“Fingerprints” figurerait sans surprendre dans une compilation de musique
Country, tant par son orchestration que par la vivacité de sa mélodie. C’est
pourtant bien une chanson de Léonard Cohen, et elle porte clairement, sinon ses
empreintes digitales, du moins sa signature, par un texte qui pousse la
métaphore jusqu’au surréalisme.
On pourrait en faire un résumé sommaire et dire que l’amour fusionnel
aboutit à la perte d’identité, mais ce que chante Léonard Cohen est beaucoup
plus subtil, évoquant l’asymétrie des relations humaines, et leur dévalorisation
lorsqu’elles s’inscrivent dans un cadre conventionnel, par exemple lorsque l’on
grave son nom « au bas d’un parchemin ». C’est là l’un des paradoxes
de l’amour, qui ne fleurit vraiment que dans la confiance, mas s’étiole dans la
certitude.
Mes Empreintes (digitales)
J(e)’ t’ai touchée une fois de trop
Et je n(e)’ sais plus qui je suis
Car mes empreintes digitales
S’effacent des doigts que j’essuie
Je les ai appelées tout(e)’ la nuit
Sans qu’elles me prennent au sérieux
La dernière fois que je les vis
Elles glissaient dans tes cheveux
Mes empreintes, mes empreintes
Où êtes-vous donc, mes empreintes ?
Je pensais partir ce matin
Alors, j’ai vidé ton tiroir
Et ce sont cent mille empreintes que
Sur le sol j’ai vu choir
Tu n(e)’ t’es pas arrêtée pour les ramasser
Perdre n’est pas ton souci
Tu ne sais sans doute même pas
Quelles empreintes sont à qui
Mes empreintes, mes empreintes
Où êtes-vous donc, mes empreintes ?
Maintenant, tu veux m’épouser
Vers l’autel, tu veux t’avancer
Sous une pluie de confettis d’empreintes
C(e)’ n’est pas mon genre, tu sais
Bien sûr, j’aimerais t’épouser mais
Je n(e)’ me vois pas au bras
D’une fille qui m’a connu quand
J’avais mes empreintes aux doigts
Mes empreintes, mes empreintes
Où êtes-vous donc, mes empreintes ?
Mes empreintes, mes empreintes
Où êtes-vous donc, mes empreintes ?
(Traduction – Adaptation : Polyphrène)
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