vendredi 22 octobre 2010

Sweet Sweet Smile

You're always in my heart
From early in the mornin' til it's dark
I gotta see your sweet, sweet smile every day

When I wake up in the mornin'
And I see you there
I always whisper a little prayer
I gotta see your sweet, sweet smile every day
[…]




Cette chanson, de Otha Young et Juice Newton, figure parmi les grands succès des « Carpenters ». Sur une mélodie très enlevée, valorisée par la voix si claire, sûre, et nuancée de Karen Carpenter, elle déborde d’entrain, de gaieté et d’optimisme. Dans cette période de morosité, ce stimulant de l’humeur est le bienvenu !

Doux, Doux Sourire

Tu restes dans mon cœur
Du matin éclatant aux heures sans couleur
Je vais voir ton doux, doux sourire chaque jour

Je m’éveille au son de ta voix
Et je t’aperçois
Je murmure une prière au fond de moi
Pour voir ton doux, doux sourire chaque jour

Tu vas me dire combien tu m’aimes
Ton désir suprême
Est de rester toujours avec moi
Et prendre soin de moi

Et tu m’enserreras dans tes bras
Me désireras
Et resteras toujours avec moi
Pour prendre soin de moi

Si je suis dans l’adversité
C’est toi seul que je veux à mes côtés
Pour voir ton doux, doux sourire chaque jour

Et si je suis à bout
C’est toi seul qui peux me remettre debout
Pour voir ton doux, doux sourire chaque jour

Tu vas me dire combien tu m’aimes
Ton désir suprême
Est de rester toujours avec moi
Et prendre soin de moi

Et tu m’enserreras dans tes bras
Me désireras
Et resteras toujours avec moi
Pour prendre soin de moi

Tu vas me dire combien tu m’aimes
Ton désir suprême
Est de rester toujours avec moi
Et prendre soin de moi

Et tu m’enserreras dans tes bras
Me désireras
Et resteras toujours avec moi
Pour prendre soin de moi

Tu restes dans mon cœur
Du matin éclatant aux heures sans couleur
Je vais voir ton doux, doux sourire chaque jour
Je vais voir ton doux, doux sourire chaque jour
Je vais voir ton doux, doux sourire chaque jour


(Traduction - Adaptation : Polyphrène)

dimanche 17 octobre 2010

The Window

Why do you stand by the window
Abandoned to beauty and pride
The thorn of the night in your bosom
The spear of the age in your side
Lost in the rages of fragrance
Lost in the rags of remorse
Lost in the waves of a sickness That loosens the high silver nerves

Oh chosen love, Oh frozen love
Oh tangle of matter and ghost
Oh darling of angels, demons and saints
And the whole broken-hearted host
Gentle this soul
[…]



Léonard Cohen décrit cette chanson comme « une sorte de prière… fondée sur un ancien poème Perse… pour rassembler les deux parties de l’âme ». Elle s’ouvre sur une description poignante de l’être accablé par le poids de son humanité, devant « la fenêtre », seuil d’un autre monde, miroir de son âme, ou seule issue de sa prison ? Comme souvent chez LC, les références bibliques sont très présentes, et contribuent à la dimension mystique d’une chanson étrange, un peu psalmodiée, mais dont le refrain « remplit » l’âme d’un souffle d’espoir.

La Fenêtre

Pourquoi rester à la fenêtre
Cédant à beauté et fierté
L’épine de la nuit dans ton ventre
L’épieu de l’âge dans ton côté
Soumise aux assauts des senteurs
Soumise aux lambeaux du remords
Soumise aux vagues d’une nausée
Qui laisse tes nerfs d’argent épuisés

Amour choisi, amour transi
Fatras de matière et d’esprit
Par les anges, les démons, les saints, chéri
Comme par la troupe des cœurs meurtris
Calme cette âme

Du nuage d’onction avance-toi
Embrasse la joue de la lune
La nouvelle Jérusalem flamboie
Qu’attendre la nuit dans la ruine
Sans dire mot de ta souffrance
Sans laisser de témoin morose
Mais grimpe à tes larmes en silence
Comme à l’échelle d’épines d’une rose

Amour choisi, amour transi
Fatras de matière et d’esprit
Par les anges, les démons, les saints, chéri
Comme par la troupe des cœurs meurtris
Calme cette âme

Puis, sur le feu, pose ta rose
Au soleil offre le feu
Offre le soleil au grandiose
Dans les bras du tout-puissant aux cieux
Car d’une lettre rêve le tout-puissant
Rêve de la mort d’une lettre
Oh, béni sois-tu, balbutiement
Du verbe se faisant la chair de l’être

Amour choisi, amour transi
Fatras de matière et d’esprit
Par les anges, les démons, les saints, chéri
Comme par la troupe des cœurs meurtris
Calme cette âme
Calme cette âme

(Traduction - Adaptation : Polyphrène)

samedi 16 octobre 2010

Ruby Tuesday

She would never say where she came from
Yesterday don't matter if it's gone
While the sun is bright
Or in the darkest night
No one knows
She comes and goes

Goodbye, Ruby Tuesday
Who could hang a name on you?
When you change with every new day
Still I'm gonna miss you...
[…]




Un “tube” planétaire des « Rolling Stones » (chanson de Brian Jones et Keith Richards, créditée Jagger/Richards), « Ruby Tuesday » met au féminin le mythe très classique et très souvent chanté du « cœur aventurier », sans amarres, sans limites, sans fardeau…

‘… Il faut de temps en temps
Que je change un peu de vie,
Que je change un peu de vent »,
chantait Joe Dassin.

La liberté dans la polygamie sérielle est un mythe - ou un fantasme - qui nourrit les rêveries quand le cœur se sent à l’étroit.

Brassens l’a chanté avec une infinie délicatesse dans « Pénélope » :
« Toi l'épouse modèle…
…N'as tu jamais en rêve
Au ciel d'un autre lit
Compté de nouvelles étoiles »


En rajoutant ensuite, avec l’absolution :
« Il n'y a vraiment pas là
De quoi fouetter un cœur…
…C'est la face cachée
De la lune de miel… »


Mais ce que décrit Brassens est tout autre chose qu’une agitation génésique. C’est la recherche du romantisme qui s’est peu à peu évaporé dans une relation « stable ». C’est la quête d’une émotion capable de réveiller le désir. C’est le rêve que quelques mots, un regard, un geste, une caresse, viennent faire renaître l’amour.


