mardi 14 octobre 2008

Me and Bobby McGee

Busted flat in Baton Rouge, waiting for the train
Feelin’ bad as faded as my jeans.
Bobby thumbed a diesel down just before it rained,
Took us all the way to New Orleans.

Then I pulled my harpoon of my dirty red bandanna,
I was blowing sad while Bobby sang the blues.
With the windshield wipers slapping time, and Bobby clasping hands,
We finally sang up every song that driver knew.

Freedom's just another word for nothing left to lose,
Nothing ain't worth nothing but it’s free.
Feeling good was easy, while Bobby sang the blues,
Feeling good was good enough for me,
Good enough for me and Bobby McGee.

From the coal mines of Kentucky to the California sun,
Bobby shared the secrets of my soul.
Standing right beside me, Lord, through everything I’ve done,
And every night she kept me from the cold.

And then one day near Salinas, I let her slip away,
Looking for the home I hope she’ll find,
And I'd trade all my tomorrows for one single yesterday
Holding Bobby's body close to mine.

Freedom’s just another word for nothing left to lose,
Nothing ain't worth nothing but it’s free.
Feeling good was easy, while Bobby sang the blues,
Feeling good was good enough for me,
Good enough for me and Bobby McGee.




Quatre heures, ce matin, et déjà ce refrain dans ma tête. Quelques notes, et cette phrase, que se sont sans doute appropriée des millions de personnes, depuis que cette chanson, écrite par Kris Kristofferson , a été popularisée par Roger Miller, puis Janis Joplin, et de nombreux autres artistes.

"Liberté" est juste un autre mot pour "plus rien à perdre"

Tout un programme, déclinable à l'infini, sur un fond de Bouddhisme essoré et un peu rétréci !
Renoncer à tous les liens, toutes les attaches, pour (re)trouver la liberté (autre nom pour le bonheur ?).
En un sens, je comprends et je ressens la nécessité de nous libérer de contraintes matérielles qui compliquent et surchargent notre vie. Sans aller chercher jusqu'aux fables de La Fontaine qui illustrent comment la richesse fait perdre le sommeil, il est évident que nous pourrions vivre beaucoup plus simplement, en nous concentrant sur l'essentiel, plutôt que d'être l'esclave de nos biens. Je pense parfois à ce que peut être la vie des personnes célèbres et très riches (et vice-versa) dont se (nous) repaissent les médias : pas d'intimité, pas de simplicité, de multiples contraintes matérielles, en contrepartie d'une vie exposée, dont ils sont en partie dépossédés.
Sont-ils pour autant capable d'éprouver un amour plus fort, de connaître de plus grandes extases, de surmonter la mort ?
A l'inverse, renoncer à tout ce qui nous retient sur terre ne m'enchante guère. J'ai souvent le sentiment diffus de n'exister que par les liens qui m'attachent aux autres, et je ressens un étrange besoin d'être ainsi relié à l'ensemble de l'humanité. J'imagine alors aisément que l'absence de liens humains peut être vécue comme la non-existence, préambule de la mort. C'est peut-être ce que ressentent confusément les exclus de notre société.
Quand nous n'avons plus rien à perdre, c'est que nous avons tout à gagner.
Alléger notre fardeau de l'inutile, rechercher l'essentiel : être ensemble !


Bobby McGee et Moi
(d'après la version chantée par Johnny Cash)

Sur le quai à Bâton-Rouge, fauché et meurtri
Fatigué, usé autant que mes jeans
Bobby faisait du stop, un routier nous a pris
Et on a roulé jusqu’à New Orleans

Sur mon harmonica tiré de mon vieux sac à dos
J’ai joué du blues et Bobby a chanté
Tandis que les essuie-glaces nous donnaient le tempo
Avec le chauffeur on a chanté tout c’qu’on savait

Plus rien à perdre, ça s’appelle aussi la Liberté
Plus rien c’est bien peu mais c’est donné
Je me sentais si bien quand Bobby chantonnait
Je n’aurais pas pu espérer mieux
Mieux pour moi et mieux pour nous deux


Depuis les mines du Kentucky aux plages de Californie,
Bobby a partagé les secrets de ma vie
Toujours à mes côtés, elle a tout enduré
Et chaque nuit son corps me réchauffait


Puis un jour près de Salinas je l’ai laissée filer,
J’espère qu’elle trouvera ce qu’elle cherchait
Mais contre un seul jour passé je donnerais tous mes lendemains
Pour tenir le corps de Bobby près du mien

Plus rien à perdre, ça s’appelle aussi la Liberté
Plus rien c’est bien peu mais c’est donné
Je me sentais si bien quand Bobby chantonnait
Je n’aurais pas pu espérer mieux
Mieux pour moi et mieux pour nous deux

(Traduction - Adaptation : Polyphrène)



2 commentaires:

  1. Et dire que Graeme (le grand, l'Allwright) l'a chantée sans jamais l'enregistrer... Sauf si quelqu'un a une prise "pirate" ?

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  2. Merci pour cette information. Ce serait en effet fabuleux de pouvoir entendre cette version dont j'ignorais l'existence. J'espère qu'un lecteur pourra répondre positivement à votre question. Vous avez sans doute écouté le dernier album de Graeme, récemment publié par EPM ("Les Retrouvailles") avec de magnifiques pépites, dont la dernière chanson écrite et enregistrée par Graeme, avec Yanne Matis et Gilles Carducci, en hommage à Léonard Cohen, le jour même de son décès, qui se trouvait être aussi le jour anniversaire de la naissance de Graeme.
    Bien cordialement
    Polyphrène

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