dimanche 23 juin 2013

Miguel

Never had much to say
He traveled alone with no friends
Like a shadowy ghost
At dawn he came and he went
Through the woodland swiftly gliding
To the young maid he came riding
Where she'd run to meet him
By the garden wall
Oh my sweet Miguel 
I will never tell
No one will ever know
What I know too well
And he'd smile and lay his head on her breast
And he'd say I have no fear
They're waiting for me to cross the border, to swim the river
‘Cause I've done that before
To see my true love's smiling face
A hundred times or more
Oh my sweet Miguel she cried
I'll love you till I die

He was born to the south
In Mexico they say
The child of a man
Who had soon gone away
But his mother loved him dearly
And she would take him yearly
To the great cathedral in St. Augustine
Oh my young Miguel
Listen to the bell
Of my poverty
You must never tell
And he cried himself to sleep in the night
And he vowed to make things right
So he took the gun down from the wall and he paid a call
He knew she'd understand
A lawman came to capture him
The gun jumped in his hand
Oh Miguel the mother cried
You must run, son, or you'll die 

So the story is told
Of his true love 'cross the line
As strong as the oak
And as sweet as the vine
And the child she bore him
Came on that fateful mornin'
When they sent him to his final rest
Oh my sweet Miguel
Listen to the bell
No one will ever know
What I know too well
And she'd smile and lay the child on her breast
And she'd say I have no fear
I'm waiting for you to cross the border, to swim the river
'Cause you've done that before
To see your true love's smiling face
A hundred times or more
Oh my sweet Miguel she cried
I'll love you till I die



Alors que, aux États-Unis, le débat sur l’immigration illégale (provenant, en particulier, du Mexique voisin) semble pouvoir enfin aboutir à un semblant de consensus, la chanson de Gordon Lightfoot paraît plus que jamais d’actualité. Le roman qui nous est ici narré met en scène les causes et conséquences de cette immigration, et souligne l’iniquité des lois qui condamnent pour avoir simplement tenté de survivre ou voulu aimer. N’est-ce pas un étonnant paradoxe que de voir cette Amérique si prompte à s’en référer, à tout propos, aux « valeurs chrétiennes », se montrer d’un tel cynisme quand ce sont ses propres « lois du marché » qui gouvernent : quand les frontières servent à séparer les « have » des « have not » ; quand la porosité sélective des dites frontières est telle que les armes circulent vers le sud et la drogue vers le nord, maintenant un gradient nord-sud qui constitue une irrésistible force osmotique ; quand la misère des uns fait la fortune des autres, et quand les plus faibles cherchent à survivre en préservant en eux ce qu’il reste d’humanité…
Pas de « happy end » à cette aventure, mais une victoire : celle de la vie qui renaît et perpétue l’espoir.


Miguel

Sans jamais trop parler
Il voyageait seul, sans amis
Comme un fantôme, à l’aube
Sitôt là, sitôt parti
Par les bois, il se faufilait
Vers la jeune femme qui accourait
Vers lui sur le chemin
Au mur du jardin

« Miguel adoré
Toujours, je tairai
Nul ne saura jamais
Ce que, moi, je sais »

Il souriait, posait sa tête sur son cœur
Lui disait « Je n’ai pas peur
Je sais qu’ils me guettent à la frontière
Sur la rivière
Où j’ai nagé déjà
Pour voir mon seul et grand amour
Des centaines de fois »
« Oh, mon doux Miguel chéri
Je t’aimerai toute ma vie »

Au Sud il était né
Au Mexique, il paraît
Et abandonné
Par son père sitôt né
Mais sa mère, tendrement, l’aimait
Et l’amenait chaque année
A la grande cathédrale de Saint-Augustin

« Miguel, mon enfant
Est-ce que tu entends
Ma misère sonner
Ne le dis jamais »

Tous les soir, en s’endormant, il pleurait
Et jurait de tout changer
Alors il sortit, décrochant du mur le pistolet
Sachant qu’elle comprendrait
Pour l’arrêter vint un gendarme
Dans sa main bondit son arme
« Oh, Miguel », sa mère cria
« Sauve-toi ou tu mourras »

Ainsi finit l’histoire
De son amour sans frontière
Fort comme le chêne
Doux comme la bruyère
Et l’enfant qu’elle portait
En ce triste jour, est né
Au moment où on l’exécutait

« Miguel, mon amant
Est-ce que tu entends
Nul ne saura jamais
Ce que, moi, je sais »

Elle souriait, posait l’enfant sur son cœur
Et disait « Je n’ai pas peur
Je sais qu’ils te guettent à la frontière
Sur la rivière
Où souvent tu nageas
Pour voir sourire ton seul amour
Des centaines de fois
Oh, mon doux Miguel chéri
Je t’aimerai toute ma vie »

(Traduction – Adaptation : Polyphrène)

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