mercredi 27 novembre 2019

The night of Santiago

She said she was a maiden
That wasn't what I heard
For the sake of conversation
I took her at her word
The lights went out behind us
The fireflies undressed
The broken sidewalk ended
I touched her sleeping breasts
They opened to me urgently
Like lilies from the dead
Behind a fine embroidery
Her nipples rose like bread
Then I took off my necktie
And she took off her dress
My belt and pistol set aside
We tore away the rest

The night of Santiago
And I was passing through
So I took her to the river
As any man would do

Her thights they slipped away from me
Like schools of startled fish
Though i’ve forgotten half my life
I still remember this
Now as a man I won’t repeat
The things she said aloud
Except for this my lips are sealed forever
And for now
And soon there’s sand in every kiss
And soon the dawn is ready
And soon the night surrenders
To a daffodil machete
I gave her something pretty
And I waited ’til she laughed
I wasn’t born a gipsy
To make a woman sad

The night of Santiago
And I was passing through
I took her to the river
As any man would do

The night of Santiago
And I was passing through
I took her to the river
As any man would do

I didn't fall in love of course
It's never up to you
But she was walking back and forth
And I was passing through
When I took her to the river
In her virginal apparel
When I took her to the river
On that night of Santiago
And yes she lied about it all
Her children and her husband
You were born to judge the world
Forgive me but I wasn't

The night of Santiago
And I was passing through
So I took her to the river
As any man would do

The night of Santiago
And I was passing through
So I took her to the river
As any man would do

The night of Santiago
And I was passing through
So I took her to the river
As any man would do

The night of Santiago
And I was passing through
So I took her to the river
As any man would do




Une simple aventure, que l’on dirait aujourd’hui consensuelle, engagée sur de « pieux mensonges » dont nul n’est dupe, juste pour échapper un instant à la solitude à deux, céder à l’appel de la chair, sans lendemain, sans illusion. C’est ce que confesse Leonard Cohen dans ce récit, inspiré de « La Casada Infiel » de Frederico Garcia Lorca, qui figure sur son album posthume « Thanks for the dance », comme pour illustrer ce qui a jalonné sa vie et laissé, ici et là, des souvenirs en demi-teinte : L’idée d’un possible, le sentiment confus d’une faute inéluctable, la nécessaire indulgence réciproque, l’enivrante nostalgie du trouble… Mais qui êtes-vous pour juger, conclut Leonard. Si les circonstances vous ont épargnés, en pouvez-vous tirer fierté ?

Et l’on pense à la Pénélope de Georges Brassens

    « Les soirs de vague à l'âme
    Et de mélancolie
    N'as-tu jamais en rêve
    Au ciel d'un autre lit
    Compté de nouvelles étoiles ?…

    N'aies crainte que le ciel
    Ne t'en tienne rigueur,
    Il n'y a vraiment pas là
    De quoi fouetter un cœur »


La Nuit de Santiago

Elle se disait demoiselle
Ce n’est pas c’ qu’on m’avait dit
Sur un mode confidentiel
J’l’ai prise au mot, pardi
Derrière nous, tout s’est éteint
Les lucioles comme les bougies
Le trottoir brisé a pris fin
J’ai touché ses seins assoupis
Ils ont aussitôt fleuri
Comme des lis funéraires
Sous une fine broderie
Ses tétons comm’ pain levèrent
J’ai enlevé ma cravate
Elle ôta sa robe d’un geste
J’ai déposé mon arme en hâte
Nous déchirâmes le reste

La nuit de Santiago
Et j’étais de passage
Alors j’l’ai menée en bateau
Des hommes, c’est l’usage

Comme un banc de poissons surpris
Ses cuisses m’échappaient des mains
Bien qu’j’oublie la moitié d’ma vie
Encore, je m’en souviens
Comme un homme, je n’répéterai pas
Ce qu’elle m’a dit tout haut
Hormis cela, mes lèvres ne n’ouvriront pas
Et pour l’heure
Bientôt les baisers sont de sable
Et bientôt l’aube est probable
Et bientôt la nuit vacille
Face à une machette-jonquille
Je lui ai donné du bon temps
Et j’ai attendu qu’elle rie
Je ne suis pas né gitan
Pour rendre une femme triste

La nuit de Santiago
Et j’étais de passage
Je l’ai menée en bateau
Des hommes, c’est l’usage

La nuit de Santiago
Et j’étais de passage
Je l’ai menée en bateau
Des hommes, c’est l’usage

J’n’étais pas amoureux, je gage
Ça n’se commande pas
Mais j’étais de passage
Et elle f’sait les cent pas
Quand je l’ai menée en bateau
Dans son appareil virginal
Quand je l’ai menée en bateau
Cette nuit de Santiago
Et, oui, bien sûr elle me mentait
Sur ses enfants, son mari
Vous pensez pouvoir juger
Moi pas, désolé, tant pis

La nuit de Santiago
Et j’étais de passage
Je l’ai menée en bateau
Comme tout homme l’aurait fait

La nuit de Santiago
Et j’étais de passage
Je l’ai menée en bateau
Comme tout homme l’aurait fait

La nuit de Santiago
Et j’étais de passage
Je l’ai menée en bateau
Comme tout homme l’aurait fait

La nuit de Santiago
Et j’étais de passage
Je l’ai menée en bateau
Des hommes, c’est l’usage

(Traduction – Adaptation : Polyphrène)

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