Mardi Rubis

Sans jamais vouloir dire d’où elle vient
Hier ne compte plus quand vient demain
Quand le soleil luit,
Au plus noir de la nuit
On n’ sait pas
Elle vient et va

Adieu, Mardi Rubis
Comment mettre un nom sur toi
Si, chaque jour, tu changes de vie
Mais tu me manqueras

Pourquoi donc lui faut-il être si libre ?
Elle dit que c’est la seule façon de vivre
Ne pas être enchaînée
Sans rien à perdre ni gagner
Toute sa vie
A un tel prix

« Pas de temps à perdre », aime-t-elle dire
« Vis tes rêves, ne les laisse pas fuir
La vie est brève
Perds tes rêves
Et tu perdras ton âme
Voilà le drame ! »

Adieu, Mardi Rubis
Comment mettre un nom sur toi
Si, chaque jour, tu changes de vie
Mais tu me manqueras

(Traduction - Adaptation : Polyphrène)

vendredi 15 octobre 2010

Put Your Head on My Shoulder

Put your head on my shoulder,
Hold me in your arms, Baby
Squeeze me oh so tight, Baby
Show me that you love me too.
[…]



Un des triomphes de Paul Anka, cette chanson romantique a fait danser tant de couples qu’elle est devenue un des standards du genre.
Vu comme cela, l’amour, c’est tout simple !


Pose ta Tête sur mon Épaule
 

Pose ta tête sur mon épaule
Tiens-moi dans tes bras, chérie
Et serre-moi plus fort, chérie
Montre que tu m’aimes aussi

Puisque nos lèvres se frôlent
M’embrasseras-tu, chérie
Le baiser du soir, chérie
Car je crois que l’amour nous sourit

On dit qu’au jeu de l’amour
On ne peut pas gagner
S’il y a un chemin, je trouv’rai un jour
Le suivrai, émerveillé

Pose ta tête sur mon épaule
Tiens-moi dans tes bras, chérie
Et serre-moi plus fort, chérie
Montre que tu m’aimes aussi

(Traduction - Adaptation : Polyphrène)

dimanche 10 octobre 2010

Why Don't You Try

Why don't you try to do without him?
Why don't you try to live alone?
Do you really need his hands for your passion?
Do you really need his heart for your throne?
Do you need his labour for your baby?
Do you need his beast for the bone?
Do you need to hold a leash to be a lady?
I know you're going to make, make it on your own.
[…]



Léonard Cohen retranscrit ici la conversation d’un amant dans l’impasse, et tous les arguments qu’il peut développer pour en sortir : la provocation, la flatterie, la tentation, l’ironie, le dénigrement… Dans la dernière strophe, il en imagine l’issue, substituant à la passion de l’étreinte la contrainte de l’union.


Pourquoi n’essaies-tu pas ?
 
Pourquoi ne pas te passer de lui ?
Pourquoi ne pas vivre en solo ?
Te faut-il vraiment ses mains pour ton envie ?
Te faut-il son cœur pour trôner plus haut ?
Te faut-il son œuvre pour d’un enfant te naisse ?
Te faut-il sa bête pour ses os ?
Te faut-il, pour être une dame, tenir une laisse ?
Je sais que tu f’ras toi-même, toi-même le boulot.

Pourquoi ne veux-tu pas l’oublier ?
Ouvre donc tes jolies petites mains
Dans la vie tant d’hommes sont prêts à t’accompagner
Pour des aventures sans lendemain
Veux-tu être la douve qui entoure un manoir ?
Veux-tu être la lune qui sa caverne éclaire ?
Veux-tu donner bénédiction à son pouvoir,
Tandis qu’il sifflote devant son père, la tombe de son père ?

J’aimerais t’amener, t’amener à la cérémonie
Si je me souviens de l’itinéraire
Jack et Jill, vois-tu, seront dans leur misère unis
C’est pour tous, je crains, le temps de la prière
A l’abri, ils ont fini par se mettre
Ils sont prêts, oui, sont prêts à obéir
Leurs vœux sont difficiles : ils sont l’un pour l’autre
Que nul ne leur offre d’échappatoire, d’échappatoire pour fuir.

(Traduction – Adaptation : Polyphrène)

samedi 9 octobre 2010

Waiting for the Miracle

Baby, I've been waiting,
I've been waiting night and day.
I didn't see the time,
I waited half my life away.
There were lots of invitations
And I know you sent me some,
But I was waiting
For the miracle, for the miracle to come.
[…]




Léonard Cohen (LC), sombre et mystérieux, évoque les contradictions de l’amour et du destin. Il ne s’agit pas d’un quelconque destin écrit dans les astres ou ailleurs, mais de ce que nous sommes au fond de nous même, et qui nous rend apte ou inapte à une chose ou l’autre… comme le bonheur, par exemple. On retrouve là un thème sous-jacent à de nombreuses chansons de LC : la méconnaissance du plus profond de son âme et de son cœur peut conduire une personne à des échecs réitérés, et, surtout, à faire souffrir autour d’elle. L’introspection est nécessaire, mais difficile, et parfois illusoire, car le regard que nous portons sur nous-même est  tantôt indulgent, tantôt excessif, toujours biaisé par nos peurs, nos rêves et nos espoirs. Nous attendons tous le miracle, celui qui nous ferait sortir de nous même, nous ferait échapper à nos défauts, nos démons, nos désirs… Maintes fois, LC a chanté cet écartèlement entre une immense aspiration à l’amour, et une incapacité à échapper à ce qu’il est, et, en l’occurrence, au rôle (le mot est faible) que tiennent la poésie et la chanson dans sa vie. Pourtant, si sombre qu’elle puisse paraître, cette chanson martèle la persistance de l’espoir. On dit que « l’espoir fait vivre ». Le bonheur peut naître d’un espoir partagé, d’une volonté commune de dépasser nos limites, de surmonter nos incapacités, de vaincre le destin – et la vie est un miracle !


