vendredi 21 juin 2013

My uncle used to love me but she died

My uncle used to love me but she died
A chicken ain't chicken 'til he's licken good and fried
Keep on the sunny side
My uncle used to love me but she died

Who'll give me quarter, thirty cents for a ring of keys
Three sixty-five for a dollar bill of groceries
I'll have me a car of my own someday but 'til then I need me a ride
My uncle used to love me but she died

My uncle used to love me but she died
A chicken ain't chicken 'til he's licken good and fried
Keep on the sunny side
My uncle used to love me but she died

Hamburger cup of coffee lettuce and tomato
Two times a dime to see a man kiss the alligater
One more time around free on the ferris wheel ride
My uncle used to love me but she died

My uncle used to love me but she died
A chicken ain't chicken 'til he's licken good and fried
Keep on the sunny side
My uncle used to love me but she died

Apples are for eatin and snakes are for hissin
I've heard about a huggin' and I've heard about kissin'
I read about it free in a fifty cent illustrated guide
My uncle used to love me but she died

My uncle used to love me but she died
A chicken ain't chicken 'til he's licken good and fried
Keep on the sunny side
My uncle used to love me but she died

Well my uncle used to love me but she died
A chicken ain't chicken 'til he's licken good and fried
Keep on the sunny side
My uncle used to love me but she died



A première vue, cette chanson représente une autre pitrerie de Roger Miller, et le plaisir qu’il prend à prononcer « died » comme un râle éructatoire a tout de la facétie de cour de récréation. Cette chanson eut un grand succès populaire, et conforta la place de Roger Miller comme amuseur public et hôte régulier du « Muppets’ Show ». D’aucuns s’interrogèrent sur le sens du titre  comme de l’ensemble des paroles de ce texte, et le sentiment général était qu’il s’agissait d’un simple enchaînement de billevesées, sans autre but que de susciter l’hilarité : une gaminerie parmi tant d’autres.
Et pourtant…
Sans tomber dans le cliché du « clown triste », ni vouloir faire de la psychologie à un dollar, je me permets de prétendre ici que cette chanson me paraît parfaitement limpide, et profondément émouvante.
Qui n’a pas le souvenir, étant tout petit enfant, de cet oncle ou cette tante d’âge indéfinissable, aux traits ridés et cheveux clairsemés au point que toute caractéristique de genre eut quasiment disparu ? Du reste, pour un tout petit enfant, qui n’a pas encore pu voir grandir, vieillir, et mourir, les personnes ne sont que leur présent, et la notion de genre est moins pertinente que l’attention et l’affection qu’on leur porte. L’imagination n’est alors pas bridée par la connaissance, et rien n’est impossible.
Tout petit, pour ma part, du temps ou les religieux portaient soutane, je pensais que les curés n’avaient pas deux membres inférieurs articulés, mais seulement deux pieds au bout d’une sorte de pédoncule. Du reste, je n’en avais jamais vu courir : C.Q.F.D. !
Cette vieille personne, donc, originale, fantaisiste, peut-être même un peu folle, certainement non conformiste, était toujours prête à offrir aux enfants que nous étions un moment d’évasion, tolérant ou suscitant les petites transgressions de la discipline imposée par les parents, sollicitant notre aide pour avoir le prétexte de nous gratifier plus que de raison avec la monnaie des courses. C’était elle qui mettait de la moutarde sur nos steaks hachés, et du piment dans nos vies. C’était elle qui conduisait une automobile, et nous faisait découvrir les joies de la vitesse (100 à l’heure !). C’était elle qui nous emmenait au cinéma, au cirque, ou à la foire, et s’amusait avec nous des attractions les plus saugrenues sans prétention éducative. C’était elle aussi qui nous accueillait les jeudis ou les dimanches dans son logis – capharnaüm  où traînaient des romans photos « à l’eau de rose » que jamais nos parents eux-mêmes ne nous eussent laissé lire. C’était elle qui nous faisait écouter les chansons modernes que nos chastes oreilles entendaient avec enchantement et incompréhension. C’était elle qui nous donnait des leçons d’espièglerie, et qui nous montrait qu’il faut garder une âme d’enfant pour n’être pas abimé par la vie.
Et cette vieille personne – homme ou femme, qu’importe – est morte…
Et notre enfance avec elle.



Mon Oncle M’Aimait Bien Mais Elle Est Morte

Mon oncle m’aimait bien mais elle est morte
Un poulet n’est un poulet que frit à la sauce forte
Chantons, la vie est courte
Mon oncle m’aimait bien mais elle est morte

Qui donc va me donner deux dollars pour trouver ses clefs
Et trois pour des courses à un dollar chez l’épicier ?
J’aurai une voiture à moi un jour ; pour l’heure il faut qu’on me transporte
Mon oncle m’aimait bien mais elle est morte

Mon oncle m’aimait bien mais elle est morte
Un poulet n’est un poulet que frit à la sauce forte
Chantons, la vie est courte
Mon oncle m’aimait bien mais elle est morte

Café, hamburger, et laitue pour la chlorophylle
Vingt centimes pour voir un gars embrasser le crocodile
Trois tours sur la grande roue et une place est offerte
Mon oncle m’aimait bien mais elle est morte

Mon oncle m’aimait bien mais elle est morte
Un poulet n’est un poulet que frit à la sauce forte
Chantons, la vie est courte
Mon oncle m’aimait bien mais elle est morte

Les pommes, c’est pour manger, les serpents pour siffler
Je sais comment caresser, je sais comment embrasser
J’ai lu ça dans un roman-photo écrit par une experte
Mon oncle m’aimait bien mais elle est morte

Mon oncle m’aimait bien mais elle est morte
Un poulet n’est un poulet que frit à la sauce forte
Chantons, la vie est courte
Mon oncle m’aimait bien mais elle est morte

Bon, mon oncle m’aimait bien mais elle est morte
Un poulet n’est un poulet que frit à la sauce forte
Chantons, la vie est courte
Mon oncle m’aimait bien mais elle est morte

(Traduction – Adaptation : Polyphrène)

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