaîné tes doigts tout au bout
Et, au pinacle, tu montes
Oh, mais là, oui, là
Entre les noisettes et la cage
Entre feux de scène et ombrage
Entre les heures et les âges
A nouveau, à nouveau
L’amour appelle ton nom

Ta solitude, tu épaules
Comme un fusil, sans apprendre à viser
Et, dans ce cinéma, tu déboules
Puis tu grimpes sur le film exposé
Oui, et là, oui, là
Entre clair de lune et chemin
Entre le tunnel et le train
Entre victime et sang humain
A nouveau, à nouveau
L’amour appelle ton nom

Je laisse la dame méditant
Sur cet amour dont je ne veux être l’objet
Au bas des cent marches, je descends
Mais la rue n’a vraiment pas changé
Et là, oui, là
Entre sa canne et le danseur
Entre dalots et dériveur
Entre nouvelles et tes petites douleurs
A nouveau, à nouveau
L’amour appelle ton nom

Où es-tu, Judy, où es-tu, Anne ?
Où sont les chemins de vos dieux ?
Je m’interroge, perdant bandages et canne
Étais-je, étais-je vraiment infirme, étais-je bien boiteux ?
Oh, là, viens donc là
Entre le moulin et la graine
Entre cadran solaire et chaîne
Entre la traitresse et sa peine
A nouveau, à nouveau
L’amour appelle ton nom

(Traduction – Adaptation : Polyphrène)

1 commentaire:

  1. À mon avis, cette chanson fait partie des plus secrètes de Leonard Cohen, dans la monotonie et la simplicité des rimes et du rythme. C'est bien risqué de la traduire : comment garder son caractère hypnotique et lancinant sans s'aventurer à créer de nouvelles images ? Comment traduire les images sans renoncer à son caractère ? Merci de proposer un compromis fidèle : on peut comprendre le sens et l'esprit !
    Pour moi, ce texte montre comment le vide, ou le silence, ou le temps, peut devenir un plein, un espace, l'Amour lui-même.
    lesperluette

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