En Attendant le Miracle

Chérie, j’ai attendu
J’ai attendu jour et nuit
Le temps n’est pas venu
Attendu la moitié de ma vie
Que d’invitations j’ai reçues
Quelques unes étaient les tiennes
Mais j’ai attendu
Que le miracle, que le miracle advienne

Je sais combien tu m’aimais
Mais j’avais les mains liées
Cela t’a sûrement blessée
Blessée dans ta fierté
D’attendre avec tambours et trompettes
Nuit et jour sous mes persiennes
Tandis que, là haut, je guette
Que le miracle, que le miracle advienne

Je ne crois pas que ça puisse te plaire
Ici ; tu n’aimerais pas, non
Les jugements sont sévères
Il n’y a pas de distractions
C’est du Mozart, dit le maître
Mais ça semble une vieille rengaine
Quand on attend
Que le miracle, que le miracle advienne

Attendre le miracle
Il n’y a rien de plus à faire
Je n’ai pas été si heureux
Depuis la fin de la guerre

Rien de plus à faire
Quand tu sais que tu t’es fait prendre
Rien de plus à faire
En mendiant des miettes pour vivre
Rien de plus à faire
Quand il te faut toujours attendre
Attendre que le miracle advienne

Dans mes rêves, tu es revenue
C’était juste la nuit dernière
Tu étais en grande part nue
Mais en part aussi lumière
Le sable du temps coulait
Sans que tes doigts ne le retiennent
Et tu attendais
Que le miracle, que le miracle advienne

Marions nous, car nous sommes seuls
Depuis bien trop longtemps
Soyons seuls ensemble
Sommes-nous assez puissants
Pour un acte épouvantable ?
En attendant
Que le miracle, que le miracle advienne

Rien de plus à faire…

Quand tu es tombée sur le chemin
Et sous la pluie tu te vautres,
S’ils te demandent si tu vas bien
Tu dis que tu n’ peux pas te plaindre
Mais s’ils t’interrogent sans fin
Alors sois bonne comédienne
Dis que tu es là pour attendre
Que le miracle, que le miracle advienne


(Traduction – Adaptation : Polyphrène)

vendredi 8 octobre 2010

Ticket to Ride

I think I'm gonna be sad
I think it's today
Yeh
The boy that's driving me mad
Is going away.
 

He's got a ticket to ride
He's got a ticket to ride
He's got a ticket to ride
And he don't care.
[…]



Ecrite par John Lennon (créditée Lennon/McCartney), cette chanson des Beatles a fait maintes fois le tour du monde, et a été reprise par plusieurs interprètes. La version des Carpenters (mise au féminin, traduite et adaptée ci-dessous) est vocalement remarquable, et s’est assurée un très grand succès aux Etats-Unis.
Une adaptation française, assez éloignée de l’original, a été chantée par Dick Rivers, sous le titre de « Prends un ticket avec moi ».


Billet de train

Il faudrait qu’on me console
Parce qu’aujourd’hui
Oui
Le garçon dont je suis folle
Loin de moi s’enfuit
Il a son billet de train
Il a son billet de train
Il a son billet de train
Peu lui importe


Il m’a dit qu’être avec moi
L’empêchait de vivre
Oui
Tant que je serai là
Il ne serait pas libre
Il a son billet de train
Il a son billet de train
Il a son billet de train
Peu lui importe


Je n’ sais pas quelle mouche l’a piqué
Il doit s’expliquer
Il doit s’expliquer pour moi
Avant ses adieux pour me plaquer
Il doit s’expliquer
Il doit s’expliquer pour moi

Il faudrait qu’on me console
Parce qu’aujourd’hui
Oui
Le garçon dont je suis folle
Loin de moi s’enfuit
Il a son billet de train
Il a son billet de train
Il a son billet de train
Peu lui importe
Vers où

(Traduction – Adaptation : Polyphrène)

mercredi 6 octobre 2010

Freight Train

(version d'Elisabeth Cotten)
Freight train, freight train going so fast
Freight train, freight train going so fast
Please don't say what train I'm on
And they won't know what route I've gone.
Please don't tell'em what train I'm on
They won't know what route I've gone.
 

When I'm dead and in my grave
No more good times shall I pray,
Place a stone at my head and feet,
Tell the world that I've gone to sleep.
Place a stone at my head and feet,
Tell the world that I've gone to sleep.
 

Freight train, freight train going so fast
Freight train, freight train going so fast
Please don't tell'em what train I'm on
they won't know what route I've gone.



(version de Peter, Paul, and Mary)
Freight train freight train goin' so fast
Freight train freight train goin' so fast
Please don't tell what train I'm on
So they won't know where I've gone.

Freight train, freight train, comin' round the bend
Freight train, freight train, gone again
One of these days turn that train around Go back to my hometown.
(Chorus)


One more place I'd like to be
One more place I'd love to see
To watch those old Blue Ridge Mountains climb
As I ride ol' Number Nine.

(Chorus)
When I die please bury me deep
Down at the end of Bleecker Street
So I can hear ol' Number Nine
As she goes rollin' by.

(Chorus)



Cette chanson célébrissime, véritable classique de la musique Folk américaine, aurait  été écrite par Elisabeth Cotten alors qu’elle n’avait que douze ans, c'est-à-dire en 1907 ! En France, c’est la version de J.M. Rivat et Joe Dassin, chantée par ce dernier, qui est beaucoup plus connue, et, à vrai dire, assez réussie. Peter, Paul, and Mary en ont chanté une version remarquable.


