Comment laisser de côté cette célébrissime chanson de Bob Dylan ? Elle est d'autant plus incontournable que Hughes Aufray en a fait, en France, un succès majeur sous le titre de "N'y pense plus, tout est bien". Ce n'était certainement pas une bonne idée de ma part que de tenter de la traduire, dès lors que l'adaptation française de Hughes Aufray et Pierre Dorsey, très fidèle, dans l'ensemble, au texte original, a comblé le public francophone. En outre, il est difficile de "l'oublier" et ne pas se laisser influencer dans une traduction qui se veut plus littérale. C'est pourquoi j'ai longtemps laissé de côté ce texte dans la file d'attente de mes traductions.
Néanmoins, je souhaitais m'aventurer jusqu'au bout du texte de Bob Dylan pour tenter d'en percevoir les nuances avant de me risquer à les restituer en français.
Bob Dylan, comme Hughes Aufray, évoquent l'incompréhension des êtres, et la "cinquième dimension" que constitue la Liberté, dimension à laquelle n'accèdent que les "aventuriers", libres comme le vent, sans lien ni racine.
Pourtant, je ressens toujours une certaine gène, presque un malaise, face à cette vision très unilatérale des problèmes de communication entre ceux qui ont été, ou auraient pu être, des amants, lorsque le mâle épris de liberté abandonne sa partenaire d'un temps qui n'a pas su le comprendre (se hisser à son niveau).
Ce thème évoque pour moi de multiples chansons, notamment le poème de Jean Richepin chanté de façon sublime par Georges Brassens: "Les oiseaux de passage".
De nombreuses chansons posent l'équation "liberté = solitude"...
Plus le temps passe, plus je regarde en moi-même, plus j'examine la route qui se déroule devant moi, et plus je considère que la solitude équivaut à la non - existence.
Que vaut l'amour s'il n'est pas libre ?
Que vaut la liberté si elle n'est pas partagée ?
T’en fais pas, ça ira
À quoi bon se poser des questions, petite ?
Tout ça n’a plus d’importance !
À quoi bon se poser des questions, petite ?
Tu n’as pas vu l’évidence !
Quand ton coq chantera au petit matin
Regarde dehors : je serai loin.
Par ta faute, je reprends mon chemin.
T’en fais pas, ça ira.
À quoi bon allumer la lumière, petite ?
Lumière que je n’ai jamais vue…
À quoi bon allumer la lumière, petite ?
Je marche à l’ombre dans la rue.
Pourtant j’espérais de toi un mot ou un geste,
Pour me faire changer d’avis et que je reste,
Mais on n’a jamais su trop parler, du reste.
T’en fais pas, ça ira.
À quoi bon m’appeler par mon nom, petite ?
Il fallait le faire avant.
À quoi bon m’appeler par mon nom, petite ?
Je n’entends plus que le vent.
En chemin, je me dis que ce n’est pas un drame,
Tu n’étais qu’une enfant ; moi, j’aimais une femme,
Je t’ai donné mon cœur mais tu voulais mon âme.
T’en fais pas, ça ira.
Et je poursuis ma route solitaire,
Où va-t-elle ? C’est un mystère.
Au revoir ne serait pas sincère.
Disons-nous adieu, je préfère.
Je n’ prétends pas qu' tu n’aies rien fait de bien ;
Tu aurais pu faire mieux, mais ça n’ fait rien.
Tu as simplement pris mon temps en vain.
T’en fais pas, ça ira.
(Traduction – Adaptation : Polyphrène)
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