Le plus grand succès des toutes les chansons de Otis Redding (écrit avec Steve Cropper) est survenu, malheureusement, peu de temps après sa mort, à l’âge de 26 ans, dans un accident d’avion (le 10 décembre 1967).
Cette forme de résignation nostalgique, évoquant comment l’espoir d’une vie vient s’échouer au bord de l’océan infranchissable de toutes les causes d’exclusion, donne tout son sens à l’expression « tuer le temps ». Lorsque tout est nié, jusqu’au droit au travail et à un rôle dans la communauté, la vie se réduit à un va-et-vient prévisible et immuable comme un compte à rebours : les bateaux entrent au port puis le quittent, la marée monte puis redescend, le soleil se lève puis se couche, on inspire… puis on expire, et c’est tout !
Dans la Baie Assis sur le Quai
Assis dès l’aube au soleil
Le soir venu ce sera pareil
Les bateaux qui arrivent
Je les verrai plus tard quitter la rive
Dans la baie, assis au bord du quai
Je regarde la marée
Oh, dans la baie, je suis assis sur le quai
Tuant le temps
J’ai quitté ma Géorgie pour
Vers San Francisco descendre
Car je n’avais rien à y faire
Mais je crois que je vais toujours attendre
Je reste donc dans la baie, assis sur le quai
A regarder la marée
Oh, dans la baie, je suis assis sur le quai
Tuant le temps
Rien ne va jamais changer
Il semble que tout soit figé
Je n’peux pas faire tout ce qu’on me dit de faire
Je n’ crois donc pas pouvoir changer
Assis là, chauffant mes os
J’ai, cette solitude toujours sur mon dos
Traversé l’Amérique et
J’ai échoué sur ce quai
Oui, je vais rester dans la baie, assis sur le quai
A regarder la marée
Oh Oui, dans la baie, assis sur le quai
Tuant le temps
(Traduction – Adaptation : Polyphrène)
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