samedi 18 octobre 2008

Ol' Man River

Dere's an ol' man called de Mississippi
Dat's de ol' man dat I'd like to be
What does he care if de world's got troubles
What does he care if de land ain't free

Ol' man river, dat ol' man river
He mus' know sumpin', but don't say nuthin'
He jes' keeps rollin'
He keeps on rollin' along

He don' plant taters, he don't plant cotton
An' dem dat plants' em is soon forgotten
But ol'man river
He jes' keeps rollin' along

You an' me, we sweat an' strain
Body all achin' an' wracked wid pain,
Tote dat barge! Lif' dat bale!
Git a little drunk an' you lands in jail

Ah gits weary an' sick of tryin'
Ah'm tired of livin' an' skeered of dyin'
But ol' man river
He jes' keeps rolling' along

Niggers all work on de Mississippi**
Niggers all work while de white folks play**
Pullin' dose boats from de dawn to sunset
Gittin' no rest till de judgement day

(Don't look up an' don't look down)
(You don' dar'st make de white boss frown)

 

Voilà la mélodie lancinante que j'ai trouvée ce matin dans ma tête, avec les échos de la voix grave de Paul Robeson, sur cette mélodie de Jerome Kern, et les paroles d'Oscar Hammerstein II. Cette chanson hante ma mémoire depuis ma petite enfance. Elle tournait, de temps à autre, sur le vieux "pick-up" familial, et je n'en ai découvert les paroles et le sens que beaucoup plus tard. Pourquoi resurgit-elle aujourd'hui ? Quelques chansons se glissent nuitamment dans ma tête, tout simplement, parce que je les ai récemment écoutées, ou qu'elles appartiennent à mon répertoire préféré. D'autres font manifestement partie des souvenirs les plus profondément enfouis, et leur évocation soudaine ramène avec elle des bribes de mon enfance. Ce matin, je revois le petit appartement où nous nous entassions, ma mère et les 6 enfants (il y en a eu 5 autres depuis). Je revois ces après-midi de dimanches pluvieux, où elle tentait de nous distraire (et de nous calmer) en repassant les quelques rares disques dont elle disposait. Si les chansons enfantines nous occupaient quelques instants, nous avions une préférence marquée pour ces chansons "de grands", en particulier lorsque, chantées dans une langue étrangère, leur sens nous échappait totalement, et leur mystère envoûtant restait entier. La mélodie sous-tendait alors nos rêves, et nous avions l'impression étrange d'appartenir à un monde plus grand, plus ouvert, moins froid... pour quelques instants.

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