Chanson de Ian Campbell (The Ian Campbell Group), chantée ensuite par Paul Simon et Art Garfunkel dont l'interprétation est d'une force inouïe, par le contraste entre la suavité des voix et la douceur de la mélodie d'une part, la violence des paroles d'autre part. La vision de l'Apocalypse provoquée par la folie humaine est décrite avec sobriété et concision, et l'auditeur ne comprend qu'en entendant les derniers vers qu'il s'agit de l'effet de la bombe atomique. L'auditeur non anglophone peut donc, comme cela a été mon cas, se laisser bercer par la mélodie et les évocations bucoliques, sans prêter attention aux mots terribles qui viennent conclure cette chanson. J'ai presque eu des scrupules à la traduire, tant la révélation de l'objet et du sens de cette chanson peut être douloureuse.
Brûle le soleil
Tout là-haut brûle le soleil,
Les nuages défilent dans le ciel.
Dans le jardin, les abeilles
Vont embrasser chaque fleur dans son sommeil.
Là-haut brûle le soleil.
Le soleil descend à l’ouest ;
Les petits rentrent pour faire leur sieste.
Dans les parcs, les amoureux,
En attendant la nuit vont deux par deux.
Le soleil descend à l’ouest.
Le soleil va bientôt sombrer ;
Les enfants qui jouent doivent rentrer.
Là-haut un point apparaît,
Bourgeonne, éclot, vient de plus en plus près.
Le soleil va bientôt sombrer.
Le soleil s’est inhumé
Dans un grand champignon de fumée.
La mort vient dans un éclair
En ne laissant que cendres et feu d’enfer.
Le soleil s’est inhumé.
Le soleil a disparu ;
Tout est noirceur et peur éperdue.
Des silhouettes humaines
Tordues de douleur sur le sol se traînent.
Le soleil a disparu.
(Traduction : Polyphrène)
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