Old friends
Old friends
Sat on their park bench like bookends.
A newspaper blown through the grass
Falls on the round toes
On the high shoes
Of the old friends.
Old friends,
Winter companions, the old men
Lost in their overcoats,
Waiting for the sunset.
The sounds of the city,
Sifting through trees,
Settle like dust
On the shoulders
Of the old friends.
Can you imagine us, years from today,
Sharing a park bench quietly?
How terribly strange to be seventy!
Old friends,
Memory brushes the same years.
Silently sharing the same fear
Bookends
Time it was and what a time it was,
A time of innocence,
A time of confidences,
Long ago it must be,
I have a photograph,
Preserve your memories,
They’re all that’s left to you...
Sublime et poignante, cette chanson de Paul Simon, chantée en duo par Paul Simon et Art Garfunkel sur une mélodie tout aussi sublime, est suivie, sur les enregistrements, du thème musical de l’album « Bookends ». Le thème général de l’album est en effet la vieillesse et l’isolement, la perte d’autonomie, et la perte de statut social qui en résultent. L’album s’ouvre du reste sur des enregistrements de voix de personnes âgées. L’image des vieillards assis sur un banc comme des serre-livres est frappante, mais si la tristesse de la dernière étape de la vie domine, c’est la force de l’amitié ou de l’amour qui unit les êtres sur ce chemin que je veux retenir. J’ai d’ailleurs un peu trahi l’original en traduisant cette chanson, car j’ai écrit « vieux amants » et non « vieux amis », alors que, plus loin, Paul Simon précise « the old men ». La recherche d’une rime m’a poussé à cette petite trahison, mais je ne pense pas avoir altéré le message dans ce qu’il a d’essentiel : chacun est appelé à suivre ce chemin, plus ou moins long, qui conduit au terme de la vie, mais tous n’ont pas la chance d’avancer main dans la main avec un ami, un époux ou un proche. « Préservez vos souvenirs.. » conclut la chanson. Le souvenir de l’amour, de l’amitié, de la tendresse, face à l’inconcevable.
Pour terminer sur une note plus légère, je dois avouer une deuxième trahison : j’ai traduit « … to be seventy » par « à quatre-vingts ans », car l’espérance de vie a encore progressé de puis la parution de cet album, en 1968. Aujourd’hui, 70 ans, c’est à peine l’âge de la retraite !
Pour terminer sur une note plus légère, je dois avouer une deuxième trahison : j’ai traduit « … to be seventy » par « à quatre-vingts ans », car l’espérance de vie a encore progressé de puis la parution de cet album, en 1968. Aujourd’hui, 70 ans, c’est à peine l’âge de la retraite !
(Pour A.M.)
Vieux Amants
Vieux amants
Vieux amants
En serre-livres assis sur leur banc
Un journal, poussé par le vent
S’enroule sur les pieds
En gros souliers
Des vieux amants
Vieux amants
Compagnons d’hiver, les vieilles gens
Sous leurs manteaux attendent
Que le soleil descende
Les bruits des rues derrière
Les arbres filtrent et
Couvrent comme poussière
Le dos voûté
Des vieux amants
Nous imagines-tu dans quelques ans
Assis sur un banc, sagement
Ca doit être étrange, à quatre-vingts ans
Vieux amants
Souvenirs peints de la même teinte
Partagent en secret les mêmes craintes…
Serre-livres
Notre temps, et quel fut notre temps ?
Le temps de l’innocence
Le temps des confidences
Cela doit faire longtemps
J’en garde une photo
Gardez vos souvenirs
C’est tout ce qu’on vous laisse…
(Traduction – Adaptation : Polyphrène)
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