Dans la version originale comme dans la version française, le thème est celui du départ, mais la chanson d’Elisabeth Cotten évoque plutôt l’émancipation de l’enfant qui veut devenir adulte et rêve de grands voyages tout en restant attaché à son foyer, tandis que la version de Joe Dassin met à nouveau en scène le mythe de l’aventurier épris de liberté (un cœur dans chaque port etc.). Il s’agit là d’un mythe très masculin et un tantinet machiste, tel qu’il est exprimé dans « Don’t think twice » ou dans sa version française « N’y pense plus, tout est bien ».
Il est intéressant de constater que chacun des nombreux artistes qui ont repris cette chanson l’a peu ou prou personnalisée, en particulier en ce qui concerne leur lieu souhaité d’inhumation, devenu Bleecker Street pour Peter, Paul, and Mary (cf. « Bleecker Street » de Paul Simon) : un mythe en rejoint un autre…

Le Train
(Version d'Elizabeth Cotten)

Si vite, si loin, va le train
Si vite, si loin, va le train
Ne dites pas quel train j’ai pris
Qu’ils ne sachent pas où je suis
Ne dites pas quel train j’ai pris
Qu’ils ne sachent pas où je suis

Quand je s’rai mort et enterré
Jamais plus je ne prierai
Sur ma tête posez une pierre, et
Dites au monde que j’y dormirai
Sur ma tête posez une pierre, et
Dites au monde que j’y dormirai

Si vite, si loin, va le train
Si vite, si loin, va le train
Ne dites pas quel train j’ai pris
Qu’ils ne sachent pas où je suis




Le Train
(Version de Peter, Paul, and Mary)

Si vite, si loin, va le train
Si vite, si loin, va le train
Ne dites pas quel train j’ai pris
Qu’ils ne sachent pas où je suis

Dans le virage disparaît le train
Sa sirène sifflant son refrain
Un de ces jours, pour mon retour
Ce train fera demi-tour.

Voilà où je veux aller
Voilà c’ que j’ veux contempler
En montagne, la ligne bleue des crêtes
Sur le train numéro sept

A ma mort, je veux qu’on enterre
Tout au bout de la rue Bleecker
Pour que j’entende passer le train
Numéro sept au loin



(Traduction - Adaptation : Polyphrène)

samedi 2 octobre 2010

Rainy Days and Mondays

Talkin' to myself and feelin' old
Sometimes I'd like to quit
Nothing ever seems to fit
Hangin' around
Nothing to do but frown
Rainy Days and Mondays always get me down.
[…]




Cette  gentille chanson de Paul Williams & Roger Nichols, suavement chantée par The Carpenters, exprime la sensation de vide et d’inanité qui s’empare de nous en l’absence de l’être aimé. Lorsque l’on a connu ce formidable sentiment de force et pleinitude face à tous les événements de la vie que procure la vie à deux, l’absence de l’autre nous laisse « désarmé, incertain », le cœur battant à vide et l’âme boiteuse. Le plus fort stimulant de l’amour est de se sentir aimé. Inversement, ne pas percevoir d’amour éteint toute flamme en nous. L’amour est l’oxygène de l’amour.



 

Jours de Pluie et Lundis
Je parle tout(e) seul(e), me sens claqué(e)
Envie de tout plaquer
Rien à faire, tout est bloqué
Ca n’ tourne pas rond
Rien d’autre à faire que geindre
Jours de pluie et lundis me poussent à me morfondre

J’ai c’ qu’on appelle le cafard, hélas
Je n’ sais pas ce qui s’ passe
Je n’ me sens pas à ma place
Je tourne ne rond
Comme un clown qui s’effondre
Jours de pluie et lundis me poussent à me morfondre

C’est drôle comme je finis toujours ici avec toi
C’est bon d’ savoir que quelqu’un m’aime
C’est drôle, sais-tu, que la meilleure chose à faire ce soit
Courir trouver celui qui m’aime

J’ai déjà senti ça dans l’ passé
Pas la peine d’en parler
Nous savons très bien c’ que c’est
Je tourne ne rond
Rien d’autre à faire que geindre
Jours de pluie et lundis me poussent à me morfondre

(Traduction – Adaptation : Polyphrène)

vendredi 1 octobre 2010

You're the Nearest Thing to Heaven

I have sailed the peaceful waters
Of the ocean deep and blue
I held my breath and watched
The western sunset's golden hue

I've flown above the mountain peaks
And valleys wide and green
But you're the nearest thing to heaven that I've seen
[…]




Johnny Cash chante, sur le second album de sa carrière, le pur amour romantique dans cette chanson très classique (Jim Atkins, Johnny Cash, Hoyt Johnson). Cela contraste un peu avec le climat torturé et amer de grand nombre de ses chansons, mais il s’adapte aussi parfaitement à ce style qu’aux autres, et sa voix donne toutes les modulations voulues pour exprimer sa passion.


Tu es ce qu’il y a de plus près du Ciel

Sur les eaux calmes, j’ai cinglé
Au grand bleu des océans
J’ai vu, espoustouflé,
Des soleils couchants flamboyants

J’ai survolé neiges éternelles,
Et vallées les plus belles
Mais, j’en suis sûr, tu es c’ qu’il y a d’ plus près du ciel.

Tu es c’ qu’il y a d’ plus près du ciel, c’est certain
J’ai cherché le bonheur si longtemps, si loin
Mais ma quête s’est achevée
Le jour où j’ t’ai trouvée
Car tu es c’ qu’il y a d’ plus près du ciel, c’est certain

J’avoue avoir été tenté
Et, par le charme, envoûté,
D’un sourire qui éclatait
Devant deux bras qui m’invitaient
Mais j’ai résisté et suis parti
Par toi, mon cœur est pris
Tu es c’ qu’il y a d’ plus près du ciel, ma chérie

Tu es c’ qu’il y a d’ plus près du ciel, c’est certain
J’ai cherché le bonheur si longtemps, si loin
Mais ma quête s’est achevée
Le jour où j’ t’ai trouvée
Car tu es c’ qu’il y a d’ plus près du ciel, c’est certain

J’ai vu briller les gouttes de pluie
Rafraîchissant l’air de l’été
L’arc en ciel avant la nuit
Quand les nuages s’écartaient
Et, bien que j’admire les fleurs
Tu fais pâlir leurs couleurs

Tu es c’ qu’il y a d’ plus près du ciel, c’est certain
J’ai cherché le bonheur si longtemps, si loin
Mais ma quête s’est achevée
Le jour où j’ t’ai trouvée
Car tu es c’ qu’il y a d’ plus près du ciel, c’est certain

(Traduction – Adaptation : Polyphrène)

mercredi 29 septembre 2010

In a mansion stands my love

On a mountain stands a mansion so fine
And it looks down on this cabin of mine
I had a love and I loved her true
But along came a rich man and he loved her to
Now on the mountain in a mansion stands my love
[…]



Voici une variation sur le thème de l’amant dont la belle a été séduite par (ou « offerte à ») un riche bourgeois, et qui attend patiemment son retour, comme Georges Brassens le chantait si délicatement (« Comme une sœur… ») :
« Quand elle sera veuve éplorée, veuve éplorée,
Après l'avoir bien enterré, bien enterré,
J'ai l'espérance qu'elle viendra
Faire sa niche entre mes bras, entre mes bras. »

C’est ici Jim Reeves qui interprète, avec toutes les inflexions de sa voix de baryton, cette chanson de Johnny Russell : encore un grand « standard » du Country !


