You're bringing me down
You stood and you watched as
My baby left town
You could have done something
But you didn't try
You didn't do nothing
You let her walk by
Now everyone knows
Just how much
I needed that gal
She wouldn't have gone
Far away
If only you'd started ringing your bell
Winchester Cathedral
You're bringing me down
You stood and you watched as
My baby left town
Cette chanson de Geoff Stephens, chantée en 1966 par John Carter avec le
groupe “The New Vaudeville Band” connut un succès phénoménal, non seulement en
Amérique du Nord et en Angleterre, mais aussi en France ou Gérard Klein la
choisit pour indicatif de son émission de « Hit Parade » sur France Inter. Claude François en fit, sur la même mélodie, le thème d’une chanson dont
on aurait très bien pu se passer. D’autres artistes lui rendirent un meilleur
hommage, comme Dizzy Gillespie,
Ray Conniff, Frank Sinatra et Lawrence Welk, ainsi que Petula Clark.
C’est donc un grand moment de nostalgie d’écouter John Carter chanter en se
pinçant le nez pour donner l’impression d’utiliser un mégaphone (comme d’autres
dans « Yellow Submarine » ou « The Days of Pearly Spencer »).
A cette époque, les « grandes ondes », par l’intermédiaire d’un
vieux transistor, nous reliaient à un monde en pleine effervescence musicale,
nous laissant entrevoir une forme de liberté que nous ne pouvions imaginer.
Dans notre petit monde à nous, derrière des palissades de tabous, nous
écoutions ces rythmes païens avec une curiosité mêlée de culpabilité, surpris
et un peu confus de nous laisser entraîner par ces mélodies suspectes parce que
modernes. Nous comprenions moins encore l’anglais de ces chansons que le latin
des cantiques de la messe du dimanche, mais nous nous doutions bien que le
thème était différent, par conséquent plus ou moins hérétique et iconoclaste,
donc fascinant.
Point d’Internet, en ce temps là, pour trouver en trouver le texte, et
personne autour de nous pour en discuter : nous gardions donc comme un
secret intime notre passion pour ces chansons, et n’osions pas même confesser
ce péché. Nous eussions été surpris, et sans doute un peu déçus, de découvrir
des paroles toutes simples et gentilles, parlant d’amour, tout naturellement…
Mais l’amour, à l’époque, était un devoir, pas un sentiment ; un
concept, pas un acte ; et s’il fallait passer à l’acte, ce ne pouvait être
que pour la conception, mais nous n’en étions pas là : les abeilles
butinaient, et les petites graines germaient… Tout le reste était mystère.
Et la cathédrale de Winchester résonnait de cantiques sans se douter du
trouble qu’inspirait une petite chanson la prenant à témoin d’une peine de
cœur.
Winchester Cathédrale
Winchester Cathédrale
Tu brises mon moral
Tu te moques pas mal
Qu’elle ait mis les voiles
Tu es restée de pierre
Tu n’as rien tenté
Tu l’as, sans rien faire
Laissée s’en aller
Tout le monde sait
A quel point
J’avais besoin d’elle
Elle ne partirait
Pas si loin
Si au moins tes cloches portaient mon appel
Winchester Cathédrale
Tu brises mon moral
Tu te moques pas mal
Qu’elle ait mis les voiles
(Traduction – Adaptation : Polyphrène)
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