mercredi 2 novembre 2016

If I Didn't Have Your Love

If the sun would lose its light
And we lived an endless night
And there was nothing left that you could feel
That's how it would be
What my life would seem to me
If I didn't have your love to make it real

If the stars were all unpinned
And a cold and bitter wind
Swallowed up the world without a trace
Ah, well that's where I would be
What my life would seem to me
If I couldn't lift the veil and see your face

And if no leaves were on the tree
And no water in the sea
And the break of day had nothing to reveal
That's how broken I would be
What my life would seem to me
If I didn't have your love to make it real

If the sun would lose its light
And we lived in an endless night
And there was nothing left that you could feel
If the sea were sand alone
And the flowers made of stone
And no one that you hurt could ever heal
Well that's how broken I would be
What my life would seem to me
If I didn't have your love to make it real


Comme la première (ou la dernière) étoile dans le ciel, comme la première (ou la dernière) fleur sur la prairie, voici, au sein de l’album « You want it darker » une sublime chanson d’amour, absolue, intemporelle, parfaitement Cohénienne : s’agit-il de l’amour d’un homme pour une femme ou d’un humain pour son créateur ? L’un n’exclut pas l’autre et chacun peut entendre ce qui l’aide. Léonard Cohen a toujours mêlé l’érotisme (au sens le plus pur), et la spiritualité quand d’autres se contentent de rapprocher ou d’opposer Éros et Thanatos ! Il va ici plus loin, au-delà du corps et de ses désirs, pour illustrer l’essentialité de l’amour qui éclaire, qui anime, et qui donne un sens à la vie. Sans amour, la vie est sombre et vide. Par l’amour, la vie devient vraie, réelle, perceptible. Cela n’exclut pas, bien sûr, la souffrance. Pour aimer, il faut accepter de sentir le froid comme le chaud, la douleur comme le plaisir, mais l’amour leur donne un sens et peut guérir toutes les blessures. Au cœur de ces évocations poétiques, Léonard Cohen nous offre ainsi une de ses petites phrases qui en disent plus que de long discours : « …and (if) no one that you hurt could ever heal » (et si personne de ceux que tu blesses ne pouvait jamais cicatriser). Ces quelques mots évoquent ceux de Tom Jones dans « Try to remember » (musique de Harvey Schmidt, chanson rendue célèbre par Harry Belafonte) : « Without a hurt, the heart is hollow » (sans une blessure, le cœur est vide). Il y a, certes, des peines et des chagrins d’amour, mais il n’y a pas d’ombre sans lumière. « If I never loved, I never would have cried » chantait Paul Simon (I am a Rock). Pourrait-on en venir à regretter de n’avoir pas pleuré ?
Léonard Cohen le dit si bien : l’amour est la lumière qui révèle les couleurs comme les ombres de la vie.
 
A Hélène



Si je n’avais pas ton Amour

Si aucun soleil ne luit
Nous plongeant toujours dans la nuit
Et nous laissant insensibilisés
Ce serait comme ça
Que la vie serait pour moi
Sans ton amour pour la réaliser

Si toutes les étoiles tombaient
Si un vent froid et mauvais
Engloutissait le monde à son passage
Eh bien, moi, j’en serais là
La vie serait ça pour moi
Si je n’peux, sous le voile, voir ton visage

Plus de feuilles à l’arbre, comme l’hiver
Plus une goutte d’eau dans la mer
Si l’aurore n’avait plus rien à exposer
Je serai brisé comme ça
La vie serait ça pour moi
Sans ton amour pour la réaliser

Si aucun soleil ne luit
Nous plongeant toujours dans la nuit
Et nous laissant insensibilisés
Si la mer n’était que sable
Et les fleurs aux pierres semblables
Ceux qu’on blesse ne pouvant cicatriser
Je serai brisé comme ça
La vie serait ça pour moi
Sans ton amour pour la réaliser


(Traduction – Adaptation : Polyphrène)

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