Dans un manoir vit mon amour

Sur la montagne, un grand manoir bourgeois
De haut regarde ma p’tite cabane en bois
J’aimais une fille de tout mon cœur, mais
Vint un riche patron jurant qu’aussi il l’aimait
Sur la montagne, dans un manoir, vit mon amour

Alors, il lui a promis des diamants
Oui, et promis les plus beaux vêtements
Promis toujours le meilleur,
Mais on n’achète pas l’amour de son pauvre cœur
Sur la montagne, dans un manoir, vit mon amour

Mais je la sais malheureuse là haut
Où elle doit supporter ses défauts
Mon seul rêve est qu’un prochain jour
Elle revienne avec moi pour toujours
Dans ma cabane, au fond de la vallée

Sur la montagne, un grand manoir bourgeois
Sur la montagne, dans un manoir, vit mon amour
Sur la montagne, dans un manoir, vit mon amour

(Traduction – Adaptation : Polyphrène)

dimanche 26 septembre 2010

Undertow

I set out one night
When the tide was low
There were signs in the sky
But I did not know
I’d be caught in the grip
Of the undertow
[…]




Sur les longues plages des Landes, la mer s’approche au pied des dunes, puis s’enfuit au loin, découvrant d’immenses étendues de sable semées de larges bassin, ou baïnes, qui tentent de retenir l’eau, et parcourues de longues stries par lesquelles elle s’enfuit. Lorsque la marée monte ou descend, l’ouverture des baïnes vers la pleine mer est le siège de courants violents qui peuvent entraîner les baigneurs au loin. Il est alors recommandé de ne pas lutter contre le courant, mais de se laisser emporter tout en tentant d’attirer l’attention d’éventuels sauveteurs.
Léonard Cohen évoque ce courant irrésistible de la vie qui nous entraîne au loin, puis nous rejette en un lieu délaissé, où la mer elle-même « déteste aller ». Le froid de la solitude nous envahit alors, et notre cœur vide attend l’aumône d’un sentiment.
Récemment, à Marseille (cf. « Le Canard Enchaîné » du mercredi 22 septembre 2010, page 5 : « Où est ma femme gitane ? »), raconte que le public s’est enflammé lorsque Léonard Cohen, devant plus de 4000 personnes, a entonné sa chanson « Where is my Gypsy Wife tonight », et qu’une « ovation est montée de la foule » à chacune des trois fois où Léonard Cohen a prononcé le mot « Gypsy ». Une immense clameur s’est fait entendre lors qu’il a chanté les derniers mots « But you who come between them will be judged ». Cette réaction spontanée à l’ignoble « Chasse aux Roms » qui fait actuellement la honte de la France est frappante et rassurante. Elle apporte aussi un éclairage nouveau sur les mots qu’utilise Léonard Cohen pour les derniers vers de « Undertow », lorsqu’il évoque son cœur en forme de sébile de mendiant (« my heart the shape of a begging bowl »). On voit alors apparaître l’image familière de ces femmes Roms, accroupies sous le proche d’un édifice public, un enfant dans les bras (« With a child in my arms ») et une sébile posée à terre, attendant humblement l’aumône d’un passant.
Ce n’est pas, sans doute, ce qu’avait en tête Léonard Cohen en écrivant cette chanson, mais l’événement rapporté par le Canard Enchaîné montre que la force évocatrice de ses chansons peut en faire des armes politiques. Le Canard Enchaîné cite, du reste, en exemple, « Le Partisan » dont l’interprétation de Léonard Cohen a manifestement bouleversé la salle.
Le public de Léonard Cohen est décidément bien sympathique !


Courant de Marée

Sortant un soir, quand
La mer s’ retirait
Des signes au ciel montraient,
Mais je les ignorais,
Qu’au loin m’emporterait
Un courant d’ marée

Échoué sur une plage
Que la mer met au ban
Dans mon âme un grand froid
Dans mes bras un enfant
Et mon cœur vide comme
Sébile de mendiant

(Traduction - Adaptation : Polyphrène)

mardi 21 septembre 2010

Home

Well, I've been a traveler most of my life
Never took a home, never took a wife
Ran away young and decided to roam
Wanna see my mama and my daddy back home

Home, where the river runs cold
The water tastes good, the winters ain't cold
Home, where the trees grow tall
The home fires burn, the whippoorwills call
[…]




Cette chanson, écrite par Roger Miller et chantée avec beaucoup d’entrain et d’élégance par Jim Reeves, reprend le thème très classique de l’aventurier solitaire qui rêve de retourner dans son foyer (on repense au légendaire « Emmène-moi ; mon cœur est triste et j’ai mal aux pieds. Emmène-moi, je ne veux plus voyager » de Graeme Allwright).
J’ignore combien de chansons ont été écrites sur ce thème (j’allais écrire « ce mythe ») mais celle-ci n’est pas la plus mauvaise, et le ton alerte de Jim Reeves crée un contraste subtil avec la mélancolie du propos.
Un bon moment et une référence du Country…



Là bas

J’ai roulé ma bosse dans le monde entier
Jamais de foyer, jamais marié
Parti jeune pour voir où iraient mes pas
Je veux rentrer pour revoir maman et papa

Là, où coule un frais torrent
Où l’eau est si bonne, et l’hiver clément
Où les arbres sont grands
La cheminée fume, et crie l’engoulevent

Je me souviens des histoires que mon père racontait
J’ouvrais grand les yeux, et il soupirait
Je n’ me lassais pas d’entendre avec joie
Le récit de sa vie de petit garçon comme moi

Maman chérie, Maman, peux-tu encore m’aimer ?
J’ai tant vagabondé, puis-je encore te combler ?
Maman m’a écrit, il n’y a pas si longtemps
Elle dit « Reviens, tu me manques tant ! »

(Traduction - Adaptation : Polyphrène)

vendredi 17 septembre 2010

Heart Of Gold

I want to live,
I want to give
I've been a miner for a heart of gold.
It's these expressions I never give
That keep me searching for a heart of gold
And I'm getting old.
Keeps me searching for a heart of gold
And I'm getting old.
[…]



