vendredi 7 novembre 2008

The Mercy Seat

It all began when they took me from my home
And put me on Death Row,
A crime for which I am totally innocent, you know.

I began to warm and chill
To objects and their fields,
A ragged cup, a twisted mop
The face of Jesus in my soup
Those sinister dinner deals
The meal trolley's wicked wheels
A hooked bone rising from my food
And all things either good or ungood.

And the mercy seat is waiting
And I think my head is burning
And in a way I'm yearning
To be done with all this weighing of the truth.
An eye for an eye and a tooth for a tooth
And anyway I told the truth
And I'm not afraid to die.

I hear stories from the chamber
Christ was born into a manger
And like some ragged stranger
He died upon the cross
Might I say it seems so fitting in its way
He was a carpenter by trade
Or at least that's what I'm told

My kill hand's tatooed E.V.I.L.
Across it's brother's fist
That filthy five!
They did nothing to challenge or resist.

In Heaven His throne is made of gold
The ark of his Testament is stowed
A throne from which I'm told
All history does unfold.
It's made of wood and wire
And my body is on fire
And God is never far away.

Into the mercy seat I climb
My head is shaved, my head is wired
And like a moth that tries
To enter the bright eye
I go shuffling out of life
Just to hide in death awhile
And anyway I never lied.

And the mercy seat is waiting
And I think my head is burning
And in a way I'm yearning
To be done with all this weighing of the truth.
An eye for an eye
And a tooth for a tooth
And anyway I told the truth
And I'm not afraid to die.


Voici une de ces chansons que je découvre au hasard de mes pérégrinations auditives, et sur lesquelles je m'arrête pour les réécouter dix, vingt fois de suite, tant je suis fasciné par la force qui se dégage de la véritable fusion entre texte et mélodie. Celle-ci a été écrite par Nick Cave, et chantée, entre autres, par Johnny Cash dont la version frôle la perfection.

C'est une façon originale mais violente d'aborder la question de la peine de mort. La folie qui gagne le condamné qui s'avance dans le "couloir de la mort", vers la chaise électrique, est décrite d'une façon poignante, au long d'une mélodie insistante, presque gênante.

Alors que la civilisation vient de faire, sous nos yeux, un grand pas en avant, par l'élection d'un noir à la présidence des USA, on peut espérer - ou rêver - qu'il utilise son charisme et son énergie pour qu'enfin la peine de mort soit abolie dans ce grand pays. Ce serait un véritable exemple pour le monde.

Bien que je ne partage en aucune façon le mysticisme de rigueur aux États-Unis, il me semble que, au delà de l'argumentaire "classique" sur l'inefficacité de la peine de mort, son caractère inhumain, sa barbarie etc., la simple notion du caractère sacré de la vie humaine devrait emporter la conviction des plus religieux :
Comment prétendre, en effet, que la vie humaine est sacrée, si l'on arroge le droit d'y mettre fin ? Si, au contraire, la société montre qu'elle respecte toute vie humaine, et à tout prix, alors, cette vie apparaîtra aux yeux de tous effectivement sacrée.

Si nous sommes, comme le disait John Lennon, très nombreux à rêver, peut-être obtiendrons nous enfin ce progrès !


La chaise de Pitié

Tout a commencé quand ils sont venus me chercher chez moi

Pour me jeter dans le couloir de la mort

Un crime dont, vous savez, on m’accuse à tort


Je suis devenu sujet

Au magnétisme des objets

Tasse ébréchée, chiffon tordu

Dans ma soupe l’image de Jésus

Les sinistres grincements

Que fait la table en roulant

De la purée un bout d’os pointant

Tout objet ou gentil ou méchant


Et la chaise de pitié m’attend

Et je sens mon cerveau brûlant

Au fond, je suis impatient

Qu’on cesse enfin de prétendre que je mens

Un œil pour un œil et une dent pour une dent

Ce n’est pourtant pas moi qui mens

Et je n’ai pas peur de mourir


J’entends des tas d’histoires à table

Jésus est né dans une étable
Et comme un étranger minable

Il est mort sur la croix
Je dirais que ça lui allait bien ma foi

Lui qui était charpentier, je crois
C’est du moins ce qu’on m’a dit


Ma main tueuse a tatoué « DEMON »

Sur l’autre poignet

Ces cinq sales doigts :
Ils n’ont rien fait pour s’opposer ni résister

Au ciel son trône est fait en or

L’arche de son Testament en sort

Un trône où on me dit

Que tout destin y est prédit

Il est fait de câbles et bois

Sur mon corps le feu rougeoie
 
Et Dieu n’est jamais vraiment loin


Sur la chaise de pitié je vais

Les câbles sur mon crâne rasé

Et comme une mite qui tente

De pénêtrer dans la lampe

Je m’évade de la vie

Et dans la mort je m’enfuis

Pourtant je n’ai jamais menti


Et la chaise de pitié m’attend

Et je sens mon cerveau brûlant

Au fond, je suis impatient

Qu’on cesse enfin de prétendre que je mens

Un œil pour un œil et une dent pour une dent

Ce n’est pourtant pas moi qui mens

Et je n’ai pas peur de mourir


La chaise de pitié est brûlante

Je sens ma tête incandescente

D’une certaine façon je tente

D’en finir enfin avec ces boniments

Un œil pour un œil et une dent pour une dent

Je jure que je suis innocent

Et je n’ai pas peur de mourir


Et la chaise de pitiés s’allume

Et je sens que ma tête fume

S’il faut vraiment que je brûle

Pour ne plus voir tous ces regards incrédules

Une vie pour une vie et le vrai pour le vrai

C’nest que la vie que je perdrai

Et je n’ai pas peur de mourir

Et la chaise de pitié fume

Je sens ma tête qui écume

Arrive alors le moment

D’en finir enfin avec ces boniments

Un œil pour un œil et une dent pour une dent

Je jure que je suis innocent

Mais j’ai bien peur d’avoir menti


(Traduction : Polyphrène)

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