mercredi 27 novembre 2019

Thanks for the dance

 
 
 
 
 
 
 
 
Thanks for the dance, titre éponyme de l’album posthume de Leonard Cohen, n’évoque pas le simple désespoir, mais l’absence même d’objet d’espoir. Lorsque le rouleau de la vie s’est déroulé jusqu’au bout, lorsque la musique cesse, lorsque la lumière s’éteint, les rêves et les illusions s’évanouissent, laissant voir le néant. Et l’âme, dos au néant, regarde en arrière, pour un dernier salut, un premier ou un dernier merci. Chacun a joué son rôle. Ce n’était qu’un rôle, mais il apportait du plaisir – un plaisir superficiel, certes, mais dont on goûterait encore, si seulement… Un pas en avant, un pas en arrière, un pas de côté, quelques faux pas… Les pas, tant bien que mal, se sont accordés. Pour un peu, c’était l’amour ou, du moins, ses contours. Et chacun était vrai, dans ses qualités comme dans ses défauts. C’est passé trop vite, bien sûr, trop vite pour être du bonheur, car qu’est-ce que le bonheur s’il n’est éternel ? Merci quand-même. Encore un pas en avant et…
Adieu, Léonard
C’est tout ce que tu nous laisses qui nous aide à vivre au présent. Qu’avons-nous de mieux à espérer que d’avoir été aussi bien, aussi bon que possible, jusqu’au bout ?
 
 
Merci pour la danse
 
Merci pour la danse
Désolé qu’tu sois lasse
A peine la soirée commence
 
Merci pour la danse
Épouse de l’inspiré
Un-deux-trois, un-deux-trois, un
 
Une rose dans tes cheveux
Tes épaules sont nues
Tu as toujours porté cette tenue
Alors, monte la musique
Et verse le vin
Reste à la surface
La surface est bien
Pas besoin d’aller plus profond
 
Merci pour la danse
On dit qu’nous sommes mariés
Un-deux-trois, un-deux-trois, un
Merci pour la danse
Et le bébé que tu portais
C’était presque une fille, ou un fils
 
On n’peut qu’se demander
Lequel de nous deux est
Le plus désespéré
Et plus correct
Nous sommes joints par l’esprit
Joints au pubis
Joint dans la panique
Nous d’mandant si
Nous parvenons ainsi
A quelque accord
 
C’était bien, c’était vite
Nous premiers, nous derniers
Sur la file du
Temple du Plaisir
Mais le vert était si vert
Et le bleu était si bleu
J’étais si Moi
Et tu étais si toi
La crise était légère
Comme une plume
 
Merci pour la danse
C’était l’enfer, c’était super, c’était drôle
Merci pour toutes les danses
Un-deux-trois, un-deux-trois, un
 
(Traduction – Adaptation : Polyphrène)

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