Voici la plus célèbre chanson de Neil Young, reprise par plusieurs grands artistes, dont Johnny Cash et Willie Nelson, sur un filon très exploité dans la chanson. On pense, par exemple, à « Hard Headed Woman », de Cat Stevens - mais sa recherche est plus celle d’une « forte tête » que d’un cœur en or – ou à « I Dug Up a Diamond », de Mark Knoeppfler, qui reprend l’allégorie de la mine, et dont le diamant pourrait être « le Grand Amour », que l’on ne trouve qu’une fois dans sa vie…
Sur un autre registre, mais toujours à propos de recherche, c’est « L’étranger » de Léonard Cohen, « … watching for the card that is so high and wild he'll never need to deal another”…
Confusément, obstinément, mais plus ou moins vainement, nous recherchons, toute notre vie durant, la réponse aux aspirations les plus profondes et mystérieuses de notre âme et de notre cœur. Les psychologues ne manquent pas d’explications à cette recherche d’une situation à nouveau fusionnelle, mais les tours et les détours de la vie peuvent conformer l’objet de notre quête et peuvent même lui donner un visage. Parfois, dans la solitude du soir, face à l’immensité des ténèbres, nous sommes pris d’un grand vertige (le « blues », dont la traduction française – le « cafard » - est plus noire encore que la désignation anglaise). Reviennent alors tournoyer dans notre esprit les visages de « tous ceux dont la vie, un jour ou l’autre ravie, [a emporté] une part de nous ». S’impose soudain, comme à la lueur d’un éclair, la vision fugitive du but de notre quête sans fin : ni or, ni carte, ni diamant, mais tout simplement les instants pendant lesquels, au long de notre vie, deux cœurs ont battu, ensemble, la mesure du temps qui passe.


Cœur en Or

Je veux vivre, et
Je veux donner
Dans la mine, j’ai cherché un cœur en or
Ces sentiments que j’ n’ai pas éprouvés
Me font chercher toujours un cœur en or
Et, plus vieux encore,
Toujours en recherche d’un cœur en or
Et, plus vieux encore

J’ai été à Hollywood,
J’ai été à Redwood
J’ai traversé les mers pour un cœur d’or
Et dans mon esprit,
Il était écrit
Que je cherch’rais toujours un cœur en or
Et, plus vieux encore,
Toujours en recherche d’un cœur en or
Et, plus vieux encore

Toujours en recherche d’un cœur en or
Tu m’ fais chercher toujours un cœur en or
Et, plus vieux encore
Dans la mine, j’ai cherché un cœur en or

(Traduction – Adaptation : Polyphrène)

dimanche 12 septembre 2010

Never Any Good

I was never any good at loving you 
I was never any good at coming through for you 
You're going to feel much better 
When you cut me loose forever 
I was never any good Never any good 
I was never any good at loving you 
[…]



Portrait Intime”, le film – documentaire d’Armelle Brusq consacré à Léonard Cohen (LC) lors de son long séjour dans un monastère Zen de Mount Baldy – s’ouvre sur LC expliquant que seul l’Amour peut expliquer – justifier – les contraintes consenties de la vie monacale qu’il mène alors (en 1996). En écho, la dernière scène du film montre LC amenant Armelle Brusq vers sa voiture, non pas pour une balade, mais pour lui faire écouter sur une cassette : « Never Any Good », une chanson qu’il avait écrite mais fait chanter par un autre. Cette chanson, mais aussi, ou surtout, la façon dont LC la présente, en disent plus sur lui que tous ses commentaires ou réponses aux questions de la cinéaste. « Never Any Good » est à rapprocher de « Tower Of Song » pour dresser le tableau d’un LC littéralement « condamné » à la chanson, vivant par et pour l’Amour, mais incapable (ou se considérant comme incapable) de vivre une relation amoureuse ou familiale « conventionnelle ». On entrevoit alors la souffrance qui peut en résulter, tant pour lui-même que pour ses proches, et on pense même pouvoir comprendre pourquoi la discipline Zen était utile pour lui permettre de trouver une sérénité apaisée. On ressent aussi à quel point sa souffrance rejaillissait dans certaines de ses chansons, dont il dit lui-même qu’il peut lui être très pénible de les chanter à nouveau. Cependant, tout cela est à peine suggéré, et cette dernière scène du film peut faire l’objet de multiples lectures, diverses voire contradictoires, mais ne s’excluant pas mutuellement. On pourrait, par exemple, interpréter le geste de LC comme une sorte de déclaration d'amour, sur le mode "Je t'aime, et je ne peux pas t'aimer". LC, fidèle à lui-même, offre des images, des mots, des idées, que chacun peut s’approprier. A chacun son Léonard Cohen, en quelque sorte… La complexité, les contradictions, les ambivalences, les mystères et les paradoxes de l’âme humaine forment la matière dans laquelle LC pétrit ses chansons, et cela explique leur universalité.

* Avec un grand merci à Lesperluette pour sa contribution


Jamais été bon

Je n’ai jamais été bon en amour pour toi
Je n’ai jamais été bon à réussir pour toi
Tu iras beaucoup mieux le jour
Où tu m’auras largué pour toujours
Je n’ai jamais été bon
Jamais été bon
Je n’ai jamais été bon en amour pour toi

Je crevais quand on s’est vus
Misant sur toi ma vie
Quand tu m’as appelé, j’ai perdu
Comme tu avais prédit
Tu as mis mon cœur, mon roi, mon jeu (bluff) au défi
C’est bon, tu as gagné, ça suffit
Je n’ai jamais été bon
Jamais été bon
Je n’ai jamais été bon en amour pour toi

J’étais plutôt bon pour sortir les poubelles
Tenir les murs, grimper à l’échelle
Aux feux et catastrophes naturelles
Mais ça ne compte pas

Ça ne compte pas
Ça ne compte pas même pour une bagatelle

Je n’ai jamais été bon en amour pour toi
Je n'étais qu’un touriste dans ton lit, filmant ce qu’il voit
Mais je n’oublie pas où mes lèvres furent
Collines sacrées, ravin obscur
Je n’ai jamais été bon
Jamais été bon
Je n’ai jamais été bon en amour pour toi

