With the weight of days
The end of time has just begun
I hear it call your name
And no straining of the string
Can reverse what will begin
Some let go and some hold on
There is no mistake
If I could wash all ill away
Tell me would you stay?
And no lovers sin
Can reverse what will begin
Agnes Obel vient de
sortir son troisième album, « Citizen of Glass »,
dans lequel on retrouve ses rythmes et ses sonorités caractéristiques, sa voix
éthérée, sa poésie onirique, autour de l’idée de transparence qu’exprime le
titre de l’album et de cette chanson. Abandonnant résolument la contrainte de
la rime, s’émancipant de la métrique classique, elle affirme son style, avec
des mélodies en apesanteur qui forment, comme la fumée d’un encens, d’étranges
volutes mouvantes au travers desquelles filtre une lumière aux couleurs
changeantes. J’avoue quelque fierté à avoir, dès la sortie de « Riverside »,
reconnu un talent hors du commun, consacré désormais par un succès mondial. Agnes Obel joue avec les sons, et sa voix,
à la voix intime et surnaturelle, nous élève vers des rêveries magiques.
Si la transparence est le thème de cet album, les textes
peuvent en paraître opaques. Agnes Obel
en donne cependant, dans les interviews qu’elle accorde sans cependant se
dévoiler, une idée
générale : celle de l’exposition totale, par la médiatisation extrême
d’Internet et des réseaux sociaux, des moindres détails de nos vies, jusqu’à en
être dépossédés. Événements, sentiments, émotions, idées… tout est partagé des
milliers, des millions de fois au point d’être totalement banalisé. Et tout est
analysé, mesuré, pondéré par des algorithmes qui déterminent notre « profil »
et nous vendent aux vendeurs qui nous vantent, pour nous vendre, ce qui doit
nous convenir. Le progrès technique est si rapide, et son invasion de nos vies
si complète, que notre capacité et notre vitesse d’adaptation sont dépassées. Le
mur du sens de la civilisation a été franchi, et nous filons dans une direction
inconnue en laissant notre pensée dernière nous, dans un sillage de vapeur que
le temps et les vents dispersent.
ALN
Citoyen de Verre
Tire de mon cœur une goutte noire
Par le poids des jours
La fin du temps a commencé
Je l’entends t’appeler
Et tendre la corde ne pourrait
Arrêter c’ qui va commencer
Certains lâchent, d’autres tiennent bon
Il n’y a pas d’erreur
Si je lavais toute maladie
Resterais-tu, dis ?
Des amants, nul péché
N’arrête c’ qui va commencer
(Traduction – Adaptation : Polyphrène)
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