The water seeped into his shoes and the drizzle turned to snow
His eyes were red, his hopes were dead and the wine was runnin' low
And the old man came home
From the forest
His tears fell on the sidewalk as he stumbled in the street
A dozen faces stopped to stare but no one stopped to speak
For his castle was a hallway and the bottle was his friend
And the old man stumbled in
From the forest
Up a dark and dingy staircase the old man made his way
His ragged coat around him as upon his cot he lay
And he wondered how it happened that he ended up this way
Getting lost like a fool
In the forest
And as he lay there sleeping a vision did appear
Upon his mantle shining the face of one so dear
Who'd loved him in the springtime of a long-forgotten year
When the wildflowers did bloom
In the forest
She touched his grizzled fingers and she called him by his name
And then he heard the joyful sound of children at their games
In an old house on a hillside in some forgotten town
Where the river runs down
From the forest
With a mighty roar the big jet soars above the canyon streets
And the con men con but life goes on for the city never sleeps
And to an old forgotten soldier the dawn will come no more
For the old man has come home
From the forest
Combien de vies ont ainsi basculé dans ce désert où la solitude prend le
goût de l’alcool ? D’un premier espoir à un premier amour, d’un premier
échec à une première blessure, puis une éternité de souffrance. Et la nuit,
froide et vide, descend sur ces cœurs esseulés, envahit ces âmes meurtries et
impose un silence coupable.
Car la souffrance est une pénitence pour ces femmes et ces hommes qui
restent sur le bord de la route du bonheur, persuadés d’être porteurs d’une
tare, d’un vice, d’une difformité du corps ou du cœur justifiant leur échec. La
littérature en a fait des destins romantiques, mais leur quotidien est
terriblement prosaïque, cheminant sur un étroit sentier, tout au fond du profond
canyon des sentiments : si profond que le soleil ne l’atteint pas, si
étroit que le ciel n’est qu’un toit, si encaissé qu’on ne peut en sortir et
grimper vers les cimes pour apercevoir l’horizon. Tout ce qui pourrait
réveiller la souffrance et faire entrevoir le bonheur perdu est soigneusement
évité. De petites obsessions, de petites ou grandes addictions, de petites
distractions, et de petits plaisirs sans saveur, occupent les temps démesurés
de solitude. Qui, autour d’eux, pourrait imaginer ce que représente un rire
partagé, un regard vraiment échangé, un mot véritablement personnel ?
Au fond de ces cœurs engourdis par le froid brûle encore, doucement,
discrètement, le désir d’aimer. Un espoir fou fait parfois irruption dans les
rêves, mais aucune fée, aucun magicien, aucun rédempteur ne vient à leur
secours, et la tristesse accompagne l’angoisse du néant sur le chemin qui
descend, inexorablement.
Gordon Lightfoot chante avec une grande émotion ce drame de la solitude, et
joint sa voix à celles des Beatles dans « The Lonely People », Paul Simon
dans « I Am A Rock », Ralph McTell dans « Streets of London »,
ou David McWilliams dans « The Days of Pearly Spencer », parmi tant d’autres.
Retour de la Forêt
Les néons brillaient, mais le vent froid agitait les sapins
L’eau coulait dans ses chaussures, et la neige chassait le crachin
Tout espoir éteint, les yeux rouges et bientôt à court de vin
Le vieil homme est rentré
De la forêt
Ses larmes tombant sur le trottoir, il titubait dans la nuit
Quelques uns le dévisageaient, nul ne s’adressait à lui
Car un hall était son château, la bouteille son seul ami
Et le vieil homme revenait
De la forêt
Sous un vieil escalier crasseux, au fond d’une sombre impasse
Se couvrant de son manteau, s’étendit sur sa paillasse
Cherchant, pour la millième fois, les raisons de sa disgrâce
Comme un fou égaré
Dans la forêt
Et, tandis qu’il dormait là, lui vint une vision
Celle d’un visage adoré, penché sur ses haillons
Et qui, en ce lointain printemps, l’aimait avec passion
Quand les arbres fleurissaient
Dans la forêt
Elle toucha ses doigts jaunis et appela son nom
Il entendit des cris de joie d’enfants, et leurs chansons
Dans une ville perdue, devant une vieille maison
Quand la rivière descendait
De la forêt
Survolant les rues étroites et encaissées, l’avion rugit
Les escrocs volent et la vie continue dans la ville sans répit
Mais l’aube ne viendra plus pour le vieux soldat mort dans l’oubli
Car le vieil homme est rentré
De la forêt
(Traduction – Adaptation : Polyphrène)
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