J’étais plutôt bon pour sortir les poubelles
Tenir les murs, grimper à l’échelle
Désolé pour mes crimes contre le clair de lune
Je ne pensais pas
Je ne pensais pas
Je ne pensais pas que ça f’rait problème pour elle

Je n’ai jamais été bon en amour pour toi
A faire ce qu’une femme attend vraiment d’un homme comme moi
Tu iras beaucoup mieux le jour
Où tu m’auras largué pour toujours
Je n’ai jamais été bon
Jamais été bon
Je n’ai jamais été bon en amour pour toi

(Traduction - Adaptation : Polyphrène)

vendredi 10 septembre 2010

Bleecker Street

Fogs rollin' in off the East River
Like a shroud it covers Bleecker Street
Fills the alleys where men sleep
Hides the shepherd from the sheep

Voices leaking from a sad café
Smiling faces trying to understand
I say a shadow touch a shadow's hand
On Bleecker Street
[...]



Paul Simon et Art Garfunkel chantent, sur une mélodie délicate et suave, la célèbre rue Bleecker, au cœur de Manhattan. Très souvent évoquée dans des romans, des films, ou des chansons, la rue Bleecker comporte, notamment, le ‘Café Wha ?’ ou de nombreux chanteurs firent leurs débuts avant de connaître la célébrité.


Rue Bleecker
 
A l’est, la brume monte de la rivière
Comme un voile, elle couvre la rue Bleecker
Entoure les gens endormis
Cache le berger aux brebis

Des voix montent d’un café sombre
Souriants visages qui essaient de comprendre
J’ai vu une ombre serrer la main d’une ombre
Sur la rue Bleecker

Le poète lit ses pauvres vers
Sacré, sacré, est son ministère
Pour trente dollars, locataire
Sur la rue Bleecker

Un carillon sonne doucement
Sa mélodie reste en suspens
La route est longue vers Canaan
Sur la rue Bleecker
Rue Bleecker

(Traduction – Adaptation : Polyphrène)

vendredi 20 août 2010

Slip Slidin’ Away

Slip slidin’ away
Slip slidin’ away
You know the nearer your destination
The more you’re slip slidin’ away

I know a man
He came from my home town
He wore his passion for his woman
Like a thorny crown
He said Delores
I live in fear
My love for you’s so overpowering
I’m afraid that I will disappear
[…]




Se dérober devant l’obstacle, contourner les difficultés, reculer pour mieux sauter, tourner autour du pot, faire l’autruche, filer à l’anglaise, esquiver les responsabilités, se défiler, partir sur la pointe des pieds, éluder les questions, détourner la conversation… que ne ferions nous pas, consciemment ou inconsciemment, pour éviter la confrontation directe avec nos responsabilités ? C’est ce que chante Paul Simon, en évoquant toutes les situations dans lesquelles la tentation est grande de s’esquiver discrètement.
Je n’ajouterai qu’une nuance : il existe souvent de multiples façons d’aborder un problème, et la plus spectaculaire ou la plus formelle n'est pas nécessairement la meilleure. Un regard, un geste, un silence… sont parfois plus éloquents qu’un discours. Chacun doit, en outre, agir selon sa propre personnalité. Autrement dit, la réponse à une question n’est pas unique : elle se décline en fonction des personnes en présence. C’est pour cela qu’il est bien difficile de donner des conseils en matière de relations humaines, car ce qui est vrai pour l’un ne l’est pas forcément pour l’autre – du moins pas de la même façon.


L’esquive Furtive

C’est l’esquive furtive
C’est l’esquive furtive
Tu sais, plus proche est ta destination
Plus tu préfères l’esquive furtive

J’ai vu un homme
De la ville voisine
Il portait sa passion pour sa femme
Comme couronne d’épines
Il dit « Dolorès,
L’angoisse m’étreint
Mon amour pour toi est si accablant
Que je vais disparaître, je le crains »

Refrain

(J’ai) connu une femme
(Elle) prit un mari
Voici mot à mot ce qu’elle a dit
Pour décrire sa vie :
« C’est une belle journée
S’il n’a pas plu
Mais mauvaise journée
Si, au lit, je pense
A c’ qui n’ s’est pas produit mais aurait pu »

Refrain

Et je connais un père
A son fiston
Il voulait absolument dire les raisons
De toutes ses actions
Juste pour s’expliquer
Il vint de loin
Il embrassa son fils endormi
Puis fit demi-tour et rebroussa chemin

Refrain

Car Dieu seul sait
Et ses desseins
Sont insondables et inaccessibles
Au mortel commun
Nous travaillons
La paie arrive
Nous croyons progresser sur la rive
En fait ce n’est qu’une esquive furtive

(Traduction – Adaptation : Polyphrène)

vendredi 13 août 2010

Kathy’s Song

I hear the drizzle of the rain 
Like a memory it falls 
Soft and warm continuing 
Tapping on my roof and walls.
[…]


La pluie incite à la rêverie… quand on est au chaud à l’abri. Les pensées s’évadent, et notre esprit, par-dessus les nuages, voyage au grand soleil pour rejoindre celle qu’on aime, au-delà des océans, au-delà des montagnes, au-delà du temps.
Que dire de plus sur une si belle chanson de Paul Simon ?
Écoutons plutôt chanter la pluie…


Chanson à Cathy

La petite pluie que j’entends
Comme des souvenirs s’égrène
Douce et tiède, constamment
Chantant sur mon toit sa rengaine

Et à l’abri de mes pensées
A travers mes yeux rêveurs
Je vois au bout des rues détrempées
L’Angleterre où est mon cœur

Mon esprit distrait s’évapore
Mes pensées, si loin de mon corps,
Se couchent avec toi quand tu dors
Pour mieux t’embrasser à l’aurore

Et la chanson que j’écrivais reste en suspens
Je ne sais pas pourquoi je m’escrime
Sans y croire, en torturant
Les mots des chansons pour la rime

Et ces prétendues évidences
Auxquelles j’ai accordé foi
J’en doute et n’ai plus de croyance
Ma seule vérité, c’est toi

En regardant les gouttes de pluie
Qui tracent leur route et s’effacent
Je sais que je suis comme la pluie
Je n’ vais de l’avant que par ta grâce

