And we lived an endless night
And there was nothing left that you could feel
That's how it would be
What my life would seem to me
If I didn't have your love to make it real
If the stars were all unpinned
And a cold and bitter wind
Swallowed up the world without a trace
Ah, well that's where I would be
What my life would seem to me
If I couldn't lift the veil and see your face
And if no leaves were on the tree
And no water in the sea
And the break of day had nothing to reveal
That's how broken I would be
What my life would seem to me
If I didn't have your love to make it real
If the sun would lose its light
And we lived in an endless night
And there was nothing left that you could feel
If the sea were sand alone
And the flowers made of stone
And no one that you hurt could ever heal
Well that's how broken I would be
What my life would seem to me
If I didn't have your love to make it real
Comme la première
(ou la dernière) étoile dans le ciel, comme la première (ou la dernière) fleur
sur la prairie, voici, au sein de l’album « You want it darker » une sublime
chanson d’amour, absolue, intemporelle, parfaitement Cohénienne : s’agit-il de l’amour
d’un homme pour une femme ou d’un humain pour son créateur ? L’un n’exclut
pas l’autre et chacun peut entendre ce qui l’aide. Léonard Cohen a toujours mêlé l’érotisme
(au sens le plus pur), et la spiritualité quand d’autres se contentent de
rapprocher ou d’opposer Éros
et Thanatos ! Il va ici plus loin, au-delà du corps et de ses désirs,
pour illustrer l’essentialité de l’amour qui éclaire, qui anime, et qui donne
un sens à la vie. Sans amour, la vie est sombre et vide. Par l’amour, la vie
devient vraie, réelle, perceptible. Cela n’exclut pas, bien sûr, la souffrance.
Pour aimer, il faut accepter de sentir le froid comme le chaud, la douleur
comme le plaisir, mais l’amour leur donne un sens et peut guérir toutes les
blessures. Au cœur de ces évocations poétiques, Léonard Cohen nous offre ainsi une de ses
petites phrases qui en disent plus que de long discours : « …and
(if) no one that you hurt could ever heal » (et si personne de ceux
que tu blesses ne pouvait jamais cicatriser). Ces quelques mots évoquent ceux
de Tom Jones dans « Try to remember »
(musique de Harvey
Schmidt, chanson rendue célèbre par Harry Belafonte) :
« Without a
hurt, the heart is hollow » (sans une blessure, le cœur est vide). Il
y a, certes, des peines et des chagrins d’amour, mais il n’y a pas d’ombre sans
lumière. « If
I never loved, I never would have cried » chantait Paul Simon (I am a Rock).
Pourrait-on en venir à regretter de n’avoir pas pleuré ?
Léonard Cohen le dit si bien :
l’amour est la lumière qui révèle les couleurs comme les ombres de la vie.
A Hélène
Si je n’avais pas
ton Amour
Si aucun soleil ne
luit
Nous plongeant
toujours dans la nuit
Et nous laissant
insensibilisés
Ce serait comme ça
Que la vie serait
pour moi
Sans ton amour pour
la réaliser
Si toutes les
étoiles tombaient
Si un vent froid et
mauvais
Engloutissait le
monde à son passage
Eh bien, moi, j’en
serais là
La vie serait ça
pour moi
Si je n’peux, sous
le voile, voir ton visage
Plus de feuilles à
l’arbre, comme l’hiver
Plus une goutte
d’eau dans la mer
Si l’aurore n’avait
plus rien à exposer
Je serai brisé
comme ça
La vie serait ça
pour moi
Sans ton amour pour
la réaliser
Si aucun soleil ne
luit
Nous plongeant
toujours dans la nuit
Et nous laissant
insensibilisés
Si la mer n’était
que sable
Et les fleurs aux
pierres semblables
Ceux qu’on blesse
ne pouvant cicatriser
Je serai brisé
comme ça
La vie serait ça
pour moi
Sans ton amour pour
la réaliser
(Traduction –
Adaptation : Polyphrène)
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