(Traduction – Adaptation : Polyphrène)

dimanche 8 août 2010

Hazy Shade of Winter

Time, time, time, see what's become of me
While I looked around
For my possibilities
I was so hard to please
But look around, leaves are brown
And the sky is a hazy shade of winter

Hear the Salvation Army band
Down by the riverside,
It's bound to be a better ride
Than what you've got planned
Carry your cup in your hand
And look around, leaves are brown now
And the sky is a hazy shade of winter

Hang on to your hopes, my friend
That's an easy thing to say,
But if your hope should pass away
It's simply pretend
That you can build them again
Look around, the grass is high
The fields are ripe; it's the springtime of my life

Ahhh, seasons change with the scenery
Weaving time in a tapestry
Won't you stop and remember me
At any convenient time
Funny how my memory slips
While looking over manuscripts
Of unpublished rhyme
Drinking my vodka and lime

Look around, leaves are brown now
And the sky is a hazy shade of winter

Look around, leaves are brown
There's a patch of snow on the ground...

Look around, leaves are brown
There's a patch of snow on the ground...

Look around, leaves are brown
There's a patch of snow on the ground...



Paul Simon et Art Garfunkel chantent les saisons de la vie (texte de Paul Simon), qui passent si vite que l’hiver arrive avant que l’on ne réalise que le printemps est terminé .
On pense toujours au futur, jusqu’au jour où on se retourne pour constater que l’essentiel de notre vie est derrière nous. Tous nos rêves, nos projets pour « demain », nos espoirs et nos désirs sont vains.
Et notre mémoire rebrousse chemin, les yeux au sol, cherchant l’indice qui nous a échappé à l’aller, le carrefour que nous avons manqué, le signe que nous n’avons pas vu… le long du « boulevard du temps qui passe ».


La Teinte Brumeuse de l’Hiver

Temps, temps, temps, vois ce que tu as fait de moi
Quand je regardais
Toutes mes possibilités
Et si peu me plaisaient
Mais regarde, les feuilles meurent
Et le ciel prend la teinte brumeuse de l’hiver

Écoute l’Armée du Salut
Jouer le long de la rive
La ballade sera plus festive
Que tu n’as prévu
Sébile en main dans la rue
Et regarde, les feuilles meurent
Et le ciel prend la teinte brumeuse de l’hiver

Accroche-toi à ton espoir
Mon gars, c’est facile à dire
Mais si l’espoir vient à mourir
Fais semblant de croire
Que tu peux le reconstruire
Regarde, l’herbe jaunit
Les blés sont mûrs ; c’est le printemps de ma vie

Les décors et saisons qui varient
Tissent le temps en tapisserie
Pense à moi si tu passes ici
Arrête-toi quand ça te dit
C’est drôle comme ma mémoire s’enfuit
Quand je regarde mes manuscrits
De poèmes inédits
Tout en buvant mon whisky

Regarde, les feuilles meurent
Et le ciel prend la teinte brumeuse de l’hiver

Regarde, les feuilles meurent
Il y a de la neige sur le sol…

Regarde, les feuilles meurent
Il y a de la neige sur le sol…

Regarde, les feuilles meurent
Il y a de la neige sur le sol…

(Traduction - Adaptation : Polyphrène)

dimanche 1 août 2010

The Dangling Conversation

It's a still life water color,
Of a now late afternoon,
As the sun shines through the curtained lae
And shadows wash the room.
And we sit and drink our coffee
Couched in our indifference,
Like shells upon the shore
You can hear the ocean roar
In the dangling conversation
And the superficial sighs,
The borders of our lives.

And you read your Emily Dickinson,
And I my Robert Frost,
And we note our place with bookmarkers
That measure what we've lost.
Like a poem poorly written
We are verses out of rhythm,
Couplets out of rhyme,
In syncopated time
And the dangled conversation
And the superficial sighs,
Are the borders of our lives.

Yes, we speak of things that matter,
With words that must be said,
"Can analysis be worthwhile?"
"Is the theater really dead?"
And how the room is softly faded
And I only kiss your shadow,
I cannot feel your hand,
You're a stranger now unto me
Lost in the dangling conversation.
And the superficial sighs,
In the borders of our lives.




Paul Simon et Art Garfunkel chantent la lente dérive d’une relation qui s’étiole, lorsque chacun se replie sur lui-même, lorsque les vies parallèles ne se rejoignent plus à l’infini, lorsque les phrases ne comportent que des mots… La conversation ne va alors plus au-delà de la frontière de la vie de l’un et de l’autre. Chacun chez soi, chacun en soi, chacun pour soi, et l’amour s’évapore en silence.
Paul Simon a décrit cette chanson comme celle qui lui avait pris le plus de temps à écrire et à enregistrer, mais aussi l’une de ses préférées. C’est, en effet, un chef-d’œuvre, tant  par le texte que par la mélodie, et il s’en dégage un sentiment de profonde mélancolie.
Ne nous laissons pas enfermer à l’intérieur des frontières de nos vies : le bonheur n’y survivrait pas !



La Conversation Flottante

C’est une nature morte au pastel
L’après-midi qui s’achève
Sur les carreaux brille le soleil
Mais les ombres s’élèvent
Nous prenons le thé en silence
Vautrés dans notre indifférence
Comme dans un coquillage
Le bruit de la mer fait rage
Dans la conversation flottante
Les soupirs pour réparties
Les frontières de nos vies

Je lis mon Robert Frost, et toi ton
Emily Dickinson
Et sur nos pages les signets mesurent
Nos pertes qui s’additionnent
Nous sommes comme les vers sans rythme
Et les couplets sans rime
D’un mauvais poème
Syncopé à l’extrême
Et la conversation flottante
Les soupirs pour réparties
Sont les frontières de nos vies

Nous parlons de sujets qui comptent
Employant des mots forts
« L’analyse peut-elle être utile ? »
« Le théâtre est-il vraiment mort ?
»
Dans la pièce, les couleurs s’effacent
Ce n’est que ton ombre que j’embrasse
Ta main, je ne la sens pas
Tu es une étrangère pour moi
Perdus en conversation flottante
Les soupirs pour réparties
Aux frontières de nos vies.


(Traduction - Adaptation : Polyphrène)